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Comment mieux gérer nos consommations, réduire notre facture énergétique, éviter de polluer, préserver les ressources ? Objectif sobriété par les étudiants de deuxième année de Licence Humanités numériques de l’Université de Caen.
Le nombre de dépôts sauvages en France est en croissance chaque année et inquiète les habitants quant aux risques qu’ils peuvent engendrer.
Le nombre de déchetteries en France ne cesse d’augmenter chaque année, avec 4620 sites en 2021 contre 2856 en 2001, et pourtant, le nombre de dépôts sauvages dans la nature ne diminue pas. Plusieurs de ces dépôts sauvages sont médiatisés par diverses sources d’informations, malheureusement, ils ne représentent qu’une infime partie de ce qui est présent sur le territoire en France. En effet, ceux relayés au grand public sont les dépôts les plus importants, comme ceux qui présentent un grand amoncellement d’encombrants ou de nombreux objets comme des appareils électroménagers. On peut y retrouver de simples déchets de la vie quotidienne que l’on ne souhaite pas garder chez soi jusqu’au passage des travailleurs de l’hygiène. Cependant, un très grand nombre de dépôts plus diffus existe. D’une apparence moins importante, ces dépôts ne sont pourtant pas moins dangereux pour la nature, l’environnement et la population.
Ce sont les dépôts sauvages plus minimes qui se retrouvent au centre des préoccupations des collectivités territoriales. Elles font l’objet d’une pollution visuelle, qui ne semble pas dangereuse, voire même odorante lorsque les encombrants ne sont pas les seuls objets déposés. Pour certains de ces dépôts, leurs présences causent une pollution des sols, de l’air, et de l’eau si une source se trouve à proximité. En effet, les entreprises ou lors de travaux dans une zone, les personnes peuvent décider de jeter leurs produits. Ceux-là peuvent infiltrer les sols, mais surtout polluer l’eau à proximité.
Si l’on fait face à un dépôt illégal de déchets en dehors des zones réservées, il est fortement préconisé de le signaler auprès des autorités compétentes comme la police municipale ou la mairie de la commune. Pour cela, on doit aussi fournir des preuves de la présence de ces déchets, notamment en prenant des photos. Des démarches seront alors mises en place pour mener l’enquête et attribuer les sanctions en conséquence de l’acte.
Des raisons variées sont évoquées lorsque la question de pourquoi les personnes ne jettent pas leurs déchets dans les zones appropriées. Il y a des personnes qui ne veulent pas payer les charges nécessaires pour accéder à une déchetterie. Plusieurs vont le faire parce qu’elles savent qu’il y aura une absence de sanctions, car on ne saura pas qui est responsable du dépôt. Les individus qui veulent se débarrasser de leurs encombrants ne voudront pas attendre la date prévue par la déchetterie pour débarrasser les encombrants et chercheront peut-être à les jeter dans la nature plutôt que de payer un supplément pour accéder directement à la déchetterie.
D’après le site du gouvernement « un dépôt illégal de déchets, plus communément appelé « dépôt sauvage », est la résultante d’abandons de déchets par une ou plusieurs personnes, identifiées ou non, entraînant une accumulation anarchique de déchets divers ou parfois de même type sur un terrain privé, le plus souvent sans accord du propriétaire des lieux, mais parfois par l’occupant des lieux lui-même, ou dans l’espace public en dehors des endroits autorisés par l’autorité administrative responsable de cet espace public. »
Les législations
De nombreuses lois encadrent les dépôts sauvages. Selon l’acte, les sanctions distribuées sont différentes les unes des autres et nécessitent pour les autorités, de posséder l’identité de la personne qui a enfreint la loi en laissant des déchets en dehors du cadre autorisé.
Les décharges illégales sont alors punies par la loi et la sanction va varier selon la gravité des faits (la nature, la quantité, le contexte) et selon le gouvernement, les sanctions peuvent aller jusqu’à 75 000 euros d’amende ou encore la prison. Le maire lui-même peut donner une amende administrative allant jusqu’à 15 000 euros et demander à la personne concernée de faire évacuer les déchets.
