"Pères" : les critiques des élèves du Microlycée de Caen

Critiquer, ce n’est pas simplement dire « j’ai aimé » ou « je n’ai pas aimé ». C’est évoquer ses impressions ou ce qui a marqué, exprimé ce que l’on retient de la pièce, mais toujours en argumentant, en recherchant pourquoi. Outre le plaisir de découvrir un spectacle et d’aller au théâtre, cet exercice permet d’aiguiser l’esprit critique et d’apprendre à s’exprimer en motivant ses opinions.

La question des pères sur scène : une interprétation à la hauteur du sujet

Des scènes de la vie familiale. La question posée : qu’est-ce qu’être un père? Quelles sont les différentes façons d’être père? Bon, mauvais, protecteur, absent. Une pièce de théâtre documentée, construite à partir d’entretiens faits en région parisienne. Mise en scène par Elise Chatauret et Thomas Pondevie, la pièce est jouée par Laurent Barbot et Iannis Haillet, deux acteurs professionnels qui interprètent des pères, toutes sortes de pères, des pères qu’on leur décrit à partir de regards de femmes, de maris ou d’enfants. Sur scène, les deux comédiens évoluent dans ce qui représente un foyer, un lieu de vie familiale. Sur la scène, le décor est composé de deux bureaux, un simple, petit, étroit, et un large qui se déploie tout au long du spectacle. D’un étendoir où reposent images et textes. Et d’un tableau blanc en fond de scène, que les deux hommes recouvrent de différents objets au fur et à mesure de leur jeu.

Un spectacle bien construit, détaillé et accessible à tous.

Le spectacle, d’environ une heure, retrace l’histoire du père au sein de la famille. Léger, tout en étant détaillé, il appelle au questionnement sur la parentalité, ou plus précisément sur la paternité. La mise en scène, à l’image du spectacle, est légère: sur le plateau, quelques éléments plongent les spectateurs dans un cocon rassurant où les acteurs se déplacent avec une aisance qui donne l’impression d’assister à un ballet. Comme s’ils étaient connectés, les deux hommes échangent, sans accrochage, concentrés, impliqués et concernés par le message qu’ils veulent faire passer. Un spectacle plaisant pour les yeux, grâce aux différentes lumières utilisées selon le moment de l’interprétation, mais aussi pour les oreilles, en raison des effets sonores et des musiques qui rythment la pièce. Les acteurs nous laissent repartir avec, dans nos têtes, ce messagefrappant : «Et toi, dans quelle sorte de père tu te projettes?». De quoi réfléchir!

Candice, ML1

L’homme du futur, le patriarcat et une crêpe: la recette du succès?

Des tables fonctionnelles, de longs tiroirs qui s’ouvrent sur une enceinte, sur des boutons de toutes sortes qui ont tous une utilité différente et claire. La mise en scène dynamique de «Pères», pièce écrite et mise en scène par Elise Chatauret et Thomas Pondevie, ne laisse pas indifférent. Les acteurs traversent la scène de bout en bout, collent des affiches sur un grand tableau, cuisent des crêpes et parfois s’arrêtent, dans un grand silence, les yeux rivés sur le public. La musique et les fonds sonores sont parfaitement adaptés au jeu, et permettent de suivre les histoires sans se perdre, comme un troisième acteur sur scène.

Les deux comédiens ont une impressionnante capacité à endosser des rôles très variés, de l’adulte battu plus jeune au papa poule, en passant par un jeune couple homoparental, tous sont crédibles et on peut se retrouver dans au moins l’un d’entre eux.

Une pièce qui permet de réfléchir sur notre famille, nos pères et nous-mêmes.

Pour cette pièce, les metteurs en scène avaient initialement pour projet de parler de la famille, mais leur plan a changé quand ils ont remarqué le cruel manque d’hommes pour en parler. C’est ainsi que les hommes sont devenus le centre de la pièce, ceux dont on oublie de parler. Qu’ils soient présents, violents ou aimants, ils ont bien quelque chose en commun: leur invisibilité lorsque l’on parle de la famille. Pendant près d’une heure, Laurent Barbot et Iannis Haillet, les acteurs, nous plongent dans cette dimension souvent tue de la parentalité, en endossant divers rôles. On rencontre tour à tour des pères détestables ou attachants, des pères qui attirent notre pitié et notre compassion, certains nous énervent, d’autres nous font sourire. Un sujet grinçant abordé avec beaucoup de bienveillance, une touche d’ironie et d’autodérision sans oublier une pincée de féminisme.

Quand on parle de pères, on est sûr de toucher tout le monde.

