Avec Amira, Enrique, Hugo, Emeline, Marion, Yorna, Angéla, Clarisse, Lucine, Eva, Maelysse, Eva
Des ateliers d’écriture créatives animés par Sophie Oliarj et Béatrice Borde, Prête-moi tes mots
Ecouter la consigne, découvrir les sujets d’écriture, se concentrer. Aller chercher au plus loin dans son imaginaire, faire le tri des idées qui bouillonnent, développer un texte qui enchante ou fait réfléchir, écrire, écrire. Et enfin lire. Sentir le silence qui nous écoute et les vibrations du groupe, être heureux d’avoir écrit ce texte. L’avoir encore en bouche pendant quelques minutes et se dire : j’y suis parvenu. En être fier…
Et presque dans le même temps, transcender ses appréhensions, entendre les encouragements du groupe, grimper, grimper, sentir la confiance qui m’envahit ou endurer cette peur qui me tétanise identique à celle éprouvée lorsque je lisais mes textes. Aller jusqu’en haut et redescendre … Apaisé.e.
Sophie Oliarj aime bien inventer des consignes, puis écouter les textes et les émotions les accompagnant ; tous ces mots qui lui sont prêtés l’enchantent…
De cet amas de mots, Béatrice Borde fait naître le diamant : la phrase ciselée et l’idée éclatante.
Accompagnées par Emmanuel Dupuis, professeur d’EPS
Lire l’article sur Emmanuel Dupuis dans le Grand Format édition spéciale Terres de Sports
À ma chère moi dans 5 ans J’espère que tu vas bien, que tes objectifs sont accomplis. Angela |
Grimpeur Emeline |
Coucou maman, est-ce que tu te souviens de la randonnée que j’avais faite avec Maud, Louis et Gaëtan ? C’était il y a à peu près 3 ans de cela. C’était une expérience incroyable. Je me rappelle qu’avant de partir tu m’avais exposé tes craintes. Que je ne tienne pas, que ça soit trop dur pour mon corps encore affaibli par toutes ces années où la maladie était présente. J’abandonne cette randonnée de 23 kilomètres. J’ai failli abandonner, mais j’étais accompagnée de mes deux meilleurs amis et leurs présences, leurs encouragements m’ont poussée à continuer, à forcer sur mes guibolles et à faire le retour. On est parti du collège d’Aubevoye pour aller jusqu’en haut du château Gaillard aux Andelys. Tu connais ces paysages, cette vue et cette côte difficile. Ah ça oui, je l’ai sentie passer celle-là. C’était dur de repartir après parce qu’une fois qu’on s’était posé, plus rien n’avait d’importance. Le temps s’était mis sur pause. Puis maman, toi qui sais comment je suis, toi qui connais l’estime que j’ai de moi. J’étais fière, une première depuis des années surtout à cette époque. Mais j’étais fière d’avoir pu arriver tout en haut et la fierté s’est décuplée quand j’ai fait le retour et que j’ai atteint le point de départ de cette randonnée. Fière de moi mais il y avait aussi cette émotion touchante que j’avais pour ce corps. Cette enveloppe charnelle qui souffrait certes mais cette douleur ne pouvait dire qu’une chose : que j’étais en vie ! Mais il y avait aussi de l’émotion chez toi maman, merci pour ça. C’est une fierté, même encore aujourd’hui. Et quand c’est dur lors d’un effort physique, je me dis que si j’ai réussi à faire ça alors je peux y arriver. Alors oui, j’aime la randonnée car elle me fait me sentir vivante. Je finis cette lettre sur ces mots-là. Je t’aime. Ta fille qui s’en est sortie. Marion |