Quand bouger devient un droit pour tous

Publié le 1 septembre 2024

Dans le Calvados et dans les deux autres département bas-normands, l’association Mobylis œuvre pour faciliter la mobilité sur le territoire aux personnes en voie de réinsertion socio-professionnelle.

Le permis à moins de 300 euros devient une réalité. L’association Mobylis, plateforme de mobilité solidaire, intervient auprès de personnes en insertion afin de les aider à lever leurs freins – tant cognitifs que financiers ou matériels – liés au manque de mobilité sur le territoire bas-normand. Plusieurs services leurs sont ainsi proposés, de l’accompagnement individuel ou collectif, à l’auto-école sociale en passant par le garage social ou encore la location solidaire de véhicules (scooter, vélo, voiture, trottinette). Depuis 2023, une maison du vélo est également accessible à Vire. « En bref, on fait notre maximum pour accompagner tout le monde dans leur mobilité sur le territoire », résume Cindy Coignard, co-directrice de l’association bas-normande.

Créée officiellement en 2019, Mobylis a en réalité 30 ans d’expérience, car l’association reprend les services qui étaient proposés via la branche « mobilité » de l’association d’insertion socio-professionnelle L’Etape. Aujourd’hui forte de 12 (bientôt 14) salariés et de deux bénévoles ponctuels, Mobylis continue d’intervenir principalement en milieu rural, où la dépendance à la voiture est particulièrement marquée. « L’enjeu était donc de permettre aux personnes d’aller au travail, d’assurer leurs démarches quotidiennes et d’accéder aux services de soins », explique Cindy Coignard. Elle estime que 90% du public sont donc des personnes isolées et en situation de fragilité : demandeurs d’emploi, bénéficiaires des minimas sociaux, personnes migrantes, jeunes déscolarisés, séniors précaires, etc.

Permis premier prix

Pour bénéficier des services de l’asso, deux possibilités s’offrent au public. « Les bénéficiaires viennent nous voir soit directement, ce qui est possible pour la maison du vélo ou la location ; soit avec une prescription d’une autre structure d’insertion (France Travail, mission locale, boîtes d’intérim, organismes de formation, etc.), pour profiter par exemple de l’auto-école ou du garage solidaire ». Dans tous les cas, un accompagnement est proposé afin de déceler tous les besoins de la personne, selon certains critères et selon les territoires. Dans le cas d’un accès à l’auto-école solidaire par exemple, les tarifs dépendent des territoires. Selon les subventions, le coût du permis peut ainsi se situer entre 150 et 300 euros, code et conduite compris.

Ce service, tout comme le garage, fonctionnent à perte et ne suffisent pas à équilibrer le modèle économique de l’association. Son fonctionnement repose donc principalement sur des subventions (publiques ou privées), à hauteur de 80% des entrées de financements. Une affaire qui roule puisque de nouveaux territoires sont couverts par ses services, notamment autour de Bayeux ou dans le département voisin de la Manche. Cindy Coignard a de quoi se réjouir : « les territoires que nous ne couvrons pas le sont par d’autres associations, comme sur l’agglomération de Caen la mer, ou autour d’Alençon ». Si certains territoires sont encore peu couverts comme le Perche et dans le Pays d’Auge, Mobylis prévoit déjà, en attendant, de développer ses services sur L’intercom de la Vire au Noireau.

Pierre-Yves Lerayer