Nourrir la Normandie avec les circuits courts ?

Publié le 18 janvier 2021

C’est l’un des effets positifs de la crise : durant le confinement, les Français ont consommé davantage local. Des projets d’approvisionnement en circuit court sont nés un peu partout. Et si ce test grandeur nature devenait une nouvelle normalité ? Focus sur quelques initiatives.

  • Autonomie alimentaire : un quartier de Caen à la loupe

L’association citoyenne Vent d’Ouest pour la transition des quartiers Sud-Ouest de Caen a cherché à évaluer le potentiel de production alimentaire du quartier en utilisant l’outil de calcul Parcel, impulsé par Terre de Liens Normandie.
Parcel permet d’évaluer le nombre de personnes qui peuvent être nourries à partir d’une surface agricole donnée, en tenant compte du régime alimentaire (végétarien, bio…). Inversement, on peut également calculer la surface nécessaire pour nourrir localement une population donnée. En considérant la plus grande surface agricole de son quartier, l’association Vent d’Ouest a ainsi estimé pouvoir fournir une alimentation complète (fruits/légumes, viandes, produits laitiers, céréales…) pour 76 personnes (ou 66 personnes en 100% bio et moitié moins de viande). Bien loin de l’autonomie alimentaire du quartier. D’où la nécessité, selon l’association, d’essayer de produire plus d’alimentation dans le quartier, mais aussi d’élargir son approvisionnement en soutenant la production alimentaire durable dans les territoires ruraux environnants et en développant les circuits courts.

  • Observatoire des Amap : le lien social renforcé

Urgenci est un réseau international des Amap (collectifs citoyens autour de « paniers » de producteurs) dont une partie des bureaux est installée à Caen. De juillet à octobre 2020, Urgenci a mené une enquête sur la réponse à la crise apportée par ces partenariats locaux et solidaires. Il en découle que : – 90% des collectifs ont poursuivi leurs distributions.
– La demande a explosé, se traduisant en partie par l’augmentation du nombre de consommateurs engagés dans des partenariats de vente directe contractualisée.
– Les citoyens déjà engagés dans la démarche ont été solidaires des producteurs (en Belgique, les Gasap, modèle proche des Amap, ont écoulé toute la récolte destinée aux marchés et restaurants) et des consommateurs vulnérables, via des collectes et livraisons à domicile. Urgenci conclut que «les acteurs des circuits courts solidaires ont renforcé le lien social plutôt que de recourir à des solutions technologiques et logistiques de vente à distance».

  • Des tomates sous serres chauffées grâce aux déchets à Colombelles

Ce projet de production maraîchère de tomates qui doit voir le jour d’ici le printemps 2021 est une première, puisque la serre sera alimentée par la chaleur de l’usine d’incinération de déchets de l’agglomération de Caen. Des tonnes de tomates et concombres bios seront produites sous le nom de la marque « Les Serres de la Grande Ferme ». La production sera principalement distribuée en circuit court.

  • Un Drive fermier à Bayeux

Le collectif Côté Producteurs, près de Bayeux, a lancé un drive fermier en novembre dernier. Son objectif : aider les producteurs du Bessin sensiblement affectés par le confinement. Des produits d’une dizaine de producteurs locaux, comme ceux de Mathieu Boutet, président de l’association et producteur de spiruline, ou ceux de Corinne Rossigny, productrice de fromages de chèvres, sont mis en vente sur le site internet de l’association. La distribution des commandes se déroule aux Anciens Abattoirs, rue saint-Quentin à Bayeux, tous les mardis.

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