Les produits nocifs
De nombreux déchets différents peuvent se retrouver dans la nature comme des produits ménagers, des liquides ou des appareils électroniques. Ce sont ceux-là qui constituent les produits les plus dangereux pour la nature à cause de leurs composants. Selon le Ministère de l’Environnement, les appareils électroniques possèdent des métaux lourds en leur sein comme du plomb, le cadmium ou le mercure qui sont toxiques.
Christelle Dubreule, chef de service d’analyse de micropolluants dans l’eau au sein d’un laboratoire d’analyses environnementales.
Par qui êtes-vous contacté pour analyser une source d’eau suspecte ?
Le plus souvent par des agents assermentés de l’office français de biodiversité appelés suite à des observations de situations suspectes. Par exemple, une présence de mousse sur des étangs, une couleur anormale de l’eau. Si la situation le nécessite, le préfet mandate des analyses.
Comment les produits peuvent se retrouver dans l’eau ?
Les sources sont anthropiques, c’est-à-dire d’origine humaine. Cela peut être par des déversements intentionnels d’huile de vidange, des déchets de chantier, etc.
Quels sont les produits dangereux que vous pouvez retrouver dans vos analyses ?
Majoritairement des composés organiques volatils tels que certains solvants ou résidus de peintures, ou encore des résidus d’hydrocarbure.
Que faites-vous dans ce cas ?
Un rapport d’analyse mentionnant les composés retrouvés et les techniques d’analyse utilisées est transmis au préfet en charge de l’enquête. Dans le cas où les résultats nous montreraient la présence de produits dangereux dans l’eau, des investigations complémentaires sont réalisées pour identifier les responsables.
Articles réalisés par Lénaïck Basnier
Les emballages plastiques et cartons et le gaspillage alimentaire sont un danger pour l’environnement. Comment agir individuellement face à ces enjeux ? Apporter nos propres contenants en restauration est une bonne ligne de départ.
L’humanité produit plus de 430 millions de tonnes de plastique chaque année, deux tiers (280 millions de tonnes) sont des produits à courte durée de vie. Ils deviennent alors des déchets et se déversent dans l’océan, d’après L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (UNEP).
De plus, la production de plastique est l’un des processus de fabrication les plus énergivores de la planète. Ce matériau est fabriqué à partir de combustibles fossiles tels que le pétrole brut, transformé par la suite à l’aide de chaleur et d’autres additifs.
Le secteur des emballages est le plus grand producteur de déchets plastiques à usage unique à l’échelle mondiale. Environ 36 % de tous les plastiques fabriqués sont utilisés dans des emballages. Il s’agit notamment de contenants à usage unique destinés aux aliments et aux boissons, dont 85 % des déchets ainsi générés sont mis en décharge (UNEP).
Evolution des emballages à usage unique dans l’alimentaire
La loi sur la transition énergétique de 2015 a marqué le début de la fin de la distribution des produits en plastique à usage unique. Les pailles, gobelets, couverts, assiettes et autres contenants en plastique ont été remplacés par des produits en carton et carton kraft. Une véritable révolution dans l’industrie française, notamment dans la restauration à emporter, le kraft émet 15 g d’équivalent CO2, 4 fois moins que les emballages plastiques classiques, biodégradables ou réutilisables. Une grande avancée pour la préservation de l’environnement, même si certains emballages en carton sont doublés d’un revêtement en plastique pour les rendre étanches, mettant une confusion entre recyclable ou biodégradable.
Comment mettre fin aux déchets à ces déchets dans la restauration ?
Depuis juillet 2020, selon l’Article L541-15-7 du code de l’environnement, “Le contenant réutilisable ou recyclable peut être apporté par le consommateur.”. Cette pratique, à la portée de chaque individu, est un moyen de lutter contre les emballages alimentaires cartonnés et plastiques à usage unique. Légalement, les consommateurs ont la possibilité de ramener leurs propres contenants, à condition qu’ils soient propres, dans les lieux de restauration à emporter, aussi bien des restaurants que des boulangeries. Cette mesure a pour but de réduire l’empreinte carbone individuelle par l’arrêt de l’utilisation des produits polluants à usage unique, mais aussi de prévenir contre le gaspillage alimentaire. En effet, un contenant plus hermétique que celui fourni par le restaurateur permet de garder l’aliment pour le manger plus tard, plutôt que de le jeter avec l’emballage kraft ou plastique. En effet, d’après l’ADEME, l’empreinte carbone annuelle du gaspillage alimentaire serait de près de 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an en France.
