Ouvert depuis 2007, les Ateliers Intermédiaires regroupent près de 40 artistes associés et indépendants de la culture. L’association partage des ressources et accompagne les projets de ses adhérents.
Sur la Presqu’île de Caen, derrière la bibliothèque Alexis de Tocqueville, se cache un lieu inédit qui réunit des plasticiens, des chorégraphes, des auteurs, des journalistes, des conteurs, des photographes… Les Ateliers Intermédiaires sont installés dans les locaux de la « Navale » depuis près de 18 ans. Dans les ateliers, on se retrouve pour travailler, créer des projets, s’exercer. « C’est un lieu d’élaborations » partage Julie, l’une des salariées.
Un lieu intermédiaire
D’abord lieu de stockage et atelier de cuture, l’association grandit progressivement, et accueille différents profils, indépendants ou petites associations. Le collectif soutient ses membres parfois émergents. L’association dispose pour ses adhérents de bureaux pour travailler et de studios pour créer, répéter. Des compagnies et associations extérieures sont invitées pour des temps de travail. « Le lieu se nourrit de la diversité de ses résidents et des échanges qui naissent entre eux, poursuit Julie. C’est la force d’un collectif. »
Le nom intermédiaire fait référence à l’espace qu’occupent les ateliers, à l’intersection entre l’idée et la diffusion des œuvres, également par ce qu’il est un intermédiaire entre différentes pratiques et se glisse dans les interstices de la création et de l’expérimentation artistique. « La philosophie de ce type de lieu mutualisé est partagée dans la charte des Lieux Intermédiaires et Indépendants dont sont signataires les Ateliers Intermédiaires comme d’autres initiatives du territoire telles que le Bazarnaom, Amavada ou la Centrifugeuz », complète Julie.
Un lieu refuge
« Les ateliers sont un lieu de refuge », affirme Antonin Ménard, metteur en scène de la Compagnie Chantier 21 Théâtre, présent depuis le début de l’aventure. Les Ateliers Intermédiaires ont deux salariées, Isabelle et Julie. La première est administratrice de production : « Je m’occupe des conventions, des contrats ou encore du budget». La seconde s’occupe de la coordination et de la vie du lieu : « J’accompagne les différents collèges (communication, projets, régie du lieu…), composés des membres des Ateliers, dans leur organisation. Je mets en œuvre ce que le conseil d’administration propose. » Le conseil d’administration développe les projets de l’association et, selon Antonin Ménard, « cherche une équité » entre tous ses membres, pour permettre de répondre aux besoins de tous. Un soutien est apporté aux nouveaux membres ou aux associations ayant des difficultés.
Ouvertures au public
Si le lieu est d’abord dédié à la recherche et à la production et réunit des professionnels.les du secteur artistique et cuturel, des temps de rencontre avec les publics sont aussi proposés, lors d’étapes de création ou des deux temps forts. Organisé chaque année en novembre depuis 2020, « Courants d’air » permet aux professionnels et au grand public de « découvrir les créations nées ou accueillies aux Ateliers», explique Julie. L’association propose également un rendez-vous hebdomadaire, de mars à mai, le dimanche à 10h et 10 € (les Ateliers du dimanche) autour de la pratique d’ateliers artistiques : danse, magie, gravure, dessin animé, podcast, chasse au trésor… « pour faire ensemble et vivre un moment créatif et joyeux. »
Mais depuis quelques années déjà, l’association sait qu’elle devra quitter les lieux. Le propriétaire veut reprendre le local pour le démolir et aménager un parking et des bureaux. Après plusieurs reports, la fin du bail est prévue pour 2026. Le collectif cherche un nouveau nid !
Alice Tirilly, stagiaire 3e à Grand Format