Sans vous, pas d’histoires d’Angélique, Patricia, Megan et Odile
Chère lectrice, cher lecteur,
Depuis cinq ans, Grand-Format vous raconte la vie (extra) ordinaire de Normandes et de Normands qui vivent à côté de chez vous. Des gens engagés ou confrontés à de grandes problématiques de notre société.
Il y a bientôt deux ans, j’ai rencontré Angélique, Patricia, Megan et Odile ; des femmes vivant à Honfleur et Sées, qui ne parvenaient plus à payer leurs factures de gaz et d’électricité. En plus d’avoir froid, Angélique se retrouvait à payer des frais bancaires – une centaine d’euros tous les mois –, faute de réussir à rembourser l’emprunt de sa maison. Odile se disait très angoissée à cause de ses factures. Patricia expliquait ne plus manger de viande pour payer son chauffage. Et Megan nous lançait : «Une fois que les factures sont payées, tu n’as plus rien pour vivre… » A mes côtés, la dessinatrice Hélène Balcer croquait nos discussions en direct (retrouvez l’article ici).
J’ai été ému par ces rencontres. Je crois que c’est pour raconter ce genre d’histoires que nous avons créé Grand-Format il y a cinq ans. Prendre le temps d’écouter ces récits, ne pas juger, les restituer avec le plus d’humanité possible. Et donner à voir une réalité souvent documentée par des chiffres, mais peu par de vraies rencontres.
Voilà pourquoi nous avons besoin de vous pour continuer notre travail. Grâce à vos dons, vous nous permettez de partir en reportage, d’enquêter, d’écrire et de publier leurs histoires. Notre objectif, pour cette fin d’année : récolter 10000 euros. Engagez-vous à nos côtés !
Les dernières nouvelles de Normandie, sélectionnées par Grand Format.
Un grand merci pour vos soutiens !
Chères lectrices, chers lecteurs,
Ce mois-ci, on vous propose 10 bonnes nouvelles pour combattre la morosité et l’indifférence, un long portrait croisé de deux militants du vivant, et un reportage auprès de lycéens normands partis éprouver l’histoire à Auschwitz.
Ce travail d’information original, nous ne pourrions pas le faire sans vos dons. Notre objectif est de rassembler 10000 euros avant le 31 décembre, pour financer ce journalisme qui prend le temps de la rencontre.
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Marylène, Simon et Pierre
Inlassables militants
Un demi-siècle les sépare. L’une a décroché le portrait du président de la République, l’autre accroche tous les samedis matins ses banderoles dans les rues de Granville après avoir passé sa vie à se mobiliser contre les armes et les dangers du nucléaire. Lucie Auvray, 42 ans, et Serge Levillayer, 90 ans, sont deux militants pour le vivant installés dans la région de Granville. Action symbolique, désobéissance civile, opposition et construction… Grand-Format les a écoutés discuter sur leur engagement le temps d’une après-midi.
Pour ses cinq ans, Grand-Format vous relate l’histoire de quelques reportages qui nous ont marqués.
« En 2021, j’ai eu la chance de passer plusieurs jours au Microlycée de Caen. Cette structure expérimentale accueille des élèves qui ont décroché du système scolaire depuis plusieurs années. C’est pour raconter ce genre d’histoires que nous avons créé Grand-Format il y a cinq ans. Partir sur le terrain, à la rencontre de celles et ceux qui se battent pour changer un système qui détruit certains.«
« Dans la vie, il n’y a pas de solutions ; il y a des forces en marche. Il faut les créer et les solutions suivent. » Antoine de Saint-Exupéry
À Flers, l’expérimentation d’une caisse commune de l’alimentation devrait débuter au premier trimestre 2025. Son objectif : mutualiser des moyens financiers pour manger sainement et protéger l’environnement (lire notre article). À Caen, une association a été créée pour démarrer le projet.
À Verson, le chantier du futur habitat participatif « Les Voisons de Verson » (13 logements) est en cours pour une installation début 2026. À Bénouville, un autre projet démarre dans le nouveau quartier de la Clôture. Le collectif des futurs habitants se constitue.
À Rouen, un match de basket-ball a été organisé en octobre par les agences France Travail du bassin d’emplois de Rouen, pour faire se rencontrer des employeurs et des demandeurs d’emploi. « Un job dating version handisport, conçu pour faire tomber les barrières et aller au-delà des apparences », raconte le journal Le Monde.
Dans l’Orne, le van Plurielles de l’association Ysos sillonne le département pour recueillir la parole des femmes et les guider. En 2023, 253 femmes sont ainsi venues parler de violences conjugales et ont été soutenues par l’association.
Yves Goasdé, le maire de Flers, a obtenu gain de cause après avoir menacé d’attaquer l’Etat pour la non prise en charge de la pause méridienne des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Dans l’Orne, 17 élèves, non autonomes, se retrouvaient exclus des cantines puisqu’en incapacité de se nourrir seuls.
À Isigny-Le-Buat, le projet de méga-serre à tomates du groupe hollandais AgroCare a finalement été retoqué par le préfet de la Manche, pour des raisons environnementales. Grande comme 46 terrains de football, elle devait permettre de produire 8 000 à 13 000 tomates pour le marché européen.
