Le méthane : une réponse aux enjeux énergétiques et environnementaux

Ce procédé chimique émerge comme une solution novatrice dans la transition énergétique. Cette pratique transforme les biodéchets, les déjections animales et les résidus de cultures en biogaz, utilisé ensuite pour produire de l’énergie thermique, électrique et même pour alimenter des véhicules. Cette approche contribue à réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture.

Celui-ci se fait par la décomposition des matières organiques en l’absence d’oxygène, généralement réalisé dans des digesteurs. Pendant ce processus, les micro-organismes décomposent la matière organique en composés plus simples, produisant principalement du biogaz composé de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2). Ce biogaz peut être ensuite utilisé comme une source d’énergie renouvelable, pour la production d’électricité, de chaleur ou comme carburant.

Optimisation de matière

L’objectif fixé pour 2030 est d’injecter 10 % de biométhane dans le réseau de gaz naturel, ce qui représente 40 000 GWh de la consommation nationale de gaz. La filière méthanisation en France repose sur la récupération et la valorisation des matières organiques, et non sur des cultures spécifiquement dédiées à cette fin. La réglementation encadre strictement l’approvisionnement des méthaniseurs, limitant l’utilisation de cultures principales à 15 % de leur alimentation.

Avantages et Risques

Outre son action dans la lutte en faveur de l’environnement, la méthanisation présente certains avantages. Elle favorise la création et la préservation d’emplois, permet une gestion des déchets à moindre coût et offre des opportunités de revenus supplémentaires pour les agriculteurs. Et concernant les risques associés à la production de biogaz, ceux-ci sont maîtrisés la plupart du temps grâce à une réglementation stricte et à des mesures de sécurité appropriées. Les sites de méthanisation sont équipés de détecteurs de gaz, d’extincteurs et de dispositifs de destruction du biogaz pour minimiser les risques d’incendie ou d’explosion.

Un travail commun, en coopération avec les citoyens

Le choix des sites de méthanisation se fait en concertation avec les autorités locales et les riverains, en tenant compte de divers critères environnementaux, logistiques et socio-économiques. Les porteurs de projets potentiels incluent les agriculteurs, les collectivités territoriales, les industries agroalimentaires, les stations d’épuration des eaux usées et même les citoyens engagés dans des projets territoriaux durables.

La méthanisation représente une opportunité majeure pour promouvoir une gestion durable des déchets et une transition énergétique plus propre et plus résiliente pour la France. Son développement continu nécessite une collaboration étroite entre les acteurs publics et privés pour maximiser ses bénéfices socio-économiques et environnementaux.

Malgré ses avantages indéniables, la méthanisation reste encore méconnue du grand public français, suscitant ainsi des interrogations chez les futurs voisins des sites de méthanisation.

Laura PÉPIN


«C’est un procédé révolutionnaire pour notre environnement.»

Interview de Benjamin Thomas, chef de projet chez Biomasse Normandie, sur la gestion des déchets d’activités économiques, et de la méthanisation.

La méthanisation a-t-elle un avenir positif en faveur de l’écologie ?

La méthanisation est bénéfique pour l’écologie et l’environnement pour plein de raisons. D’abord, elle contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre en valorisant le méthane. Et elle valorise les déchets organiques car elle les transforme en une source d’énergie utile.Et en plus de ça la méthanisation aide à améliorer la qualité des sols en utilisant le digestat comme engrais organique.

En quoi les centrales de méthanisation sont bénéfiques pour les agriculteurs ?

Les centrales offrent plusieurs avantages aux agriculteurs, ce qui explique par ailleurs leur intérêt croissant pour ces installations. Ça permet aux agriculteurs de valoriser les déchets de leur exploitation, ce qui génère des revenus supplémentaires. Et le digestat produit est un engrais de qualité qui améliore la fertilité des sols et ça réduit la dépendance aux engrais chimiques.

Cela favorise une agriculture plus durable et contribue à atténuer le changement climatique.

La méthanisation est-elle une production sûre ?

La méthanisation est en général une méthode de production sûre, mais bien sûr à condition qu’elle soit correctement gérée et entretenue. Comme pour toute installation, il y a des risques potentiels qui doivent être pris en compte et gérés d’une bonne manière. Par exemple, il faut contrôler attentivement la qualité et la composition des matières premières utilisées pour éviter toute contamination. Et les opérations comme le chargement des matières premières et le stockage du biogaz ça doit être effectué en suivant des normes de sécurité strictes, avec une formation adéquate. Des mesures doivent être prises pour réduire les risques d’accidents comme les fuites de gaz ou les incendies.

Le secteur de la méthanisation se développe-t-il de manière croissante en Normandie ?

Le secteur de la méthanisation en Normandie connait une croissance significative ces dernières années, la région bénéficie d’un soutien fort avec la mise en place d’incitations financières et de programmes de subvention pour promouvoir le développement de la méthanisation.

Propos recueillis par Laura PÉPIN


Le plan Métha’Normandie

Soutenu par l’ADEME, la région Normandie et Territoire d’Énergie et animé par Biomasse Normandie et les Chambres d’Agriculture normandes, ce projet vise à stimuler et à co-construire la filière méthanisation dans la région. Au cœur de cette initiative réside l’ambition de produire 1 700 GWh de biométhane, avec pour objectif d’atteindre 10 % de biométhane dans le réseau de gaz. Actuellement, un nombre croissant d’unités de méthanisation sont opérationnelles en Normandie. Les objectifs régionaux sont clairs : développer la méthanisation pour réduire la consommation finale d’énergie, tout en favorisant une économie circulaire et durable.

Dans cette optique, la Charte Métha’Normandie a été élaborée, engageant les acteurs régionaux à travailler ensemble pour promouvoir une transition énergétique efficace et respectueuse de l’environnement. Ce programme représente une étape cruciale dans la transformation de la Normandie vers une région plus verte et plus durable.

L.P.

Laura PÉPIN