Mathilde, co-gérante de l’épicerie zéro déchet La Maison du Vrac à Caen, explique que l’épicerie a créé “un logo à coller sur les vitrines des magasins pour dire aux consommateurs qu’ils pouvaient venir avec leurs sacs et leurs contenants pour le transport de l’alimentation”. Cette initiative a été adoptée par plusieurs commerçants alimentaires.
Mégane, employée dans la boulangerie Aux Normandises à Caen depuis 2012, témoigne de l’adoption du logo de l’épicerie après la pandémie de la COVID-19 : “Cela nous fait des économies d’emballage et nous permet d’éviter les déchets. Des clients apportent des contenants ou des sachets qu’ils souhaitent réutiliser.” Elle n’a pas encore personnellement adopté cette pratique car, comme beaucoup de personnes, ramener ses propres contenants en épicerie n’est pas instinctif.
Une septuagénaire rencontrée sur le lieu témoigne :”Ça m’évite de gâcher du papier et de jeter des sacs. Je n’apporte pas encore mes propres boîtes mais je réutilise les sacs et emballages en papier.”.
Une pratique adoptée par certains consommateurs et commerçants pour des raisons pratiques et de conscience environnementale qui devrait, à l’avis de ceux-ci, être mise en place à plus grande échelle.
Articles réalisés par Julia Bologne
Il est possible d’agir pour le climat grâce à nos jardins : la biodiversité a un impact.
Que ce soit notre jardin ou le parc d’à côté, nous sommes entourés d’écosystèmes et d’une biodiversité. Une biodiversité non négligeable pour le climat. Selon la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), la biodiversité et les écosystèmes agissent sur le climat en participant à un échange d’énergie, d’eau et de matière entre la biosphère et l’atmosphère. Cela, avec des processus comme la photosynthèse et l’évaporation des végétaux.
Des actions mises en place par des collectivités, des municipalités comme la plantation d’arbres pour créer de l’ombre. Mais, il est possible de faire certaines actions à l’échelle de votre jardin. Concrètement, planter des arbres et des plantes locales. En plus d’entretenir un lien physique avec nos jardins, cela impacte positivement le climat. Nous favorisons le processus de photosynthèse en plantant un végétal. Et nous favorisons aussi le processus d’évapotranspiration. Avoir une végétation plus importante permettra aussi à la faune de se développer comme ça sera le cas avec des abeilles. Hors des aspects pratiques, il y a en a aussi de l’ordre du plaisir. Avoir un espace vert où il sera agréable de profiter du moment, en marchant ou en jouant par exemple. Cela entre une faune locale, des plantes colorées voire l’ombre d’un arbre. Pour les enfants ou pour nous-mêmes, une sensibilisation aux changements climatiques naîtra ou se développera.
Faisons un zoom sur une bonne pratique à avoir dans nos jardins pour protéger la flore. Celle-ci consiste à planter des plantes indigènes et d’origine locale idéalement. Une plante indigène, originaire du territoire considéré, est présente naturellement donc adaptée à l’environnement. Cela facilite son entretien. De plus, cela favorise l’épanouissement des autres espèces, incluant la faune et la flore. Les plantes exotiques sont donc à éviter car elles peuvent être invasives. Comme plante indigène en Normandie, nous avons l’aubépine qui est un arbuste épineux idéal pour les haies.
Dans cette anthologie éditée par Flammarion jeunesse en 2019, dix thèmes, dont la faune et la flore, sont abordés par dix auteurs comme Philip K.Dick ou Pierre Bordage. Ses 10 thèmes sont dix manières dont l’homme a impacté, de manière négative et irrémédiable, la planète.
Il est aussi possible d’agir avec la municipalité, notamment avec des projets collaboratifs comme l’établissement d’un Atlas de la Biodiversité communale (ABC). Celui établi à Argentan avait pour thème les continuités écologiques et du bocage. Le but étant d’identifier ces continuités et les espèces qui les caractérisent. Le projet a permis de sensibiliser et d’impliquer les habitants dans plusieurs inventaires et programmes de sciences. Coordonné par le CPIE des Collines Normandes, l’ABC se concentre sur la prospection sur les taxons suivants : oiseaux, mammifères, amphibiens et faune piscicoles. Le recensement du vivant s’est fait par l’observation, dans les espaces naturels en ville comme vos jardins de la faune et la flore.
