Novembre 2025

Grâce aux low-tech, ils inventent un monde plus durable

Romuald Poretti (texte) - Marine Thomann (photos)

Publié le 4 novembre 2025

Ils produisent de la Meuh Cola, accompagnent des chantiers participatifs de rénovation, conçoivent des fours solaires… Grand-Format vous raconte l’histoire de trois normands qui développent, dans leur quotidien, une approche low-tech : des technologies peu énergivores, accessibles, et durables pour répondre aux enjeux environnementaux et humains de notre époque.

La Limeuhnaderie Solibulles : du soda équitable à la ferme low-tech

De la création de la Meuh Cola à l’installation dans une ferme laboratoire face au Mont-Saint-Michel, le parcours de Sébastien Bellétoile incarne une quête radicale de cohérence écologique et sociale. Son aventure dessine les contours d’un entrepreneuriat où la performance économique rime avec humilité devant le vivant et innovation low-tech pour réduire et apaiser notre impact.

L’histoire commence par une reconversion significative. Sébastien Bellétoile, après dix ans dans un bureau d’études de carrosserie automobile, quitte un monde où « je ne me faisais plus plaisir au boulot ». Sa sensibilité au bio et à l’environnement le pousse vers un projet de vente en ligne de produits bio artisanaux en commerce équitable, puis vers un autre défi : créer sa propre recette face aux géants des sodas, avec des critères stricts – « du bio sans caféine et sans acide phosphorique ». Pendant des mois, il mène des essais, « 70 litres d’essai et j’ai pris quatre kilos en quatre mois ! », se remémore-t-il en souriant. Cette phase d’expérimentation artisanale forge sa méthode : tester, goûter, comparer, persévérer.

En 2009, le succès est au rendez-vous sur le marché de Granville. La Meuh Cola est née. Mais pour Sébastien, ce n’est qu’une première étape. Déjà, l’artisan pressent que la véritable durabilité dépasse la simple qualité du produit.

Sébastien et ses deux ânes dans le verger de l’entreprise familiale à Dragey-Ronthon.

La Limeuhnaderie : un écosystème global

L’installation à Dragey-Ronthon dans la Manche, dans une ancienne ferme équine qui domine la baie du Mont-Saint-Michel, marque un tournant décisif. Ce nouveau site n’est pas qu’un simple lieu de production agrandi : c’est la concrétisation physique d’une philosophie en mouvement.

La ferme s’étend sur deux hectares au cœur du marais de la Claire Douve, « un espace sensible et précieux, véritable cœur d’une oasis de biodiversité ». Dès l’arrivée, le visiteur est saisi par cette cohabitation entre l’atelier de production et la nature préservée. La limonaderie, cœur économique de l’activité, n’occupe qu’une partie modeste des lieux. « Quand on s’installe dans un tel lieu, on ne peut plus avoir la même relation au travail et à la production, confie Sébastien. La nature cesse d’être un décor pour devenir un interlocuteur permanent. »

Meuh Cola se déguste aussi sur place grâce à la vente directe.

Le Verger Punk : laboratoire du non-agir

Parmi les espaces les plus symboliques de la ferme, le « Verger Punk » résume à lui seul l’évolution de la pensée de Sébastien. Planté en janvier 2023, ce verger expérimental s’inspire directement de la philosophie d’Eric Lenoir, paysagiste-jardinier. « Le principe, c’est de ne pas se fatiguer plus qu’il ne faut en laissant la nature faire à notre place », explique-t-il. On y trouve des agrumes résistants au froid, des vieilles variétés de pommiers, des fixateurs d’azote comme l’argousier.