Avec humour, les acteurs savent comment arriver à leur fin, toucher le public, le remettre en question, le secouer. On rentre aussi dans leur vie dès le début de la prestation, lorsqu’ils présentent des photos d’eux plus jeunes qui, immédiatement, nous rapprochent d’eux et brisent le mur invisible présent qui sépare les acteurs et le public. Je dirais que ce spectacle est interactif: Les acteurs attendent une réaction, une réponse, avant de continuer à jouer, et nous sommes complices de leur travail. Un rire, un hochement de tête ou un pouce levé pour indiquer que le balcon voit correctement les affiches ou les mots montrés durant le spectacle. Dans une ambiance conviviale, que les acteurs n’ont aucun mal à créer et à entretenir, les blancs parlent aussi. Parfois, pour nous faire parvenir le côté sarcastique, parfois pour nous laisser réfléchir ou changer de rôle, quelques instants pour souffler, absorber le flux d’informations que l’on voit lentement se matérialiser sur le mur. En somme, une pièce qui permet de réfléchir sur notre famille, nos pères et nous-mêmes.

Joshua, ML1

Le père dans tous ses états

À la Renaissance, la compagnie Babel vous invite à un tout nouveau spectacle s’intitulant «Pères», qui retrace l’évolution de la figure paternelle.

Elise Chatauret et Thomas Pondevie sont allés à la rencontre de plusieurs personnes dans la région parisienne. Dès leurs premiers entretiens autour de la vie de famille, ils constatent que ce sont exclusivement des femmes qui viennent à leur encontre et découvrent en contrepartie que l’homme est une figure absente pour parler de la vie de famille. N’ayant aucun témoignage masculin, cela va attiser leur curiosité et les pousser à explorer l’évolution du modèle de l’autorité paternelle. Ils vous questionner et se questionner sur ce que c’est qu’être père. À partir de ces entretiens, ils décident de réaliser une pièce de théâtre sur le sujet.

Le spectacle est joué par deux comédiens: Laurent Barbot et Iannis Haillet. Ils écrivent une histoire de la paternité et rejouent les différentes figures de pères : le père absent, le père autoritaire, le père protecteur… Sur scène, le décor est un intérieur domestique ; le salon devient un bureau, le bureau se transforme en cuisine et un grand tableau se couvre d’images, de mots, de dessins et de personnages. Les acteurs se lancent dans un exposé sur la place du père dans la généalogie familiale. Ils partagent également avec le public des extraits des bandes audio des entretiens. On entend par exemple une puéricultrice qui raconte l’évolution de l’implication des pères auprès des enfants.

Ce spectacle est intéressant et accrocheur, et joué sur un ton humoristique. Le public se laisse embarquer par le jeu : l’acteur disparaît et chaque personnage devient réel. La pièce est jouée par deux très bons comédiens, on ressent une vraie complicité entre eux. Le décor est simpliste et modulable. Ce spectacle reflète une vraie ouverture d’esprit sur la paternité.

Daniela et Alinda, ML1

Une paire de pères

« Papa poule ou pater familias »: une enquête pour comprendre le rôle d’un père.

Mise au programme de la 7ème édition du festival « À partir du réel », la pièce « Pères » met en scène différentes visions de ce que représente un père dans une famille. Produite par la compagnie Babel, elle a été écrite et mise en scène par Élise Chatauret et Thomas Pondevie. Le texte de cette pièce de théâtre a été écrit à partir d’entretiens avec des habitants de Sevran et de Malakoff.

Les rôles principaux de cette pièce sont interprétés par deux acteurs, Laurent Barbot et Iannis Haillet qui incarnent chacun différents personnages à tour de rôle. Le décor représente l’intérieur d’un foyer avec différents accessoires qui sont des objets du quotidien. Deux éléments sont souvent utilisés. Le premier est une table dont les acteurs se servent comme d’un bureau ou d’une table de cuisine. Le second est un tableau où les acteurs accrochent des éléments tels que des photos, des mots ou des dessins pour illustrer leurs paroles. La pièce paraît ainsi plus vivante avec des jeux de lumières et des enregistrements audio de témoignages qui ajoutent du réalisme.

Les acteurs incarnent parfaitement leurs rôles et se sont approprié le texte tout au long de la pièce. Grâce à leur complicité, et malgré des personnages bien différents, les acteurs ont réussi à accrocher le public, qui était captivé. Le thème de la pièce est universel, ce qui permet au public de s’identifier aux personnages et à leurs histoires. Ces points de vue sur la paternité démontrent que le rôle d’un père peut être vu différemment, selon les personnes et que, par conséquent, chaque personne a une vision différente de la paternité.

Lyna, ML1

Papaoutai ?

«Pères», la nouvelle pièce d’Élise Chatauret et de Thomas Pondevie: à ne pas manquer à la Renaissance.

