Le monde de la culture, en mode confiné depuis plus d’un an, multiplie les actions dans toute la France. La réouverture des lieux culturels n’est pas le seul motif de mobilisation. Il est aussi question de droits sociaux, de précarité et d’accueil des publics.
Plus de 80 salles de spectacles occupées
L’occupation du théâtre de l’Odéon à Paris le 4 mars a enclenché un mouvement qui s’est étendu dans toute la France: plus de 80 salles aujourd’hui occupées, dont, en Normandie, les Scènes nationales du Havre et de Cherbourg et les deux centres dramatiques nationaux de Caen et Rouen. «Occupations» consenties par les salles et sous conditions, avec des mesures sanitaires qui tendent à confiner la lutte(jauges restreintes en intérieur, obligation de déclaration des rassemblements en extérieur). Le mouvement se déploie en actions diverses pour se rendre visible: manifestations devant Pole Emploi, affichages, concerts et performances artistiques dans l’espace public. Une réouverture concertée et programmée des lieux culturels sur une journée (avec jauge limitée et gestes barrières) est envisagée le 10 avril.
Retrait de la réforme de l’assurance chômage
Le retrait de la réforme, qui doit entrer en vigueur au 1er juillet et touchera, selon une étude d’impact de l’Unedic, 1,15 million de demandeurs d’emploi est la première revendication des collectifs d’intermittents du spectacle, rejoints dans leur mobilisation par les artistes auteurs (qui n’ont pas de couverture sociale), les travailleurs précaires soumis eux aussi à une «intermittence de l’emploi» et les étudiants, dont le confinement n’a fait qu’accentuer la précarité.
Debout les festivals
Avec des photos de chaise vide accompagnées du hashtag #deboutlesfestivals, une quarantaine de festivals d’été, dont le festival Beauregard à Hérouville-Saint-Clair et Cabourg mon amour, ont interpellé sur les réseaux sociaux le ministère de la Culture qui ne permet pour l’heure que des concerts devant des jauges assises. Beaucoup se donnaient jusqu’à fin mars pour décider d’annuler ou pas. Des concerts tests, avec public «debout», devraient avoir lieu d’ici mai, sans confirmation.
Projections tests, séances pro, concerts à l’école…
Avant les concerts tests debout, le cinéma Lux à Caen a déjà expérimenté les projections tests, assis et avec distanciation. Comme une vingtaine de cinémas en France, le 13 mars dernier, il a diffusé des films, qui ne sont pas encore sortis, en jauge réduite, sous couvert de projections test (le public remplit un questionnaire pour le producteur). En mai 2019, le cinéma avait projeté des films en drive-in, en décembre dans une église et en février dernier sur les murs.
Ces derniers mois, on a vu nombre de lieux pouvant encore accueillir des publics – bibliothèques, écoles, commerces – se transformer en galeries d’art, espaces d’exposition, scènes artistiques…
Photo Art en Grève