Un exemple d’espèce protégé à Argentan est la loutre d’Europe. D’après la description de la société française pour l’étude et la protection des mammifères, celle-ci appartient à la sous-famille des lutrines. La Lutra lutra mesure entre 100 et 130 cm pour un poids moyen compris entre 6 à 11kg. Et son pelage est marron foncé. Même s’il est difficile de l’observer, nous pouvons identifier sa présence avec des empreintes de pas et d’étreintes (c’est le nom donné à leurs crottes) autour de tous les types de cours d’eaux (lacs, étangs, marais, etc), mais aussi en montagne. C’est un carnivore semi-aquatique individualiste et territorial car celui-ci marque son domaine vital avec le dépôt de ses étreintes.
Articles réalisés par Ludovic Boutonnet
Détergents, lessives, désinfectants, produits cosmétiques, nos placards regorgent de ces produits. C’est le cas de tous les français et pourtant, derrière ces produits du quotidien se cachent des substances chimiques nocives pour la santé et pour l’environnement.
Selon une étude réalisée par la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’inhalation de solvants, de phosphates et de nombreux autres composants présents dans nos produits du quotidien peut entraîner des troubles respiratoires, des allergies et des irritations. Une étude de l’université catholique de Louvain souligne d’ailleurs les effets néfastes de l’eau de javel : « En France, 7 ménages sur 10 utilisent de l’eau de javel. Or, dans les foyers qui ont recours à l’eau de javel, les enfants ont plus de risques de développer des infections respiratoires. »
Au-delà des risques pour la santé, ces produits ont un impact écologique préoccupant. Leur rejet dans les eaux usées contribue à la pollution des rivières et des nappes phréatiques, mettant en péril la faune et la flore aquatiques, ces dangers sont indiqués par des pictogrammes que l’on peut trouver sur le site du Ministère de la Santé. De plus, leur production repose sur des procédés chimiques polluants, générant des émissions de gaz à effet de serre et des déchets toxiques. Leur transport est tout aussi polluant.
Face à ces constats, une prise de conscience est en marche. Selon une enquête Ifop, soutenue par la WWF, de plus en plus de consommateurs se tournent vers des alternatives plus respectueuses de l’environnement et de la santé. La fabrication artisanale ou la consommation de produits éco-responsables connaît ainsi un engouement croissant. Du côté commerces, certains tentent de réduire leur rejet de déchets et limitent l’utilisation de substance chimique dans leurs produits. Changer ses habitudes peut sembler contraignant, mais ces alternatives, économiques et accessibles, s’inscrivent dans une démarche durable et bénéfique pour tous.
Dans le cadre de notre enquête sur les pratiques de consommation des produits d’entretien, 57 réponses ont été collectées. Ces réponses regroupent, des étudiants, des enseignants, des ouvriers et des employés de bureau. Cette parole met en avant les pratiques quotidiennes adoptées par divers individus. Il en ressort que seulement 21% des personnes interrogées ont déjà fabriqué leurs propres produits d’entretien. Malgré cela, 87% sont tout de même intéressés par cette pratique et 89,5% concèdent que les produits industriels présentent des risques sanitaires et environnementaux.
L’utilisation de produits industriels malgré la conscience qui semble collective s’explique en majorité par un manque de temps (pour 1 personne sur 3) et par un manque de savoir (30%).
Face aux enjeux environnementaux, de nombreuses alternatives permettent de réduire son empreinte carbone au quotidien. Parmi elles, l’usage de produits naturels comme le savon de Marseille, le bicarbonate de soude ou encore le vinaigre, produits les plus utilisés par les consommateurs pour la fabrication artisanale de produits d’entretien. Moins coûteux et plus respectueux de la santé, ils constituent une alternative efficace aux nettoyants industriels.
La réduction de l’empreinte carbone passe aussi par celle des déchets grâce notamment à l’achat de produits rechargeables. De plus en plus de commerces proposent aujourd’hui des solutions éco-responsables, locales et rechargeables. Le principe est simple : un récipient est acheté une seule fois, puis seulement des recharges, générant moins de déchets, sont nécessaires. Un autre mode d’action : privilégier les produits locaux afin de limiter l’impact carbone lié au transport.
