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Des années 1920 jusque dans les années 1990, les habitants du Plateau ont vécu avec la Société Métallurgique de Normandie comme horizon. L’usine-mère a fait travailler les hommes ; elle a logé, nourri, éduqué les familles. Le jour où elle s’est arrêtée, la sirène a retenti pour la dernière fois dans toute la ville. Une page s’est tournée, l’usine a été démontée, le site requalifié et en partie réoccupé, la cité ouvrière est restée. Pour l’édition 2020 du festival Palma, Marylène Carre a fouillé les archives et arpenté le territoire avec un micro. Elle a enregistré les anciens et les nouveaux habitants du Plateau, les ex-métallos, les enfants, les oiseaux, les boxers, les basketteuses, le bureau de tabac, la rue des Grands bureaux, pour tenter se saisir ce qui reste du passé et s’interroger : le Plateau est-il devenu un quartier comme les autres ou reste-t-il marqué par l’esprit des lieux ? Changement de Plateau est le titre de cette balade sonore en six épisodes.
Episode 1
Quel panache !
De l’usine, quels souvenirs restent-ils aux habitants du Plateau? La sirène aux heures de postes qui rythmaitle quotidien, le bruit des machines, le panache des hauts fourneaux, allié improbable de l’équipe de foot de la SMN, la poussière qui collait au linge. Et aujourd’hui, l’absence de bruit et d’odeur.
Episode 2
Des pounchkis et des migas
La vie sur le Plateau, c’était la vie en collectivité, les fêtes, les défiléssur le stade de foot, l’entraide entre voisins, la machine à laver qui tourne d’une maison à l’autre et le brassage des 34 nationalités. Le socle d’une culture SMN.
Episode 3
Au foyer, haut-fourneau
La cité ouvrière de la SMN fonctionne sur le mode du paternalisme. Tout appartient à l’usine, qui pourvoit aux besoins essentiels des habitants. Tout le monde a sa place, à condition de respecter l’ordre hiérarchique et le rôle imposé à chacun. Les hommes à l’usine, les femmes au foyer.
Episode 4
Le Plateau comme une bulle
Naitre, grandir, vivre et mourir au Plateau. L’usine fournit l’emploi, le logement, l’avenir des jeunes. « Quand on entrait à l’usine, c’était un peu comme la fonction publique. » Garantie à vie, jusqu’à la fermeture. Sortir de cette bulle, c’était faire dissidence.
Episode 5
Talons contre galoches
Sur le Plateau se côtoient deux univers : le monde des cadres et celui des ouvriers, talons contre galoches. il existe des frontières invisibles que personne ne va franchir. L’usine a fermé, de nouveaux habitants sont arrivés, mais des frontières demeurent.
Episode 6
Avoir des racines
Que reste-t-il de l’ancienne cité ouvrière ? Des « corons », les vestiges du paternalisme. L’usine a été démontée, le site est devenu un campus technologique, le stade pourrait disparaitre… Il reste la mémoire, celle des hommes et des femmes du Plateau. Une mémoire qui se transmet, s’écrit, s’enregistreetse réinvente pour renaitre.