« C’est la liberté : s’émanciper des fausses croyances, aller à contre-courant, expérimenter selon son intuition », poursuit-il. Cette approche dépasse le cadre du jardinage pour devenir un principe de vie. Le verger est aussi un banc d’essai pour les futures recettes de soda et un écosystème vivant qui se met en place. « Dans deux, trois ans, on va avoir plein de pommes. Donc ça veut dire qu’on pourra proposer à nos clients de belles pommes pour pouvoir faire des pâtisseries… on ne sait rien de ce qui va advenir, mais on se prépare à tout. »

Monet et Nestor, collègues à sabots

L’arrivée en 2024 de deux ânes du Cotentin, Monet et Nestor, représente une nouvelle étape dans cette recherche de cohérence. Ces « Âmes du Cotentin », comme les surnomme affectueusement l’équipe, ne sont pas des animaux de compagnie mais de véritables collaborateurs. « Nous menons une transition paysanne en douceur, avec pour alliés deux valeureux ânes », explique Sébastien. Leur choix est mûrement réfléchi : « Ces ânes, classés en voie de disparition, représentent aussi pour nous une alternative écologique aux engins motorisés ».

Leurs missions sont multiples : débroussaillage respectueux, production d’engrais 100% bio, aide aux travaux agricoles. Mais au-delà de leur utilité pratique, les ânes jouent un rôle social fondamental. « Quand tu vas prendre soin des ânes, ce n’est pas le même impact que quand tu vas passer quatre heures en production », note Sébastien. Ces moments de connexion avec le vivant deviennent des temps qui temporisent, des parenthèses de respiration dans le flux de travail.« Ce sont de véritables médiateurs et révélateurs de lien pour les humains : un anti-stress naturel (testé et approuvé par l’équipe) et un booster de motivation pour venir travailler. »

La limonaderie, entre high-tech et low-tech

Si la ferme incarne une nouvelle dimension de l’aventure, la production de sodas reste le moteur économique. Pour autant, l’atelier n’est pas le centre unique de l’approche low-tech, mais l’un de ses multiples visages. L’implication récente dans la méthode TELED (Tâche Énergivore Lorsque l’Énergie est Disponible), développée par Arnaud Cretot et Loic Perochon, illustre cette approche systémique. « Les panneaux photovoltaïques déjà installés montrent qu’on a déjà changé nos modes de production, mais qu’il faut aller plus loin », explique Sébastien.

Au-delà de l’optimisation énergétique de la ligne de production, il faut réfléchir autrement : adapter les outils pour consommer moins, mais aussi adapter les temps de production pour s’aligner sur les moments où l’énergie produite naturellement est disponible. Auparavant, Sébastien produisait en fin de journée car la baisse des températures nécessitait moins d’énergie pour refroidir ses productions. Après analyse, il s’avère qu’il est préférable de refroidir quand l’énergie est disponible, plutôt entre 12h et 15h. Un outil technologiquement avancé – qui permet de gérer seul la mise en bouteille, l’encapsulage, l’étiquetage et la mise en carton – et une approche basée sur les rythmes naturels permettent d’avancer sur tous les fronts : réduire la consommation électrique de 40%, faciliter le travail, libérer du temps et préserver la santé des opérateurs.

« Pour moi, la low-tech, c’est du bon sens, résume Sébastien. C’est une approche où tu vas réfléchir, observer et puis expérimenter. » Ce besoin de comprendre comment les choses fonctionnent est essentiel car cela les rend durables, réparables, améliorables et… robustes.

La mutualisation comme principe de résilience

Cet objectif de « robustesse face au culte de la performance« , comme le définit Olivier Hamant, résonne chez Sébastien. Pour lui, « être robuste seul, ça ne sert à rien ». Cette conviction l’a conduit à partager largement le savoir-faire accumulé. La création d’un groupement d’intérêt économique, qui fait de la Meuh Cola un semi-grossiste au service d’un écosystème d’artisans, en témoigne. Cette activité permet à de petits producteurs, souvent fragilisés par des tentatives infructueuses de commercialisation, de trouver un appui. Cette mutualisation concerne la prospection commerciale comme la logistique, permettant d’accéder à des marchés autrement hors de portée. En transformant une vulnérabilité individuelle en force collective, Sébastien a bâti, sans même en avoir pleinement conscience, une résilience systémique : la capacité d’un écosystème à absorber un choc et à se réinventer ensemble.

« Si le temps est favorable à une sortie pour aller faire du surf, il est plus que nécessaire de le faire.»