Réduire sa consommation reste l’une des solutions les plus efficaces. À titre d’exemple, l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) rappelle qu’« un ménage effectue en moyenne 200 cycles de lavage par an ». Une réduction des quantités de lessive utilisées à chaque lavage, ainsi qu’un espacement du nettoyage des vêtements comme les jeans et les pulls, permettrait de limiter l’impact environnemental. Enfin, l’utilisation du sèche-linge n’est pas indispensable. Faire sécher son linge à l’air libre reste une alternative simple et écologique.
Pour ceux qui souhaitent se lancer dans la fabrication de leurs propres produits ménagers, Maryvonne Blain partage ses ingrédients, naturels et bon marché :
• Désherbant : Un mélange de bicarbonate de soude et d’une cuillère de gros sel permet d’éliminer les mauvaises herbes de manière écologique.
• Anticalcaire et nettoyant : Le vinaigre blanc s’avère efficace contre le calcaire, il détartre et fait briller les surfaces.
• Entretien des canalisations : Le marc de café est idéal pour déboucher l’évier et neutraliser les mauvaises odeurs.
• Lessive maison : L’association du savon noir et du bicarbonate de soude offre une solution efficace pour laver le linge.
• Blanchiment dentaire : Le bicarbonate pharmaceutique est une astuce naturelle pour éclaircir les dents en douceur.
Articles réalisés par Elisa Lecalier
Consommer moins, par de petits gestes permet d’augmenter votre cagnotte, jusqu’à 15% d’économie de la facture d’électricité.
L’Académie des technologies a publié, en mars 2021, que la consommation électrique devrait monter jusqu’à une fourchette comprise entre 730 et plus de 840 TWh en 2050. Il s’agit de simples réflexes comme celui d’éteindre les veilles, pouvant faire épargner jusqu’à 15% de la facture d’électricité, soit plus de 100 euros par an.
Economiser, c’est aussi agir sur l’environnement. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, RTE avec Futurs énergétiques 2050, propose trois trajectoires de consommation « adossées à chacun des scénarios de mix électriques ». Le scénario « sobriété » envisage des « évolutions, qui reposent sur des changements importants des modes de vie, à contre-courant des tendances actuelles ».
Réduire notre consommation permet d’être moins dépendant des importations étrangères, pour les ressources énergétiques. C’est le cas du gaz en France qui provient de Russie, mais depuis le 24 février 2022, la Russie est en guerre avec l’Ukraine et fournit moins de gaz aux pays européens. La réduction d’électricité, renforcerait la sécurité énergétique du pays et limiterait les fluctuations des prix de l’énergie, sur le marché international. En France, les centrales nucléaires sont coûteuses, à la fois car il faut financer la construction, mais aussi pour payer la main d’œuvre. Le scénario sobriété alors, permettrait de construire moins. De plus, le nucléaire peut entraîner des conséquences sur l’environnement : le nucléaire consomme de grandes quantités d’eau et il produit des déchets radioactifs.
Pour cela, même des petits gestes suffisent : débrancher ses appareils ; réguler son chauffage ; mettre un couvercle sur de l’eau qui bout. Par conséquent, on réduit la pollution globale et on lutte contre le réchauffement climatique, pouvant être liées à la surconsommation.
Il est possible d’économiser en s’attardant sur les étiquettes énergies. Il s’agit de fiches synthétiques résumant les caractéristiques des appareils neufs. Ces fiches, concernent les produits ayant une incidence sur la consommation d’énergie annuelle en kilowattheure (KWh). L’échelle de notation s’étend de G à A, sur cinq groupes d’appareils. Depuis le 1er mars 2021, une nouvelle étiquette remplace l’ancienne. Les technologies ayant grandement évolué, les anciennes étiquettes sont alors devenues obsolètes.
Il faut éviter le « suréquipement », c’est-à-dire posséder des appareils qui excèdent nos besoins. Si l’on est seul chez soi, il serait mieux d’opter pour un petit lave-vaisselle ou de se passer d’un sèche-linge pour faire sécher ses vêtements à l’air libre, si l’on a l’espace. Il est nécessaire de questionner nos envies et il vaut mieux s’équiper de biens durables. Selon le site de l’ADEME, en moyenne, un ménage possède 99 appareils électriques et électroniques, alors qu’il pense en avoir 34.
