Un photographe birman anonyme primé à Bayeux

Publié le 11 octobre 2021
Protestors urging police to join the people as thousands gathered to demonstrate in support of the National League for Democracy and against the coup, in Yangon, Myanmar. New York Times.

4 octobre 2021. Ouverture de la 28e édition du Prix Bayeux des correspondants de guerre. Cinq jours plus tard, lors de la cérémonie de remises des prix, le Prix photo est attribué, pour la première fois dans l’histoire du Prix et à l’unanimité, à un lauréat anonyme. Les applaudissements fusent. Le photographe, pourtant présent dans la salle, ne se manifestera pas. Il en va de sa sécurité et de celle de sa famille.

Sa série, publiée dans le New York Times, illustre la résistance civile au coup d’Etat de la junte militaire du 1er février 2021. Une répression sanglante frappe les opposants. Les jeunes photographes birmans sont les seuls à documenter « la révolution de printemps » au péril de leur vie. Sur le terrain, ils ont cessé de porter leurs casques marqués « presse » quand ils ont compris que les militaires ciblaient les journalistes. Plus de 70 journalistes ont été arrêtés et certains contraints à l’exil. Manoocher Deghati, président du jury, sait que pour protéger le photographe, ni son identité ni son visage ne doivent apparaître : la remise des prix est filmée et retransmise en direct. Reporter franco-iranien, Manoocher Deghati a dû lui aussi fuir son pays en 1985.

L’exposition «Myanmar Printemps 2021» de 13 jeunes photographes birmans anonymes est visible jusqu’au 31 octobre à la Tapisserie de Bayeux, dans le cadre du Prix Bayeux.

Agathe Maneuvrier–Hervieu

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