Le 20 août 2025, le tribunal administratif de Caen, saisi par la ville, a ordonné l’expulsion du campement de sans-abri de la Presqu’île. Il comptait environ 70 tentes. Les premières avaient été installées il y a trois ans, après que plusieurs squats ont été vidés et rasés dans le cadre du projet (abandonné) d’éco-quartier sur la Presqu’île. Le maire Aristide Olivier, s’est engagé à trouver une solution de relogement à toutes les personnes en situation régulière.
Mais les collectifs de soutien à ces sans-abri rappellent que l’hébergement d’urgence est saturé : le 115 n’a plus de capacité d’accueil. Et la situation ne cesse de se tendre pour de nombreuses personnes vivant dans l’extrême pauvreté, à Caen, qui se retrouvent à nouveau à la rue, où l’espérance de vie est de 31 ans plus faible que la moyenne nationale.
La répression contre les squats s’est durcie depuis l’arrivée de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur. Durant l’été, neuf squats ont été expulsés dans l’agglomération par la Préfecture, dont deux à Ouistreham (60 occupants, qui ont pour la plupart rejoint le campement du canal) et quatre sur le Plateau à Colombelles (des familles avec enfants), malgré les autorisations d’occupation temporaire accordées par le tribunal judiciaire. Un ancien Ehpad, qui accueillait 160 personnes, a brûlé le 13 juillet : 31 ont été relogés, à Caen, mais aussi à Rouen et Cherbourg.
Pour les autres, les autorités n’ont pas d’autres réponses que de leur proposer d’appeler chaque jour le 115 ou le retour volontaire au pays pour les sans-papiers.
Photo ©Camille Hamel : Mobilisation en soutien aux occupants du campement de la Presqu’ile devant l’hôtel de ville de Caen le 25 août dernier. Au premier plan, un shooting photo de Miss Normandie, qui ne semble pas perturbée par la situation.