La prison est un endroit avec ses règles, sa culture, ses secrets et des personnalités. Tous les rôles sont définis. Chaque personne a sa place. Lorsqu’en 2015, le dessinateur Galien accepte d’animer un atelier de dessin à la maison d’arrêt de Caen, il ne sait pas encore comment il va trouver la sienne. Il découvre le règne des grilles, des caméras de sécurité, du bruit permanent, des architectures destinées au contrôle. Alors qu’il construit progressivement un lien de confiance avec les détenus, ces derniers se laissent aller aux confidences, parfois jusqu’à une certaine noirceur. Au-delà des clichés, Galien s’attaque dans son « Carnet de prison » à la réalité de ce microcosme.
Ironie de l’histoire, Galien évoque dans son album l’annonce du projet de construction de la nouvelle prison, qui doit remplacer la maison d’arrêt de Caen, ouverte en 1904, vétuste et sous-dimensionnée (480 détenus pour une capacité théorique de 269 places en 2019). La réalisation de ce projet, comme celle de l’album, aura mis huit ans. « Carnet de prison » est sorti en mars aux éditions Steinkis (160 pages, 22€). La maison d’arrêt de Caen fermera définitivement ses portes en octobre 2023 alors qu’un nouvel établissement pénitentiaire pour 550 détenus ouvre à Ifs.
