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« Le sport véhicule des valeurs indispensables pour se construire, se reconstruire et avancer »

Voilà 35 ans que Johann Birée pratique du rugby malgré son handicap. Comment et pourquoi? Nous sommes parties à sa rencontre.

Le lundi 15 avril 2024, dans le gymnase La Halle des sports à Alençon, Johann Birée joue au rugby avec les élèves de la classe de CE2 et de CM1 de l’école La Fontaine. Seule particularité : ils sont tous en fauteuil roulant. Tout le monde a l’air de bien s’amuser.

Un grave accident

A l’âge de 8 ans en 1993, Johann Birée a eu un grave accident qui a bouleversé sa vie. Il a subi un coma de plusieurs semaines et en se réveillant, il comprend qu’il est handicapé. Le parcours de Johann Birée est marqué par sa résilience. La résilience c’est ce qui permet à un individu ayant vécu une épreuve traumatisante de se relever. « Le sport a tout changé dans ma vie, sans le sport je n’en serais pas arrivé là. »

Il reste l’une des rares personnes en situation de handicap à avoir joué avec une équipe valide pendant 15 ans. Il est champion de rugby avec 7 médailles nationales, 2 médailles ministérielles et 7 titres de champion de France. Il pratique également de l’haltérophilie et de l’athlétisme, ce qui lui a permis de rééduquer ses membres paralysés.

Respect, confiance en soi, partage, esprit d’équipe

Né en 1984, Johann Birée est passionné de rugby depuis ses 4 ans. Cette passion pour le rugby lui a été transmise par son père qui était rugbyman pendant 50 ans. Il a débuté au Rugby Club Alençon. Malgré son accident et le harcèlement subi au collège, il a continué à pratiquer son sport.

« Le sport véhicule des valeurs indispensables pour se construire, se reconstruire et avancer, souligne-t-il. Le respect, la confiance en soi, le partage, l’esprit d’équipe. » Aujourd’hui, il ne fait plus de rugby, mais sa plus grande fierté serait de voir ses enfants continuer ce sport familial. Il encourage les jeunes à pratiquer leur passion quelle que soit leur situation. C’est pour cela qu’il consacre beaucoup de temps à la sensibilisation auprès des jeunes, comme aujourd’hui dans le quartier de Perseigne, à Alençon.

Amira, Salma et Sodaïs

Amira, Salma et Sodaïs