Interview de Laurent Cheron, maître artisans et réparateur dans l’entreprise CHERON Fils, à Caen.
Comment peut-on savoir lorsqu’il faut privilégier la réparation ou un nouvel achat ?
L’utilisateur ne sait pas. A moins que son appareil soit très ancien ou qu’il soit en mauvais état. Dans tous les cas, il vaut mieux avoir le premier geste qu’est la réparation. Il faut se demander : si le produit est réparable, s’il y a de la documentation technique, s’il y a des pièces détachées ; un professionnel de la réparation pourra dire si l’appareil peut être réparé de façon simple, par un diagnostic.
Comment expliquer que certains appareils consomment plus d’électricité ?
Tout d’abord, cela dépend de l’âge de l’appareil, mais suivant les typologies d’appareil ça dépend de sa fonction. Il existe des appareils comme le frigo qui chauffe et refroidit constamment. Les sèche-linges eux pour chauffer sont énergivores. Après il y a eu des efforts de fait sur les produits et ils sont plus économes qu’il y a un an.
Où trouver des appareils économes ?
En cherchant ou en allant chez un spécialiste, qui va vous conseiller sur le produit dont vous avez besoin et selon l’usage que vous en avez, tout en vous expliquant les différences de consommations qu’il y a entre les produits. Par exemple, vous pouvez utiliser pour un sèche-linge, avec une pompe à chaleur ou une technologie à condensation, la consommation de 50%. Le consommateur, s’il cherche il trouvera, mais ce n’est pas toujours évident.
Quels sont les bons réflexes à avoir pour augmenter la durée de vie d’un appareil et l’optimiser ?
Il faut l’entretenir. Vous le lavez régulièrement, cafetière, lave-linge. Il faut aussi faire attention à l’usage : ne pas mettre trop de produit de lavage, faire des programmes à des températures différentes, afin qu’un lave-linge s’encrasse moins ou que votre lave-vaisselle s’engraisse moins. Suivant l’appareil, la typologie d’entretien n’est pas la même ; c’est la moitié de nos pannes lors des interventions, des défauts d’entretiens.
Une étude commandée par la filière DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques), révèle que chaque foyer français possède 450 kg d’équipements électriques, soit 200 kg par habitant. On peut alors se demander : parmi tous ces équipements, lesquels sont les plus énergivores ?
Classement de l’ADEME des appareils électroménager, selon leur consommation en Kilowattheure :
Congélateur : 300kWh/an
Sèche-linge : 300 kWh/an
Lave-vaisselle : 190 kWh/an
Téléviseur : 190 kWh/an
Réfrigérateur : 170 kWh/an
Plaques de cuisson vitrocéramique : 160 kWh/an
Four : 150 kWh/an
Lave-linge : 100 kWh/an
Micro-ondes : 40 kWh/an.
Articles réalisés par Noah Vautier
Nombreux sont ceux qui estiment que les publicités papier sont plus polluantes que leurs cousines numériques, mais qu’en est-il vraiment ? Des analyses approfondies révèlent qu’en réalité, la publicité papier génère une empreinte écologique plus minime que le numérique.
Concernant l’impact numérique, une étude de la Data & Marketing Association (DMA) montre qu’en 2022, les Français recevaient 7,15 messages publicitaires par jour, soit 2,46 de moins qu’en 2021. Ces messages incluent emails promotionnels, notifications et newsletters. Pour les entreprises, ils permettent de diffuser des informations ciblées et de fidéliser les clients par des offres. En revanche, chaque email transite par plusieurs serveurs et s’il n’est pas supprimé définitivement de votre corbeille, il reste stocké dans des centres de données nécessitant un refroidissement constant, consommant ainsi énormément d’énergie.
Le papier peut se montrer tout aussi polluant car bien qu’il soit entièrement recyclable, il n’est pas toujours recyclé. En France, seuls 46% des déchets ont été triés en 2022 selon le Ministère aménagement du territoire et transition écologique (MTE), ce qui signifie qu’un Français sur deux ne participe pas à ce geste simple. Lorsque le papier n’est pas recyclé, il est généralement incinéré ou enfoui dans des décharges. L’incinération émet des gaz toxiques (dioxine, métaux lourds, particules fines) et augmente les risques sanitaires pour les populations proches.