Chez Solibulles, l’histoire s’écrit en famille, Sébastien travaille aux côtés de ses deux fils.

Cette recherche d’équilibre et de cohérence questionne le modèle même de l’entreprise performante. Il faut intégrer le bien-être humain, car c’est le cœur de l’activité, et être en accord avec la nature qui est notre ressource. On ne peut plus avoir de vision court terme, il faut tout penser sur le temps long et prendre le temps de faire et d’expérimenter. Cela transforme en profondeur le rapport au travail et même si la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle se brouille, elle se fait dans un sens positif car elle a du sens.

Conscient que la richesse d’une entreprise réside dans ses salariés, Sébastien a à cœur de privilégier cet aspect. « À un moment donné, j’ai compris que la ressource principale, chez nous, ce sont des personnes. » Cette prise de conscience a été nourrie par sa relation avec Noémie, son associée et compagne, qui a su apporter le cadre nécessaire pour optimiser l’organisation. « Noémie a mis en place des choses qui nous permettent de sanctuariser des moments hors de la production, elle est précieuse« . Cette adaptation dans l’organisation du travail, qui respecte les rythmes naturels, s’applique à toutes et tous, quel que soit le statut dans l’entreprise.

L’avenir se construira avec le vivant

Aujourd’hui, la ferme fonctionne comme un organisme vivant, où chaque élément interagit avec les autres. Les ânes entretiennent les terres, le verger fournira les futures recettes, la mare en projet accueillera une biodiversité complémentaire et les humains organisent cet écosystème. Ce qui frappe, c’est la vision 360° de la Limeuhnaderie : la mémoire avec le tiny musée, la confiance avec le meuhgasin autonome, la nature avec le jardin punk, le vivant avec les ânes, les optimisations énergétiques du site de production…

Pour Sébastien, cette évolution est naturelle. « Quand tu sais qu’il y a plein de scientifiques qui prévoient des famines en Europe dans les 20 ans qui viennent, l’approche ici, elle est de dire qu’est-ce qu’on peut produire localement pour préserver la planète et réduire les risques. » Son parcours montre qu’il n’y a pas de contradiction entre l’innovation et le retour à des méthodes anciennes. « On peut se dire que peut-être dans 10 ans, on fera principalement ici de la cueillette », imagine-t-il.

Le modèle pourra changer, les pratiques évoluer, mais l’essentiel restera : cette conviction que l’avenir se construira en écoutant le vivant plutôt qu’en voulant le dominer. La low-tech est un art de vivre, de voir et d’interagir avec le monde qui nous entoure.

Pour le charpentier, « la marge est dans les chutes »

Publié le 12 novembre 2025

Dans le bocage virois à Saint-Pierre-Tarentaine, Nicolas Maze fait du « petit bois »et du partage des savoirs les deux piliers d’une approche résolument low-tech du métier de charpentier. Rencontre avec un artisan qui incarne une relation nouvelle au travail.

Les métiers low-tech liés au vivant offrent une alternative forte : remettre du concret, du local, et du vivant dans sa vie professionnelle. Que ce soit pour cultiver, livrer, réparer, construire, soigner… ces activités engagent le corps, le temps long, l’environnement autour de soi. C’est aussi un changement de rapport au monde. On passe d’une logique de performance à une logique de robustesse, car la performance épuise les ressources, les personnes et notre vie. C’est pour se sentir mieux, plus apaisé, plus en accord dans notre relation à la nature, aux autres, aux objets, à sa propre énergie que des personnes font des choix de vie qui étonnent, intriguent et donnent à réfléchir.

C’est exactement dans cette dynamique que Nicolas Maze agit. Car travailler avec le vivant, le bois ici en l’occurrence, ce n’est pas « revenir en arrière ». C’est choisir une autre manière d’avancer, qui respecte les limites de la planète, mais aussi nos propres limites. Une manière de construire une trajectoire professionnelle plus humaine, plus stable – et plus résiliente face aux crises à venir. De musicien à charpentier, Nicolas Maze a opéré une reconversion radicale qui l’a mené à créer en collectif un écosystème coopératif unique en Normandie. Au cœur du bocage virois, à Saint-Pierre-Tarentaine près de Souleuvre-en-Bocage, son atelier La Bissonnière s’ancre dans un territoire rural aux paysages caractéristiques – haies vives, prairies bocagères et boisements traditionnels – qui fournissent justement la matière première de sa démarche.

