Un an après l'incendie de Lubrizol à Rouen, Pascal Hénache, maraîcher bio, attend toujours des réponses

Publié le 27 novembre 2020

« Le 26 septembre 2019, le nuage de fumées provoqué par l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, est passé au dessus de ma ferme, à Sommery. A 9h, les pluies ont commencé à tomber ; des traces noires sont apparues sur mes légumes, en plein air, et sur les bâches de mes serres. Dans une mare, je retrouve une galette noire comme celles que l’on voit sur les plages après un dégazage de bateau. Une grosse partie de ma production est invendable. J’ai reçu une indemnisation pour la perte des légumes non vendus pendant un mois. Mais à hauteur du prix de chaque légume, sans prendre en compte le travail effectué ni le préjudice. Un an après, il n’a toujours pas été reconnu. Les premières analyses sur la pollution du sol ont conclu qu’il n’y avait « rien d’alarmant », selon la Préfecture. Du plomb et des dioxines ont été retrouvés, mais à des niveaux en dessous des seuils de référence. Le problème, c’est qu’on ne connait pas ces niveaux avant l’incendie. Un confrère a fait un prélèvement sous la serre, donc à l’abri des pluies. Son analyse permettrait de comparer la terre avant la pollution. Mais nous n’avons pas les moyens de la financer. Ni les frais d’une avocate qui voulait porter l’affaire en justice au nom d’un collectif d’agriculteurs. Aujourd’hui, mes ventes ont bien repris et les récoltes de 2020 ont été très bonnes. De nouveaux clients sont apparus avec le confinement. D’autres ne sont jamais revenus. »

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