L’enfouissement, lui, peut contaminer sols et eaux souterraines et génère du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Il nécessite aussi de nouveaux sites, posant des problèmes environnementaux et sanitaires. L’Analyse du cycle de vie (ACV) révèle que le papier a 1,7 fois moins de conséquences que le numérique sur l’appauvrissement de la couche d’ozone.
Des solutions existent pour limiter l’impact des publicités. Le bilan carbone des e-mails dépend du nombre de destinataires, du poids des pièces jointes et du temps de stockage sur les serveurs. Pour s’assurer de nos bons gestes, trier et supprimer nos e-mails inutiles, installer un anti-spam ou se désabonner des newsletters réduit notre impact écologique. Pour les publicités papier, des dispositifs nationaux ont été mis en place, en 2004, l’autocollant « Stop Pub » a limité leur diffusion. Depuis 2022, ceux qui les acceptent doivent apposer un « Oui Pub ». À Agen, cette expérimentation a fait chuter les imprimés collectés de 64,4 à 8 tonnes en un an.
Dans le cadre de cette étude, une enquête anonyme a été menée afin d’analyser les pratiques en matière de publicité numérique et papier. Celle-ci a été réalisée auprès d’un échantillon composé d’employés de bureau (33,3 %) et d’étudiants (34,7 %), permettant ainsi de comparer leurs habitudes et préférences face aux différentes formes de publicité.
La plupart sont abonnés à 0-10 newsletters, mais seul 1 sur 3 se désabonne des entreprises qu’ils ne consomment plus. Parmi les 72 répondants, 43 % envoient des e-mails quotidiennement et 35 % une à deux fois par semaine, mais seul 1 sur 7 pense à compresser leurs pièces jointes. Côté papier, 68 % reçoivent des publicités, mais cela importe peu pour 75 % d’entre eux. Concernant les bonnes pratiques, un quart utilise déjà Stop Pub et, après explication, la moitié se dit prête à l’adopter, contre 1 sur 8 pour Oui Pub.
Y a-t-il, selon vous, des facteurs qui font que l’un peut devenir plus polluant que l’autre (publicité papier/numérique) ?
« Le stockage des publicités numériques sur des serveurs consomme énormément d’énergie. Dans les années 1990, ma mère recevait les catalogues de La Redoute une fois par semestre. Aujourd’hui, en numérique, on peut recevoir jusqu’à deux ou trois publicités de la même marque par jour. »
« La pollution du papier est plus visible, bien que beaucoup de Français recyclent leurs journaux. En revanche, la publicité numérique peut être limitée par l’utilisateur, réduisant ainsi son impact environnemental. »
Articles réalisés par Lucie Pereira Catarino
Nos appareils consomment-ils même quand ils sont éteints ? Le mode veille, présent malgré nous sur de nombreux appareils, reste méconnu, bien que chacun ait entre 15 et 50 appareils chez soi.
On nous alerte depuis longtemps sur la nécessité de limiter notre consommation énergétique pour faire face à la raréfaction des ressources, mais aussi pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. En France, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), le secteur résidentiel représente près de 30 % de la consommation d’énergie, et une grande partie de cette consommation provient des appareils en veille. Cette consommation peut paraître négligeable pour beaucoup, mais elle pèse lourd sur la facture des ménages. Selon l’ADEME, la consommation de nos appareils en veille représente en moyenne 80 à 100 € par an pour un foyer. Cela peut sembler dérisoire au quotidien, mais à l’échelle nationale, cette consommation invisible atteint des chiffres considérables.
Le mode veille d’un appareil est un état où il n’est pas complètement allumé, mais pas éteint. Il permet d’arrêter temporairement certaines capacités des appareils, ce qui réduit la consommation d’énergie. Cependant, cela entraîne une consommation continue qui peut représenter 15% de notre consommation totale car, selon l’ADEME, chacun possède chez soi entre 15 et 50 appareils en veille.
Comment limiter la consommation de nos appareils en veille ?
