C’est un projet d’aménagement immense qui vient d’être suspendu. 2500 logements devaient être construits sur la presqu’île de Caen, un territoire anciennement industriel. Depuis une dizaine d’années, des équipes de Caen la mer travaillaient pour créer ici de nouveaux quartiers résidentiels, en plein cœur de la ville.
Délimitée par le canal de Caen à la mer, d’un côté, et l’Orne, de l’autre, la presqu’île de Caen est une zone inondable potentiellement soumise à une future montée du niveau marin, mais aussi à de nouveaux aléas climatiques, comme des pluies soudaines et intenses. La communauté urbaine de Caen la mer a décidé de mener une «étude hydraulique» sur l’ensemble de la basse vallée de l’Orne, pour comprendre comment ce territoire pourrait être impacté par la montée des eaux – et plus globalement, par les bouleversements climatiques.
«Il aurait été irresponsable de ne pas prendre cette décision immédiate d’appuyer sur le bouton pause», explique à Grand-Format Emmanuel Renard, vice-président en charge de l’aménagement et du foncier à la Communauté Urbaine de Caen la mer. L’évolution constante des données produites par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), entre autres, a convaincu les élus d’aller plus loin que les réglementations imposées par le cadre légal et de suspendre le projet d’aménagement de la presqu’île.
La commercialisation des premiers espaces de la presqu’île, qui devait débuter au mois de juin, a donc été suspendue, ainsi que le projet d’extension de la ligne du tramway et la construction d’une passerelle vers le quartier Saint-Jean-Eudes. L’étude, qui durera deux ans, doit permettre de proposer des pistes de protection, d’adaptations et d’éventuels espaces à «renaturer».
Grand-Format reviendra sur ce projet, dans un long reportage dédié à l’adaptation de nos territoires face à la montée des eaux.
Simon Gouin
Photo : Emmanuel Blivet
