Plus d’échanges de vidéos et de photos nues, l’augmentation des violences lors de rapports sexuels, des pratiques qui se diversifient … C’est pour poser un regard sans jugement sur les pratiques sexuelles des jeunes et adapter les messages et les actions de prévention que le Bureau Information Jeunesse de l’Orne a mené sa seconde étude sur la sexualité des Ornais. 315 jeunes, entre 14 et 25 ans, ont répondu au questionnaire.
L’analyse des réponses, publiée mi-novembre, montre qu’en 10 ans, la nature des pratiques a beaucoup évolué, sans doute sous l’impact de la pornographie, dont le visionnage s’est massifié. 73,63 % des garçons en regardent au moins une fois par semaine, et 56,95 % des filles en regardent au moins une fois par mois.
Vidéos et photos nues ou dénudées
Autre fait marquant: 6 jeunes Ornais sur 10 ont déjà réalisé des photos ou des vidéos nues ou dénudées. Mais ils sont très peu à déclarer les avoir diffusés ( 8 % des garçons et 12,12 % des femmes). Quand elles circulent, principalement sur le réseau social SnapChat, ces photos dénudées sont parfois envoyées à des personnes qui n’ont rien demandé: une jeune femme sur deux a ainsi déjà reçu un «nude» de manière involontaire.
« L’échange de nudes semble aujourd’hui banal dans les relations entre jeunes, constate le BIJ. Plutôt que d’aborder l’échange par le biais de l’interdiction et du rejet de la pratique, il semble plutôt pertinent de travailler autour de la manière d’appréhender cette pratique et des conséquences possibles en cas de non-respect du droit à l’image. La question de l’envoi sans consentement est problématique et doit être abordée notamment auprès des hommes.»
Violences lors de rapports sexuels
Le rapport du BIJ met aussi en avant le fait que 23% des femmes interrogées déclarent avoir déjà été victimes de violences lors de rapports sexuels. Un chiffre préoccupant qui rappelle la nécessité d’aborder «le plus tôt possible les notions de consentement et de respect de soi et de son/sa partenaire», et de «communiquer sur les dispositifs d’écoute et de suivi des personnes victimes de violences sexuelles».
Autre combat qui reste à mener: la prévention des infections sexuellement transmissibles. 73,15 % des jeunes déclarent avoir déjà eu un ou plusieurs rapports sans préservatif. Et 43,16 % des jeunes ont eu des prises de risques car ces rapports étaient effectués avec des partenaires occasionnels ou non dépistés des IST.
Le rapport complet est à retrouver ici.
Sur le même sujet, réécoutez notre série de podcast #intimités avec des jeunes du Calvados.