La ressourcerie du Pays d’Auge, à Lisieux, propose depuis 8 ans une panoplie d’objets de seconde main, reconditionnés et proposés « à prix justes » à tous les publics.
188 tonnes. C’est la somme – croissante – de tous les objets récupérés par Pays d’Auge Ressourcerie, à Lisieux, en 2024. Créée en 2014, l’association a ouvert sa boutique début 2017, dans le centre-ville de Lisieux, avant de déménager en 2023 à une poignée de kilomètres, à Saint-Désir. Avec les 3000 m² de terrain, « ça nous permet d’avoir un parking et de recycler les objets qu’on ne peut pas sauver », explique Audrey Lefrançois, coordinatrice salariée de l’association, qui note maintenant une plus grande affluence de la clientèle ainsi que des dons.
Livres, électroménager, maroquinerie, bibelots, meubles de toutes tailles, bijoux, tableaux… tous les dons sont les bienvenus à la ressourcerie, directement apportés par les particuliers ou bien récupérés directement à domicile, surtout pour les meubles volumineux. La ressourcerie s’est donnée quatre missions principales : collecte, valorisation, réemploi et sensibilisation. Ces engagements se complètent dans le but commun de « trouver une seconde vie à un maximum d’objets possibles, qu’importe qui les achète », insiste la coordinatrice. D’ailleurs, la boutique est ouverte à tous les publics, sans distinction. Dans tous les cas, les objets mis à disposition dans cette boutique associative sont « à prix juste ».
Avant la remise en vente et le réemploi, la valorisation est également une étape primordiale pour pouvoir redonner un second souffle aux objets récoltés. Mais bien souvent, avec l’usage de plus en plus fréquent des boutiques en ligne comme Leboncoin ou Vinted, « la qualité des dons diminue », ce qui nécessite davantage de travail de remise en forme ainsi que plus de « déchets ultimes », ces objets devenus invendables.
Créer des emplois locaux
La quatrième mission, qui vise à sensibiliser le public « au développement durable et à consommer autrement », est organisée grâce à des animations des partenaires du lieu, via des stands animés par la structure associative, ou bien lors de visites de la ressourcerie à destination de groupes institutionnels. En tout, une dizaine de salariés font tourner l’association, accompagnés d’une vingtaine de bénévoles. Des jeunes effectuent également leur service civique pour découvrir diverses missions, « selon ce qu’ils ont envie de découvrir ». Chaque jour, entre 3 et 8 bénévoles animent le lieu, et « c’est grâce à tous ces moyens humains et à l’implication de tout le monde que tout cela fonctionne », assure Audrey Lefrançois. « On essaie de créer de l’emploi local par la pérennisation ou par l’ajout de postes ».
La structure ne reçoit pas de subvention et s’autofinance. « On s’en sort, mais c’est limite », explique Audrey Lefrançois, qui ne cache pas que des soutiens supplémentaires permettraient de développer encore d’autres projets. En attendant, « on privilégie de développer le salariat et de stabiliser la situation pour nous professionnaliser. »
Pierre-Yves Lerayer