Dans la Manche, 120 boulangeries distribuent, depuis fin novembre, des sacs à pain estampillés avec les numéros d’urgence dédiés aux victimes de violences conjugales et un violentomètre, un outil pour mesurer la toxicité d’une relation amoureuse. « Dans la Manche, 1 349 interventions pour violences conjugales ont été réalisées par les gendarmes et policiers en 2023 », rapporte Ouest-France.
À Malaunay, près de Rouen, l’entreprise Mijuin confectionne des vêtements en lin 100 % normand : le lin pousse enNormandie, le fil sort de la French Filature de Saint-Martin-du-Tilleul près de Bernay et la confection est réalisée par les couturières à Malaunay. Dans cette commune de 6000 habitants, les habitants testent depuis plusieurs années des solutions de transition écologique et sociale.
La première ferme aquaponique devrait ouvrir à Caen à l’automne 2025, sur la Presqu’ile. Il s’agit de faire cohabiter culture de plantes et élevage de poissons : les déchets des poissons sont transformés par les bactéries et permettent d’apporter des nutriments aux plantes qui, ensuite, purifient l’eau.
Depuis plus de dix ans, la cantine scolaire de Terres de Druance, qui rassemble trois petites communes du bocage Virois, propose une cuisine 100 % bio et locale, en s’approvisionnant auprès d’une trentaine de producteurs. C’est aussi le cas de la cantine de l’école de Courtonne la Merdrac, près de Lisieux.
« Pendant un mois, j’ai pris le temps de rencontrer chaque ancien ingénieur pour qu’ils exposent leurs motivations, avec leurs propres mots et leur philosophie. (…) J’espère que ce média pourra continuer à raconter d’autres histoires aussi méconnues que riches de sens.«
Camille Vandendriessche, journaliste, à propos de son reportage, Les ex de l’agro
Éprouver l’histoire : un voyage à Auschwitz
Appréhender l’histoire en éprouvant les lieux. Chaque année depuis 2010, la Région Normandie emmène une centaine de lycéens et apprentis normands visiter le camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Ce voyage d’étude est le point fort d’un projet pédagogique mené toute l’année. Une expérience intense et bouleversante.
Solidarité • Suppression de l’allocation de subsistance pour les familles dans le Calvados
Le Département du Calvados a remplacé l’allocation mensuelle versée aux familles en difficultés, principalement immigrées, par un secours exceptionnel. Le problème est que celui-ci n’est pas garanti, bien au contraire.
Sexualité des jeunes Ornais • Pratiques et pistes de prévention
Plus d’échanges de vidéos et de photos nues, l’augmentation des violences lors de rapports sexuels, des pratiques qui se diversifient … C’est pour poser un regard sans jugement sur les pratiques sexuelles des jeunes et adapter les messages et les actions de prévention que le Bureau Information Jeunesse de l’Orne a mené sa seconde étude sur la sexualité des Ornais.
A réécouter • Ariane Lavrilleux, la responsabilité de la France dans les crimes égyptiens et la DGSI
Géolocalisation, filatures, analyse des relevés bancaires… La journaliste Ariane Lavrilleux, du média d’investigation Disclose, a découvert récemment les moyens utilisés par les services de renseignement pour tenter de trouver ses sources. Il y a un an, des élèves de Terminales du lycée Curie, à Vire, l’interviewaient dans le cadre d’un atelier mené avec Grand-Format. Écoutez leur entretien pour comprendre pourquoi son travail dérange l’État.
À lire, à voir, à écouter…
Podcast • Former les agriculteurs de demain
« Apprendre la terre, former les agriculteurs de demain » est le thème d’un podcast de La Série documentaire (LSD), sur France Culture. La journaliste Pauline Maucort part à la rencontre des apprentis agriculteurs formés sur les fermes et les lycées. Alors que 200 fermes disparaissent chaque semaine, comment les jeunes sont-ils formés ? Si l’agroécologie est désormais au programme du bac pro, les jeunes interviewés sont loin d’être convaincus. Machinisme à outrance, épuisement des sols, endettement des personnes, concentration des terres… Heureusement, des alternatives existent, comme ces nouveaux maraîchers soutenus dans leur installation en territoire de Belfort par Terre de liens, mouvement citoyen qui acquiert et loue des fermes, en agriculture bio. Nous en reparlerons en février prochain au festival À partir du réel. On vous en dit plus très vite !
Revue Pays • Escale dans le Cotentin
Le nouveau numéro de la revue Pays fait escale dans le Cotentin. On y parle entre autres de homards bleus, d’atome, de mosquée, de communes fusionnées, de paysages grandioses, de parentibus, de cidre, de Saint-Marcouf, de surf… C’est beau, c’est du reportage, des rencontres… tout ce qu’on aime à Grand-Format!
« Il y a bientôt deux ans, j’ai rencontré Angélique, Patricia, Megan et Odile. Elles ne parvenaient plus à payer leurs factures de gaz et d’électricité. J’ai été ému par ces rencontres. Je crois que c’est pour raconter ce genre d’histoires que nous avons créé Grand-Format il y a cinq ans. Prendre le temps d’écouter ces récits, ne pas juger, les restituer avec le plus d’humanité possible.«
Cette newsletter a été écrite par Marylène Carre et Simon Gouin. Elle est mise en page par Pierre Hardel, et éditée par le magazine Grand-Format, un projet de l’association Lire la suite.