La Bissonnière, un laboratoire du réemploi

C’est dans le bocage normand que Nicolas Maze a planté ses outils, choisissant délibérément une échelle humaine et locale. Avec quatre autres artisans du bois, il a créé La Bissonnière, un atelier collaboratif né d’un modèle économique innovant : une SCI (société civile immobilière) où 95% des parts sont détenues par une association, protégeant ainsi le lieu de la spéculation immobilière.

« Tout est construit avec des matériaux de récupération », explique Nicolas Maze en désignant la dalle d’un ancien bowling, le parquet d’une salle de danse. Ces trésors ont été sauvegardés grâce au collectif SyRéeN, spécialiste du réemploi dans le bâtiment. « Quand on voit la qualité des matériaux qu’on jette, c’est une aberration écologique et économique. Travailler avec ce qui existe déjà, c’est la base du rapport apaisé aux ressources. »

Aujourd’hui, le projet s’est structuré en un véritable écosystème : Outils & Compagnie pour la mutualisation des équipements, une Coopérative d’Activités et d’Emploi en cours de création, et Le Bocage Rénov, plateforme de conseil pour la rénovation du bâti ancien. Un microcosme robuste qui fédère une trentaine de professionnels en milieu rural, démontrant qu’une autre économie est possible.

De l’orchestre au rabot : la bascule vers le concret

Avant de manier le rabot, Nicolas Maze était musicien. Sa reconversion dans la charpente à la fin des années 1990 s’est heurtée à la réalité des chantiers de pavillons standardisés. « J’enchaînais les constructions sans âme, sans jamais rencontrer les clients. Je ne me retrouvais pas dans cette course effrénée. »

Le déclic viendra lors de la construction de sa propre maison, où il expérimente les matériaux naturels qui lui tenaient à cœur : la paille, la terre, le bois sous toutes ses formes. Une révélation qui orientera définitivement sa pratique vers la low-tech et la transmission. « J’ai découvert qu’on pouvait construire autrement, en respectant les ressources et en impliquant les habitants. C’était le début d’un rapport plus juste au métier. »

Nicolas Maze a développé une expertise rare autour de la valorisation du « petit bois », ces sections tortueuses ou modestes que l’industrie du bois rejette. « Historiquement, un charpentier valorisait 70% d’un arbre dans la construction. Aujourd’hui, on peine à atteindre 30%. Le reste part en trituration ou en bois énergie, c’est du gâchis. Cette logique du déchet, c’est précisément ce que refuse la low-tech. »

Pendant près de dix ans, il a mené des recherches sur les techniques constructives utilisant le bois de faible diamètre. « Dans une maison en colombage traditionnelle, toutes les petites branches étaient refendues pour faire les claveaux, le remplissage. Rien ne se perdait. » Il a adapté ces savoir-faire oubliés pour créer des systèmes constructifs contemporains : échelles pour caler la paille, structures triangulées, murs en bois cordé.

« Le petit bois, c’est une ressource abondante et renouvelable. Les arbres tordus, mal conformés, qui ne trouvent pas preneur en scierie, représentent pourtant un potentiel énorme. » Son approche permet de travailler avec des essences locales, sans transformation industrielle lourde, en circuit court. Une démonstration par l’exemple que la low-tech peut être une réponse concrète au gaspillage des ressources, créant de la valeur sans épuiser le vivant.

Nicolas Maze sur le site de la menuiserie, à Souleuvre en Bocage.

