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L’enfance de Madeleine Voisin durant la guerre

Jeudi 11 avril 2024, Madeleine Voisin est venue raconter son enfance durant la guerre aux élèves de 4ème B et 4ème C du collège Clément Marot de Douvres-la-Délivrande.

Née vers 1939, Madame Voisin a vécu la 2ème guerre mondiale mais elle se souvient surtout de l’après-guerre. Son récit commence en juin 1940. Pour fuir l’arrivée des Allemands, ses parents, son frère et elle ont quitté leur village à pieds, par la route, en compagnie de beaucoup d’autres familles dans le même cas qu’eux. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, ils détruisaient les ponts derrière eux pour ralentir l’avancée ennemie.

Elle nous a ensuite raconté son retour dans son petit village de l’Eure qui était alors occupé par deux Allemands qui venaient réquisitionner de la nourriture dans les fermes ou à l’épicerie du village. Les villageois, eux, étaient rationnés. Ils devaient aller chercher leurs tickets de rationnement à la mairie et ils allaient prendre leur dû par la suite. Ils avaient généralement très peu de viande ou uniquement du pain.

Les travailleurs avaient plus de nourriture que les enfants ou les personnes âgées. Cela a duré jusqu’en 1948. Mais ses vrais souvenirs ont commencé quand elle avait 4 ans donc en 1944. Elle se souvient du bruit des avions qui passaient au-dessus d’elle, haut dans le ciel. Elle se souvient de quand sa mère leur demandait, à son grand frère et elle, d’aller chercher du lait à la ferme d’à côté : elle leur disait de faire attention à ce qu’il ne soit pas « baptisé », c’est-à-dire coupé avec de l’eau comme c’était souvent fait pour économiser du lait. Mais elle se rappelle également de son frère qui ramassait les douilles qui tombaient des avions.

En janvier 1946, juste après la guerre, ses parents ont quitté leur maison dans l’Eure pour déménager à Courseulles-sur-mer à bord de leur tracteur, avec leurs enfants et leur chèvre. A Courseulles, tout était détruit. Personne n’avait le droit d’aller sur la plage car elle était minée et il y avait des risques d’explosions.

Un jour son frère, âgé de 11 ans, a décidé d’aller voler les rubans rouges et blancs qui entouraient un dépot d’obus qui avaient été rassemblés. Mais une mine a explosé et il s’est retrouvé à l’hôpital durant environ 40 jours car il avait eu les cuisses, les bras, et le visage déchiquetés.

Leur institutrice a demandé aux enfants de parrainer une tombe de soldat canadien tué durant le Débarquement. Son frère et elle se sont occupés d’une tombe du cimetière canadien de Beny-sur-mer. Ils ont donc pris en charge leur tombe et ils ont envoyé des lettres et des photos à la famille de ces Canadiens. Ils ont même reçu un colis avec un manteau, des bas et du fil de leur part.

Mme voisin a bien su nous faire comprendre que la guerre était une période très dure et que cela a forgé une certaine force mentale à tous ceux qui l’ont vécue. La guerre peut laisser beaucoup de traumatismes mais madame Voisin les a tous surmontés. Nous avons trouvé que madame Voisin avait très bien su expliquer son parcours sans nous perdre. Son histoire était aussi très intéressante et émouvante.

Loeiza et Lylou 4C