Nous sommes allés voir une pièce le 14 Janvier 2022 au théâtre de Renaissance à l’occasion du festival «A partir du réel». Cette pièce de théâtre, nommée «Pères», est une pièce documentée, c’est-à-dire qu’elle est écrite en s’inspirant du réel. Les metteurs en scène, Élise Chatauret et Thomas Pondevie, ont rencontré une trentaine de familles en région parisienne et se sont intéressés aux figures des pères. La pièce a été créée au printemps 2021. Sur scène, les deux comédiens, Laurent Barbot et Iannis Haillet, interprètent plusieurs pères: du pater familias au papa poule. Face au public, se trouve le décor, composé d’un long tableau blanc où les acteurs vont à plusieurs reprises poser des autocollants de mots, d’images ou même des noms de personnes tout au long de la pièce. Le son est également utilisé, à l’aide d’une enceinte positionnée dans un des deux bureaux, plusieurs extraits de musique et témoignages audio sont utilisés pour la pièce.

Nous avons trouvé la pièce très intéressante, car elle aborde un thème très sérieux et intime sur un ton humoristique. Par exemple, lorsque l’un des deux acteurs imite un père violent, son expression faciale ne peut que nous faire rire, même face à cette situation pourtant inquiétante. Le fait que l’on nous transmette directement des audio de témoignages est aussi très émouvant. Le décor, qui évolue peu à peu (mots, photos, dates importantes prennent place progressivement sur le tableau), est très original car il raconte et garde la trace de toutes les histoires racontées.

Nous pensons que Laurent Barbot et Iannis Haillet interprétent des rôles qui leur vont parfaitement bien. Leur jeu d’acteur était vraiment impressionnant: il pouvait nous faire ressentir les émotions qu’ils transmettaient. Ils étaient vraiment dédiés à leurs personnages, que ce soit pour ce qui concerne le ton de la voix qu’ils pouvaient prendre ou leur gestuelle. On pouvait également ressentir une belle complicité entre les deux hommes.

Cette pièce est vraiment amusante, le public y prend part de temps en temps lorsque certains personnages nous parlent, s’adressent à nous. Un moment de cette représentation nous a particulièrement marqué : quand les acteurs préparent des crêpes. C’était vraiment très drôle car nous avions faim et le fait qu’ils ont réellement préparé des crêpes devant nous sur scène était improbable, mais aussi amusant.

Charlotte et Maélie, ML1

Les pères d’aujourd’hui et de demain

Avec leur création intitulée «Pères», les comédiens de la compagnie Babel cherchent à nous faire réfléchir sur ce que c’est qu’être un père mais aussi sur le père qu’on a eu.

Nous avons assisté à la représentation de «Pères», une pièce de théâtre de la compagnie Babel, qui s’est inspirée d’une trentaine d’interviews d’hommes et de femmes, au sujet de la paternité. En effet, les relations familiales, notamment la relation père enfant, nous concernent tous dans notre vie quotidienne.
Sur scène sont présents deux acteurs, deux hommes. L’espace scénique est très petit, avec peu d’objets et d’accessoires. La pièce maîtresse du spectacle est un tableau blanc aimanté qui sert de fil conducteur pendant toute la durée du spectacle. On part d’un point A qui est «dieu le père» ou «le pater familias» pour arriver à un point B qui est le «Papa Poule ».

Je me projette comme un «papa poule», mais tout en instaurant des règles qui devront être respectées pour le bien de la famille.

Les acteurs utilisent peu d’objets: deux tables«magiques», deux tabourets, une étente à linge, un tableau lumineux. Les spectateurs se retrouvent à l’intérieur d’une habitation, où les personnages présents sont des hommes. Les comédiens utilisent une télécommande pour gérer l’éclairage, le son, ils sont les maîtres de leur spectacle, ce sontdes bricoleurs de génie. Durant le spectacle, la place de la femme est presque oubliée; le spectateur découvre différents types de pères de famille, car le père peut être autoritaire, ou bien absent, ou encore gay… Les acteurs jouent différents personnages pendant la pièce. Ils jouent tout simplement les personnes qu’ils ont interviewées pour réaliser ce spectacle. Ils insistent notamment sur le rôle des hommes dans les familles.

En tant que spectateur, je me suis retrouvé à la place de chacun des personnages, changeant de rôle en même temps que les comédiens. À la fin de la pièce, les acteurs interrogent les spectateurs: «Et toi, dans quel père te projettes-tu?». Bien que je sois encore jeune, je me projette comme un «papa poule», mais tout en instaurant des règles qui devront être respectées pour le bien de la famille.

Valentin, ML2

Quel père pour demain ?

Quels sont les différents «types» de pères? Il y en a-t-il de meilleurs que d’autres? Lequel correspond à mes idéaux? Quel père vais-je devenir? Quel est l’homme du futur? Que m’a transmis mon père et que vais-je transmettre à mes enfants?

