Une conteuse hors pair

Hélène Borraccino, conteuse depuis seulement deux ans, a toujours aimé raconter des histoires. L’ancienne professeure d’université a décidé de rencontrer un nouveau public.

Vous êtes conteuse. En quoi consiste votre métier?

Je raconte des histoires, toute la journée ! Et je me les raconte, à moi aussi. En effet, je les travaille en me les remémorant et puis je les agrémente à ma façon, je garde une trame, je cherche les meilleurs mots, je trouve des façons de faire des liaisons, de garder des détails qui sont des repères. Pour le reste, j’invente. C’est nécessaire. Le conte est une tradition orale et les conteurs sont là pour transmettre cette tradition, ces histoires qui nous viennent depuis la nuit des temps. Autrefois, les gens ne savaient pas lire. Tout se transmettait par des histoires que les conteurs colportaient de maison en maison.

Auparavant, vous étiez professeure. Pourquoi avez-vous changé de métier ?

J’ai été professeure à l’université, donc j’ai travaillé avec des adultes. Je faisais également de la recherche. Cependant, dans l’université où je suis allée, j’avais un diplôme que ne correspondait pas avec les enseignements que je donnais . Je n’arrivais pas vraiment à faire de recherche. Mon mari a trouvé un métier dans la région de Mortagne-au-Perche, donc je l’ai suivi en me disant que j’allais faire quelque chose de nouveau.

Pourquoi a t-on besoin de raconter des contes, aujourd’hui, à notre époque ?

Si les contes existent depuis des milliers d’années et que ça s’est transmis de génération en génération, c’est que ça nous apprend quelque chose sur la vie. On a toujours des choses à apprendre sur la vie, même si maintenant on a internet qui nous propose des réponses immédiates. A la différence du conte, une recherche sur internet est éphémère, c’est-à-dire qu’on oublie très vite la réponse trouvée. On ne retient rien. Dans une séance de contes, les gens sont concentrés. Ils gardent en mémoire très facilement la trame de l’histoire. On se souvient des histoires qu’on a racontées, même enfant. Qui ne se rappelle pas du conte « Le petit chaperon rouge » ou « Les trois petits cochons » ?

Un article écrit par Anaïs, Zuzanna, Nolan et Toma

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De quelques jours à plusieurs semaines, les journalistes et photographes de Grand-Format s’immergent dans un établissement scolaire, une médiathèque, une ville... pour y mener des ateliers d’éducation aux médias et un travail journalistique. Avec des jeunes et des moins jeunes, nous construisons ensemble ces éditions spéciales de Grand-Format issues de ces résidences.