A Alençon, du maraîchage pour retrouver un emploi

Publié le 13 août 2021

Sur un terrain maraîcher de deux hectares, à deux pas des immeubles du quartier de Courteille, à Alençon, une vingtaine de salariés en insertion, répartis chacun sur une parcelle de jardin, s’emploie à la culture des plants de légumes, à la préparation des sols et la pratique du semis et de la plantation. Ilstravaillent sur le site de l’association Collectif d’Urgence qui les recrute afin de les insérer dans le monde du travail. L’association aide ces personnes, par le biais d’un contrat court d’une durée de 6 à 24 mois et grâce au suivi d’un conseiller en insertion professionnelle .

Parmi eux, Flavie, 32 ans, travaille pour l’association depuis mars dernier. Son contrat d’insertion lui laisse un temps d’adaptation sur le site avant de commencer une formation ou une recherche d’emploi. Après une longue période de chômage, Flavie qui exerçait auparavant le métier d’animatrice périscolaire a pu ainsi renouer avec une nouvelle activité professionnelle. «Ce contrat partiel de 24 heures m’aide à reprendre un rythme et des habitudes de travail», précise t-elle.

Aujourd’hui, Flavie s’interroge sur son avenir. Elle hésite entre un retour à son métier d’origine ou à une formation dans le secteur du maraîchage, l’activité qu’elle apprend ici, dans ces jardins d’insertion. «J’ai encore beaucoup à apprendre », reconnaît-elle .

Le jardin de l’espoir apporte non seulement des compétences dans la culture de fruits et légumes, mais aussi dans la vente avec la préparation des commandes. A l’entrée du jardin, des cabanes de bois sont disposées pour les clients-adhérents de l’association. Ceux-ci peuvent venir acheter des légumes tous les matins. Les salariés effectuent également des livraisons localement. L’association approvisionne en fruits et légumes l’épicerie sociale de l’association (12, rue Louis-Blériot, quartier de Courteille), trois AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), la cuisine centrale de Sodexo et celle du Lycée Marguerite de Navarre.

C’est souvent Marcel, 62 ans, qui effectue les livraisons. Il bénéficie d’un contrat long qui est accordé aux personnes sans emploi de plus 55 ans. Cela fait 6 années qu’il travaille au jardin. Ancien conducteur de chantier, Marcel ne pouvait plus reprendre son métier à la suite d’un accident de travail. En plus des livraisons, ce dernier accompagne les nouveaux arrivants et mène des travaux pratiques nécessaires au jardin.

En septembre, la production de fruits et légumesdu collectif s’étendra à la coopérative de producteurs Bio-Normandie, service qui approvisionne les restaurations collectives en Normandie.

Le jardin de l’espoir est un levier pour l’insertion par à l’emploi. «75% des salariés retrouvent une formation ou un emploi à la fin de leur contrat», rapporte Thierry Leroyer, directeur de l’association Collectif d’urgence depuis 2007.

Si le jardin répond aujourd’hui à un besoin social, il a à cœur de remplir deux objectifs: la solidarité envers les personnes en situation de précarité et la valorisation les circuits courts tant dans la production de fruits et légumes que les divers autres services proposés par le Collectif (entretien des espaces verts, gestion des encombrants et ateliers de confection). Dans le même esprit, une conserverie de production est en travaux sur le même lieu que l’épicerie sociale qui servira à transformer la surproduction de la production du jardin.

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