Le syndicat mixte des Ports de Normandie demande depuis 2021 l’expulsion des réfugiés du campement de Ouistreham le long du canal. Sauf que, juridiquement, il n’a toujours pas réussi à prouver qu’il est propriétaire de la parcelle. Débouté une première fois par le tribunal administratif puis par le Conseil d’Etat (le terrain n’est pas sur le domaine public), il a fait assigner les occupants «sans droit ni titre» devant le tribunal judiciaire en juin dernier. Faute d’avoir pu établir clairement la propriété de la parcelle, les deux parties étaient à nouveau convoquées au tribunal le 6 octobre. Douze exilés du campement avaient fait le déplacement pour assister à l’audience, mais un seul d’entre eux a été autorisé à entrer dans le tribunal.
Le délibéré sera rendu le 10 novembre. Deux jours avant l’audience, la préfecture a ordonné l’expulsion du squat de Ouistreham, à la pointe du siège, occupé depuis janvier 2022 par des migrants. La maison, occupée un temps par un club de voile mais vide depuis deux ans, appartient à la ville de Ouistreham. Sept migrants en situation régulière mais sans solution de logementy dormaient la suit, d’autres exilés, y venaient régulièrement en journée charger leur téléphone, se doucher, faire une lessive. «Des droits humains fondamentaux qui leur ont toujours été refusés par la préfecture et les collectivités territoriales», précise l’AG contre toutes les expulsions. Les locaux ont été murés et resteront pour le moment inoccupés, même si, selon le maire Romain Bail, un projet d’hôtellerie de plein air serait en cours de réflexion. Actuellement, le zone est plutôt en chantier pour accueillir la future base d’exploitation et de maintenance du parc éolien.