Les récentes tensions du marché de l’énergie exacerbées avec les différentes crises ont entraîné une augmentation du coût de l’électricité. Cela incite à chercher des moyens de réduire sa facture énergétique. Plusieurs options existent pour réduire cette consommation.
On peut choisir d’éteindre complètement les appareils et débrancher ceux inutilisés. On peut mettre des multiprises avec interrupteur ce qui coupe l’alimentation des appareils, notamment la box internet, souvent allumée en permanence, et qui peut consommer autant qu’un sèche linge, soit 200 kWh par an ; en l’éteignant, on peut réaliser une économie de 25% sur sa consommation. On peut aussi opter pour des équipements labellisés « basse consommation » ou alors utiliser les paramètres de certains appareils qui permettent le mode “économie d’énergie”, ce qui les met en veille profonde, ou alors les éteindra après une certaine période d’inactivité passée, car “75% des consommations du matériel informatique ont lieu en période d’inactivité”, et qu’au delà d’une heure en veille, “ils consomment 20 à 40 % de leur consommation en marche” selon l’ADEME. Il existe aussi des systèmes “coupe-veille” qui détectent et coupent automatiquement l’alimentation des appareils en veille, en effet, toujours selon l’ADEME, 80% de la consommation d’un photocopieur vient du mode veille. De plus, des initiatives comme le plan de sobriété énergétique du gouvernement ou les campagnes de sensibilisation de l’ADEME visent à encourager les citoyens à adopter des gestes simples mais efficaces pour économiser l’énergie.
Dans ce contexte, cette « fuite » énergétique devrait être limitée, car réduire notre consommation c’est non seulement alléger sa facture, mais aussi limiter son empreinte carbone et son impact écologique à l’heure où chaque geste compte pour atteindre les objectifs climatiques dans un effort collectif de sobriété.
Gaëtan Libois, Gestionnaire de parc informatique à Direction des Systèmes d’Information (DSI) pour la ville de Cherbourg-en-Cotentin
Quelles pratiques ont été mises en place pour diminuer la consommation en mode veille ?
Nous avons à la ville un service qui fait de la sensibilisation pour la consommation des appareils électrique : la Direction de la Performance Énergétique et de la Gestion des Fluides, et ils viennent de finir un concours « Championnat de France des économies d’énergie » et pour la DSI nous venons de créer un poste de chargé de projet numérique responsable pour créer des protocoles pour diminuer la consommation. Il y a peu, la DPEGF a réalisé des Ateliers pratiques avec démonstrations de wattmètres pour mesurer l’impact individuel.
Qu’est-ce qui augmente la consommation en mode veille ?
Ce qui peut augmenter la consommation des appareils, c’est par exemple les mises à jour Windows en arrière plan qui s’exécutent même si le PC est en veille. Et ce sont aussi les vieux appareils, par exemple des écrans CRT consomment 25 W en veille contre 0,5 W pour un écran LED, ou il y a aussi les vieux serveurs qui consomment plus que des serveurs récents.
Quel appareil de votre travail consomme le plus en mode veille ? Est-ce différent chez nous ?
Pour moi, les appareils qui consomment le plus au travail sont les imprimantes laser, elles ont une consommation plus élevée que les imprimantes à jet d’encre et les ordinateurs portables. Pour la maison, je pense qu’une box internet consomme énormément en mode veille.
Pourquoi certains appareils consomment plus que d’autres ?
La consommation des appareils dépend de divers paramètres. En effet, plus les appareils sont anciens, moins la limitation européenne de consommation en mode veille est présente et appliquée, c’est pourquoi il est conseillé d’éviter de garder ses anciens appareils, même s’ils marchent encore et d’en prendre des plus récents.
Si l’on devait dire quels appareils récents consomment le plus à l’état de veille, le décodeur TV, l’ordinateur fixe et l’écran, mais aussi les consoles de jeux sont ceux que l’on retrouve le plus souvent. En effet, étant en mode veille continuellement, leur consommation dans cet état est plus importante que lorsqu’ils sont éteints. On peut prendre l’exemple des consoles, en effet l’ADEME précise que 91% de leur consommation totale provient du mode veille, et si certains ordinateurs fixes ont la même consommation, ceux qui sont portables peuvent avoir une consommation supérieure.
Articles réalisés par Wendy Poirier