Refoulé à Carentan (Manche), notamment grâce à la mobilisation des associations écologistes, le projet de grand spectacle immersif sur le Débarquement pourrait s’installer à Colombelles, près de Caen, sur la friche industrielle de l’ex-SMN. « Hommage aux héros », c’est une tribune mobile de 1000 places transportant les spectateurs au gré de plusieurs tableaux retraçant les événements de juin 1944 sur 400 mètres.Les quatre porteurs du projet – Stéphane Gateau, Richard Lenormand, Roberto Ciurleo et Régis Lefebvre – ont rencontré les élus, notamment, Marc Pottier maire PS de Colombelles, ancien directeur pédagogique du Mémorial de Caen, qui s’y montre très favorable. Mais sa voisine, Hélène Burgat, maire ex-PS de Mondeville, a fait part fermement de son opposition.
Ouverture prévue, si Colombelles est retenue, pour 2026.
Surnommé « D-Day-land » par ses détracteurs, souvent comparé au Puy du Fou, le projet divise sur sa dimension spectaculaire, sa validité historique ou sa pertinence, sur un territoire déjà largement pourvu de sites mémoriels. Le 12 septembre, Richard Lenormand et Stéphane Gateau sont venus défendre leur projet devant les maires de l’agglomération, en donnant le nom de leurs futurs collaborateurs : l’architecte, Clément Blanchet, à qui l’ont doit la bibliothèque Alexis de Tocqueville à Caen ; le metteur en scène Serge Denoncourt et le scénographe Stéphane Roy qui ont déjà travaillé avec le Cirque du Soleil, encadrés à l’écriture par l’historien Stéphane Simonnet. À la conception, l’agence Ducks (Laphilharmoniede Paris, Vulcania, les galeries du Louvres à Abou Dhabi) sera aussi de la partie. Le nom « Hommage aux Héros» sera changé et sa dimension réduite à 9 hectares.
La veille de la présentation à la conférence des maires, le Collectif pour une dignité du tourisme mémoriel à Caen-la-Mer a officialisé son existence. Des habitants de Colombelles, des anciens de la SMN et des universitaires s’opposent au projet. Gérard Prokop, président de l’associationSMN Association Mémoire et patrimoine craint qu’il y ait « écrasement, voire occultation de la mémoire ouvrière industrielle du site.«