Alors que le public finit de s’installer, ils sont déjà présents, mêlés aux spectateurs. Sur le plateau, peu de matériel: un tableau blanc, deux tables et une sorte d’étendoir à linge. Le spectateur est pris de court dès le début de la pièce: les acteurs commencent sans prévenir, avec un grand et fort «Bon!», de quoi surprendre!

La pièce dont il est question fait partie du festival « À partir du réel»:

Des créations théâtrales élaborées à partir de faits réels et de situations du quotidien.

Pour créer son spectacle, la compagnie Babel est allée à la rencontre d’une trentaine de personnes en 2020 afin de les interviewer sur leur vision de la paternité. En printemps 2021, la compagnie a travaillé à partir des réponses obtenues afin d’en tirer un spectacle: Pères. Deux hommes conversent, avec comme support un tableau blanc pour développer leur «exposé interactif» qu’ils complètent constamment.

Le spectateur ne voit pas le temps passer. C’est comme si une fois la représentation terminée, on en voulait davantage. Les acteurs s’approprient les personnages et deviennent ceux qu’ils ont auparavant interviewé. Une confusion qui n’est pas malvenue: elle intrigue le spectateur, qui ne sait plus si c’est l’acteur qui parle ou l’interviewé. Les deux hommes jouent d’abord des femmes et leur enfance, puis des hommes et leur vision de l’éducation et de la place du père dans celle-ci. En plus de ce jeu perturbant de la part des acteurs, la lumière et la musique projettent le public dans les histoires racontées. De temps en temps, les acteurs font une pause, regardent les spectateurs, et un enregistrement se met en marche.

Pendant cet exposé captivant, le spectateur ne cesse de réfléchir sur la question de la place de l’homme dans l’éducation. Quels sont les différents «types» de pères? Il y en a-t-il de meilleurs que d’autres? Lequel correspond à mes idéaux? Quel père vais-je devenir? Quel est l’homme du futur?

Que m’a transmis mon père et que vais-je transmettre à mes enfants?

Une autre surprise pour le public: les tables sont «magiques». En effet, les acteurs en tirent toutes sortes d’objets ainsi que des petits tableaux lumineux magnétiques! Une idée ingénieuse afin de transporter peu de matériel. Car la compagnie ne fait pas de représentations seulement dans les théâtres: elle en joue également en appartement.

De Jésus-Christ au monde d’aujourd’hui, une histoire émouvante des pères, grâce aux témoignages, et une chronologie captivante, intéressante à examiner. Une pièce bénéfique au public, qui ne peut que conduire à une réflexion et une remise en question.

Marion, ML2

L’incroyable chef d’oeuvre de la compagnie Babel ?

«Pères»: que va-t-il se passer?Dans cette pièce, il y a un fin mélange d’entretiens, d’enquêtes et d’écriture pour nous faire réfléchir autour de la paternité.

Pères est une pièce de théâtre documentée, créée à partir d’entretiens sur la famille et plus précisément sur les pères. Cette pièce a été mise en scène par Elise Chatauret et Thomas Pondevie. Elle est jouée par deux acteurs, Laurent Barbot et Iannis Haillet, qui sont eux-mêmes parents. Pères nous fait réfléchir à la paternité, à la façon de devenir père et à l’éducation que nous donnerons à nos futurs enfants.

Sur scène, le décor est constitué d’un imposant tableau blanc qui, au fur et à mesure, va se couvrir de mots, d’expressions, de silhouettes découpées de personnages, toujours en lien avec le thème de la paternité. Au sol, deux câbles gris assez visibles gâchent un peu le décor de notre point de vue. Il y a un gros effort à faire là-dessus. Il y a deux petites tables évolutives qui, elles, sont assez inattendues. Vers la fin de la pièce, une image de pingouin est projetée de façon trop lumineuse: la compréhension en est donc plus difficile. Le Tancarville n’a pas dans la pièce une utilité importante, si ce n’est de servir de rangement à tous les objets qui couvriront le tableau. L’ensemble est censé nous faire penser à l’intérieur d’une maison.

Dans cette pièce, les transitions étaient un peu trop longues. À certains moments, la régie lançait des audio qui mettaient en pause les acteurs. Nous avons été déçus, car nous nous attendions à une pièce classique, alors que pas du tout. Il n’y avait pas d’action, le jeu des acteurs était lent et pas assez dynamique. Durant toute la durée de cette représentation, il était difficile de rester concentré. La compréhension était tout aussi difficile. Point positif: nous avons adoré la façon de sortir de scène des acteurs, qui était très sympathique et assez inattendue.

Jorlan et Léo, ML1

Les résidences

De quelques jours à plusieurs semaines, les journalistes et photographes de Grand-Format s’immergent dans un établissement scolaire, une médiathèque, une ville... pour y mener des ateliers d’éducation aux médias et un travail journalistique. Avec des jeunes et des moins jeunes, nous construisons ensemble ces éditions spéciales de Grand-Format issues de ces résidences.