En 2020, le Médicobus de l’Orne était le premier à entrer en fonction en France. Le principe : un médecin à bord du van va à la rencontre des habitants des zones rurales qui n’ont plus de médecin généraliste. Dans l’Orne, on recense 133 médecins pour 100 000 habitants, contre 310 pour 100 000 au niveau national. Et ce score ne risque pas de s’améliorer malgré la suppression du numerus clausus à l’entrée en fac de médecine depuis 2020 : il faudra attendre 2028 pour en voir les effets et surtout, rien ne dit que les nouveaux diplômés couvriront ces zones sinistrées, sans mesures incitatives.
Le bilan de l’Agence Régionale de Santé sur le Médicobus est positif: plus de la moitié des 8369 consultations effectuées depuis sa mise en service il y a trois ans ont concerné des patients qui n’avaient plus de médecins. Le plan gouvernemental«France ruralités»annoncé en juin dernier prévoit le déploiement de 100médicobus en partenariat avec les collectivités territoriales, d’ici à la fin 2024, «afin d’apporter une offre de soins de proximité dans les territoires les plus touchés par la raréfaction médicale.» L’équipe du médicobus de l’Orne devrait aussi doubler. Mais avec quels médecins? Sur l’équipe de douze généralistes du bus en service, huit sont des professionnels retraités.
Photographies : Guy Pichard
