Il y a quelques années, les ouvriers de la marbrerie MDY, à Lisieux, ont commencé à tomber malade. Des maux de tête, des vomissements, des malaises… et des arrêts de travail. Son dirigeant Philippe Ledrans s’interroge : est-ce les plans de travail de cuisine en quartz de synthèse, une nouvelle matière qui fait alors son apparition sur le marché, qui les rend mal ? Il demande alors une expertise à un laboratoire de toxicologie indépendant qui trouve dans ce quartz de synthèse de la silice et de nombreux produits chimiques.
A 2000 km, au sud de l’Espagne, d’autres ouvriers tombent malades et meurent : ce sont les employés de l’usine Cosentino, le fabricant de plans de travail en quartz de synthèse qu’achète Philippe Ledrans pour les transformer ensuite dans son atelier normand. Là-bas, presque 2000 travailleurs sont touchés par la silicose, une maladie qui réduit progressivement la capacité pulmonaire.
Ils n’ont pas été suffisamment protégés ni informés des risques posés par leur travail, a reconnu le propriétaire du groupe, début février, devant un tribunal espagnol. Le chef d’entreprise a été condamné à 6 mois de prison et 1,1 million d’euros d’indemnités pour cinq ouvriers malades de silicose. Mais il refuse que sa responsabilité soit élargie aux 1900 autres travailleurs et travailleuses touchés par la silicose.
De la Normandie à l’Espagne, lire notre enquête publiée dans le journal Basta! en septembre 2018.