Transmettre pour redonner du pouvoir d’agir

Le cœur de la démarche de Nicolas réside dans l’accompagnement de chantiers participatifs. « Nous ne sommes pas des prestataires classiques. Ici, le client est acteur de son chantier. Nous le guidons, mais c’est lui qui décide. » Ce deuxième pilier de sa démarche low-tech est le partage des savoirs. « La low-tech, pour moi, c’est d’abord cette transmission qui redonne du pouvoir d’agir. »

Sur ses différents chantiers de rénovation, le processus est en marche : budget transparent, facturation uniquement du temps de travail, pas de marge sur les matériaux. Les propriétaires apprennent à maîtriser des techniques comme le torchis – « un matériau qui marche très bien, accessible à tous, même aux enfants » – ou la pose d’isolants naturels.

Dans une démarche low-tech, la concasseuse est utilisée pour broyer et revaloriser des matériaux, ici de la terre servant d’isolation, limitant ainsi le gaspillage.
La terre avant son passage dans la concasseuse, encore compacte et mêlée de fibres végétales. 

Les repas partagés sur le chantier deviennent des moments d’échange technique et de convivialité. « C’est bien plus qu’une construction : c’est un événement de vie qui crée du lien social et des compétences durables. On sort de la relation client-prestataire pour entrer dans une logique de coopération. » Cette approche incarne parfaitement l’économie de la fonctionnalité et de la coopération chère à la low-tech.

« Le propriétaire sait ce qui est derrière ses murs »

Pour Nicolas Maze, low-tech rime avec bon sens et accessibilité. « Nos techniques sont douces, non agressives. La terre, la fibre végétale, le petit bois : ce sont des matériaux qui régulent naturellement l’hygrométrie et s’inscrivent dans une logique de cycle vertueux. »

La terre à la sortie de la concasseuse sera à nouveau exploitable pour l’isolation d’une maison.

Nicolas Maze remet au goût du jour des savoir-faire ancestraux adaptés aux enjeux contemporains. Le torchis projeté sur la pierre, par exemple, combine performance thermique et simplicité de mise en œuvre. « Les gens redécouvrent que construire peut être accessible, et surtout réparable. C’est toute la philosophie du travail avec le vivant : comprendre les matériaux, respecter leurs propriétés, plutôt que de les contraindre. »

Dans cette approche, la validation se fait par l’usage et le temps. « Il faut 50 ans pour valider un système constructif. On avance avec des gens engagés, prêts à tester. » La garantie dépasse le cadre décennal : elle devient humaine. « Le propriétaire sait ce qui est derrière ses murs. S’il doit réparer dans vingt ans, il saura. C’est extrêmement valorisant et sécurisant. »

La légitimité par la preuve

Le chantier low-tech devient un lieu de vie qui décloisonne les univers. « On crée de la porosité entre néo-ruraux, agriculteurs, artisans. » Après vingt ans sur le territoire, la légitimité de cette approche s’est construite, pierre après pierre, par la preuve concrète et la relation de confiance.

Face aux freins réglementaires – notamment les assurances peu adaptées à ce modèle – Nicolas reste serein. « Nous avançons par la preuve, par l’exemple. Une maison qui tient depuis quinze ans est notre meilleure certification. Les institutions finissent par reconnaître la valeur de ces approches quand elles voient la cohérence et la pérennité des réalisations. »

Sa vision dépasse la simple construction : il s’agit de reconstruire une culture où chacun retrouve la fierté de savoir bâtir, réparer, et transmettre. « Relever le niveau de compétence de tous, c’est ça, la philosophie low-tech. Une maison ne devrait jamais être une boîte noire que seul un expert peut comprendre. »

Dans son atelier normand, entouré des copeaux de son « petit bois » et des outils partagés, Nicolas Maze continue de tisser sa toile. Chaque chantier participatif est une victoire contre l’obsolescence programmée des bâtiments et des savoir-faire. Sa démonstration est tangible : on peut construire autrement, en alliant l’intelligence de la récupération et la force du partage, dans ce rapport renouvelé au vivant qui caractérise les métiers low-tech.

Le prochain épisode de cette série sera publié la semaine prochaine. D’ici là, inscrivez-vous à notre newsletter ci-dessous.