À Alençon, des soignants au bout du rouleau

Publié le 13 septembre 2022

Un nouveau SOS pour l’hôpital. Cette fois-ci, c’est auCentre Hospitalier Inter Communal Alençon-Mamersqu’il a été lancé, le 21 juillet dernier. Le syndicat FO a demandé de l’aide à l’Agence régionale de santé face au manque de lits d’hospitalisation, qui entraîne la présence de nombreux patients dans les couloirs des urgences. «(…)Les agents se retrouvent à devoir sédater des patients pour qu’ils puissent rester sur un brancard et ne pas tomber. Des prises en charges désastreuses humainement font qu’aujourd’hui les agents partent définitivement du Chicam mais pire encore, quittent définitivement leur métier»,ont écrit les représentants locaux du syndicat FO. Dans cette lettre, on lit les mots de soignants soumis à une surcharge constante de travail qui viennent de passer une nouvelle nuit de galère :

«Nuit compliquée, pour ne pas dire catastrophique, une de plus, une parmi tant d’autres. (…)
Nous avons accepté d’être maltraités, d’être maltraitant mais nous n’en pouvons plus,
Nous avons accepté que la deuxième ligne de Smur ferme pour deux jours.
Nous avons accepté de contentionner chimiquement et physiquement des gens très âgés,
Nous avons accepté de les garder dans nos couloirs pendant 6 jours.
Nous avons trop accepté, nous sommes au bout du rouleau.
Que faut-il faire ou que faut-il qu’il arrive pour que ça cesse ??? »

«Avec cette lettre, on a voulu sonner l’alarme auprès de l’ARS, une nouvelle fois, sur la fermeture des lits qui touche l’hôpital »,explique à Grand-Format Liliane Anfray, secrétaire du syndicat FO à l’hôpital d’Alençon. Et envoyer un message aux patients afin qu’ils ne viennent aux urgences, qu’en cas d’urgence. Ce qui n’est pas toujours le cas, notamment dans un territoire marqué par le manque de médecins de ville.


L’ARS a répondu à l’alerte par une mobilisation continue de la réserve sanitaire, déjà en place dans l’établissement: le principe est que des soignants s’inscrivent pour être mobilisés en cas d’attentats, d’accidents… Ces soignants ont donc pu être mobilisés au Chicam pour pallier le manque de moyens humains. Un pansement sur une jambe de bois, selon le syndicat:«Il nous manque en permanence, sur l’établissement, une trentaine d’infirmiers. Les équipes voudraient faire mieux, mais elles s’usent face aux difficultés de prise en charge des patients qu’elles rencontrent au quotidien.»

Photographie ©Lucie Mach

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