Boosté par la rémission suite à un cancer, Vincent Guerrier vit une période de transition en tant que livreur à vélo. Une activité qui lui a permis d’en apprendre un peu plus sur les pratiques écolos.
C’est en deux roues que Vincent Guerrier se présente à notre rendez-vous. Ce cycliste originaire d’un petit village situé près de Lisieux revient de loin. Du haut de ses 26 ans, il est désormais remis d’une défaillance du système immunitaire, une forme de cancer du sang (il raconte son histoire dans Grand-Format ici). Une maladie rare mais qui touche surtout les jeunes de 18 à 35 ans.
En 2016, avant ce moment de vie difficile, il venait d’être diplômé par l’ESJ de Montpellier, et se projetait comme journaliste de proximité. Vincent Guerrier est notamment passé par la rédaction du Dauphiné Libéré.
Livreur à vélo, une bonne transition
Depuis un an presque jour pour jour, Vincent est livreur pour Tout en vélo, une société coopérative caennaise. « Une bonne transition avant de reprendre totalement le journalisme », qu’il pratique à côté, en diffusant son histoire et l’idée que l’activité physique est capable d’agir comme un médicament.
Sur un créneau horaire de 6 h à 11 h, le jeune homme sillonne Caen avec sa remorque pour livrer des colis, des fruits et légumes et ramasser les bacs de compostage des professionnels ou de certains particuliers.
Il témoigne : « J’effectue en moyenne 30 km par jour »
Si Vincent a toujours été sensible aux mobilités douces (il partage une voiture commune avec son amie), il voit désormais les choses différemment.
«Ce boulot m’a fait rentrer dans une sphère où l’on pense autrement»
«Entre 8h et 10h, en centre-ville, ça roule plus», raconte Vincent. Il regrette le manque de pistes cyclables différenciées dans l’agglomération, mais voit en ce mode de transport de nombreux atouts. «On se faufile rapidement, et puis avec la diversité des modèles aujourd’hui, on peut faire beaucoup de choses, même un déménagement», sourit-il en se rappelant un souvenir personnel.
Assurément, la sensibilité de Vincent face aux transports alternatifs s’est accentuée: « Ce boulot m’a fait rentrer dans une sphère où l’on pense autrement. »
Une fois chez lui, Vincent utilise du savon solide, possède un composteur dans sa cour et fait de la récupération. Il réalise ainsi des petits gestes du quotidien pour prendre soin de notre planète, à son échelle. «On peut tous s’adapter, et le monde irait un peu mieux.»
700 kms en 5 jours de vacances
Vincent vient tout juste de rentrer de vacances… à vélo! «Je suis parti de Grenoble, puis j’ai rejoint Antibes et je suis rentré jusqu’à Valences.»
Celui qui prépare un livre sur son parcours d’ancien malade apprécie les arrêts au gré du vent, la découverte d’odeurs et la sensation de liberté procurée par son vélo. «Des petits engagements citoyens et écolos permettent de découvrir beaucoup de choses», affirme-t-il.
Licencié au sein du club de Colombelles, le cycliste apprécie surtout les longues distances. L’année prochaine, il compte participer à La Borne To Ride, un challenge d’endurance qui relie Paris aux Pyrénées (1200 kms à effectuer en 5 jours).
Des défis que Vincent juge nécessaires, «pour se sentir un peu plus vivant».
Maureen Marie (IUT Info-Com Caen),