Depuis 2015 à Caen, La Cravate Solidaire accompagne les personnes en réinsertion professionnelle à préparer leur entretien d’embauche. Avec les bons arguments et le bon costume.
Mercredi 13 novembre 2024, dans la salle Gutenberg à Caen, est organisé l’évènement « Tous unis contre les discriminations ». Une fresque sur les discriminations est affichée sur la scène, des cravates accrochées à toutes les chaises. Autour des tables, des petits groupes débattent. L’ambiance est chaleureuse.
Organisée par l’antenne de Caen de l’association La Cravate Solidaire, cette matinée a pour objectif de sensibiliser le public sur les discriminations dans le monde du travail. Au programme : des ateliers ludiques et une table ronde animée par des invités comme Joyce Lawson, juge aux prud’hommes de Nanterre et Christophe Delabre, co-leader « les entreprises s’engagent » du Calvados et président d’entreprises.
Créée en 2012 par trois jeunes diplômés parisiens, La Cravate Solidaire s’attaque à un problème souvent occulté : les discriminations liées à l’apparence vestimentaire lors des entretiens d’embauche. « Quand on n’a pas les moyens ou les codes, on part avec un désavantage face à un recruteur », explique Rène Tsiro, responsable de développement de l’antenne caennaise de la Cravate Solidaire. Celle-ci a été créée en 2015 et compte aujourd’hui trois salariés et plus de 70 bénévoles.
« L’association fait des ateliers. Le plus célèbre, c’est l’atelier coup de pouce où on aide les gens pour leurs entretiens en intervenant sur l’image : un temps d’accueil qui peut se passer dans les dressings et des simulations d’entretien avec les bénévoles RH. » Les vêtements sont issus de différentes collectes auprès des particuliers, dans les entreprises solidaires et des marques de textile qui donnent les invendus et les fins de série. « On a du neuf et de la seconde main. Pour la seconde main, il y a un gros travail de tris, parce que les vêtements doivent être propres, en bon état et respecter la charte. »
La Cravate mobile, un dressing sur la route
À la fin de l’événement, tout le monde se retrouve autour d’un buffet cuisiné par un restaurant du quartier. Les gens sourient, animés par la même cause. Les bénévoles et les salariés circulent au milieu de la foule, l’équipe est soudée. La présence d’élus locaux comme Baya Mokhtari, maire adjointe d’Hérouville-Saint-Clair et Théophile Kanza Mia Diyeka, conseiller municipal de la ville de Caen, confirme l’engagement de l’association sur son territoire.
Malgré son succès, La Cravate Solidaire fait face à des défis. « Nous devons chercher constamment des financements », explique Rène Tsiro. L’association répond à des appels à projets publics, reçoit des dons privés et noue des partenariats avec des entreprises. Elle rêve désormais d’une Cravate mobile : un camion aménagé pour intervenir dans les zones rurales où les besoins sont criants. « Ce serait un véritable atout pour étendre notre action à travers toute la région », affirme Rène Tsiro.
L’association fête ses dix ans en 2025 et espère poursuivre son engagement avec ses bénévoles et ses partenaires pour sensibiliser sur la question de la discrimination.
Esther Perrot et Léa-Cassandre Tir