La falaise de Villerville sauvée par un mur en béton

Publié le 5 décembre 2023

Villerville est un village de 600 habitants de la Côte Fleurie, à côté de Honfleur. Il est connu pour avoir servi de décor au film Un singe en hiver d’Henri Verneuil tourné durant l’hiver 1961 avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo. Connu aussi pour ses maisons cossues en bord de mer, dont la valeur est telle qu’elle vaut bien de sauver… la falaise sur laquelle elles se trouvent. Depuis une quinzaine d’années, le maire de Villerville, Michel Marescot, se bat pour réunir les fonds nécessaires pour renflouer la falaise qui s’effondre sous le coup de l’érosion. Le phénomène est ancien, mais s’intensifie sous les effets du dérèglement climatique. L’eau qui ruisselle depuis les hauteurs, alimentée notamment par le petit cours d’eau du Douet, s’est infiltrée dans le sol constitué de dépôt sédimentaire, s’accumulant dans deux nappes souterraines. Résultat : le terrain s’effrite et la falaise menace de s’effondrer.

Un coût du chantier inférieur à la valeur des maisons


Mais contrairement aux falaises crayeuses du Pays de Caux, comme à Dieppe ou Étretat, la hauteur raisonnable (20 mètres de haut au maximum) et la composition sédimentaire de la falaise de Villerville, permettent d’envisager une opération de confortement. À « moindre » coût – soit près de 8 millions d’euros, partagés entre l’État, la Région Normandie, le Département du Calvados, l’intercommunalité et la commune – par rapport à la valeur estimée de la vingtaine de maisons menacées en bord de falaise : 25 millions d’euros.

©NGE.

Pour 75 ans et après?

Et puisqu’il était possible d’intervenir techniquement, plutôt que de reculer le village, comme à Quiberville (Seine-Maritime), la décision a été prise de consolider la falaise. Comment ? En réalisant une carapace en béton fibré projeté sur la falaise, sur 340 mètres de long et 15 mètres de hauteur. Spécialisée dans le domaine mais davantage habituée aux montagnes, la société NGE Fondations s’est vue confier cette mission titanesque : planter 700 clous en acier de 10 à 20 mètres de long, équipés de drains, pour ancrer ce bouclier de béton et évacuer les eaux de pluie. Le chantier, commencé en décembre 2022, s’achèvera au printemps 2024 quand commencera la végétalisation du mur de béton. L’ouvrage est dimensionné pour durer 75 ans. Autant d’années de répit pour le village et ses maisons perchées sur la mer…

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