Jeune migrant : une expulsion pour tes 18 ans?

Publié le 10 février 2021

Souleymane, 18 ans et quatre mois, lycéen ivoirien en CAP à l’institut Lemonnier à Caen, a reçu le 2 février une convocation de police en vue d’une conduite à l’aéroport de Roissy pour un vol à destination de la Côte d’Ivoire. En décembre 2020, suite à un contrôle d’identité, il avait reçu une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) et une assignation à résidence, qui l’obligeait à pointer deux fois par semaine au commissariat. La famille d’accueil du jeune migrant avait contesté l’OQTF devant le tribunal de Caen le 19 janvier. En France depuis 2018, il vient tout juste d’obtenir la majorité. Des démarches avaient été entreprises par la famille et Médecins du Monde auprès du Conseil départemental pour obtenir un contrat jeune majeur. Deux pétitions ont été lancées par la famille d’accueil et les camarades de classe de Souleymane.


Souleymane n’est pas un cas isolé ; il est celui de tous ces jeunes migrant, qui perdent toute protection à l’âge de la majorité. Une autre pétition circule pour éviter l’expulsion de Sékou, apprenti ivoirien dans l’Orne. Si ce type d’initatives se multiplient, c’est qu’elles permettent de faire connaitre ces situations et parfois d’y apporter une issue favorable.   À Caen, Amadou, Ivoirien de 19 ans, avait reçu une OQTF et un refus de sa demande de régularisation en novembre 2020. L’entreprise d’électricité de Courseulles, où il est en apprentissage, a lancé une pétition qui a recueilli plus de 39 000 signatures. Le 14 janvier, son OQTF a été levée et la Préfecture du Calvados a annoncé sa régularisation. Dans le Doubs, c’est la grève de la faim entamée par le patron boulanger d’un apprenti guinéen, et la mobilisation qui a suivi, qui ont permis d’obtenir la régularisation du jeune. 

À lire aussi : une enquête de Ouest-France à Nantes sur l’exploitation des coursiers sans-papiers, qui livrent illégalement pour Deliveroo et Uber Eats avec des comptes loués.  

Photographie ©Emmanuel Blivet. Rassemblement du 2 février devant la Préfecture du Calvados

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