Le circuit court, une alimentation profitable à tous

Cette méthode d’alimentation qui séduit de plus en plus de consommateurs symbolise un retour aux sources plus respectueux de l’environnement et de la santé de chacun. En effet, l’incidence d’une consommation trop élevée de produits transformés à des effets néfastes sur la santé pouvant être la source de diverses maladies chroniques. Le contrôle de l’alimentation préférant des produits bruts aux produits transformés permet à l’organisme de bénéficier de tous les nutriments et minéraux contenus dans les fruits et légumes de saison cueillis à maturité qui n’ont pas subi de traitements excessifs néfastes pour l’organisme, les sols et la santé de ceux qui les cultivent.

Le circuit court à faible coût

Le chiffre d’un «panier moyen» ne serait en réalité pas si différent, voire un peu moins cher. Selon une étude «d’UFC que choisir» de juillet 2023, le prix d’un panier moyen composé de dix-sept fruits et légumes est au même prix en supermarché et en circuit court alors que le circuit court est plus respectueux de l’environnement, car ses produits sont issus d’une agriculture raisonnée. Selon la Chambre d’Agriculture, la définition des circuits courts «regroupent les différents modes de commercialisation par vente directe du producteur au consommateur , ou par vente indirecte avec un seul intermédiaire (magasin local, boutique de producteurs, collectivité locale…).»

De nombreuses solutions sont offertes pour mieux manger comme avec les Associations pour le Maintien d’une Agriculture paysanne «AMAP» ou encore avec les marchés ouverts plusieurs fois par semaine dans les villes. Ces structures sont par ailleurs répertoriées pour faciliter l’accessibilité à une alimentation durable sur le site www.bio-normandie.org faisant ainsi la liste des producteurs par secteur géographique sur l’ensemble de la région normande. Les consommateurs peuvent aussi choisir la vente directe qui consiste à se rendre directement chez le producteur dans des fermes locales, réduisant ainsi l’empreinte carbone des produits. Certaines coopératives participatives proposent à leurs clients des réductions en échange des quelques heures de travail dans le mois.

Réduire l’impact de l’alimentation sur l’environnement

Selon la diététicienne Bénédictine Engelhard, «adopter une nouvelle alimentation, c’est une éducation et une rééducation». En effet, malgré les efforts des Français, selon le Gouvernement, en 2022,l’alimentation représentait 22% de l’empreinte carbone de la consommation totalede la France et se place par ailleurs comme le troisième secteur le plus polluant. L’émission des gaz à effet de serre peut être diminuée de moitié car la réduction de la consommation de viande à 450 grammes par semaine et par personne permettrait, selon le réseau Action Climat, d’atteindre les objectifs fixés par le GIEC pour une neutralité carbone d’ici 2050.

Certains consommateurs privilégient le circuit court qui bénéficie de divers avantages. Le circuit court propose une qualité gustative supérieure et a une incidence positive sur l’environnement tout en offrant une rémunération plus juste aux producteurs. 

Esther PERROT


Rééducation alimentaire : « un processus progressif pour ne pas se mettre en situation d’échec »

Bénédicte Engelhard est diététicienne à Caen. Les principaux enjeux de son métier sont d’aider ses patients à adopter de nouvelles habitudes alimentaires pour leur apporter des solutions et pour les guider progressivement vers une autonomie alimentaire.

L’alimentation en circuit court est-elle bénéfique pour l’organisme?

Oui, elle est bénéfique pour l’organisme car les aliments disposent d’une plus grande fraîcheur et sont cueillis à maturité. Cela permet de conserver les nutriments et micro-nutriments essentiels comme les vitamines, les minéraux ou encore les anti-oxydants. […] L’alimentation en circuit court permet aussi d’avoir une variété saisonnière qui apporte à l’organisme des nutriments adaptés tout au long de l’année. Cette alimentation, plus largement, contribue et soutient une économie locale et permet également de réduire le gaspillage alimentaire.

Y a-t-il des contraintes pour le•a consommateur•ice de privilégier des produits en circuit court?

Une alimentation en circuit court demande une certaine organisation et une modification des habitudes de consommation car les achats ne sont pas centralisés comme c’est le cas du supermarché par exemple. Les consommateurs sont par ailleurs contraints aux saisons de production, cela peut parfois avoir un coût plus élevé et peut contraindre certains géographiquement qui ne peuvent pas se rendre dans des fermes ou associations loin des zones urbaines.

Avez-vous des conseils à apporter pour passer d’une alimentation classique et transformée à une alimentation plus responsable et bénéfique pour l’environnement?

Changer de types et d’habitudes alimentaires doit être un processus progressif pour ne pas se mettre en situation d’échec. Pour réduire les coûts supplémentaires et son impact environnemental, […] nous pouvons réduire notre consommation de viandes pour des sources de protéines durables comme les légumineuses ou les noix.

Pensez-vous que cuisiner soi-même pourrait être la bonne solution pour réduire les coûts?

Le fait de cuisiner «maison» et de préparer soi-même ses repas permet de réduire le gaspillage alimentaire tout en favorisant le choix d’aliments bruts produits localement par rapport à des produits ultra-transformés tout en s’éduquant sur la provenance et la saisonnalité des alimentations.

Propos recueillis par Esther PERROT


Alimentation méditerranéenne ou «crétoise», avant-gardiste ?

L’alimentation crétoise est réputée comme étant une alimentation préventive éloignant les problèmes de santé comme entre autres le diabète de type de 2 ou encore le risque d’infarctus.

Comme le démontre une étude de 2018, cette alimentation, basée majoritairement sur des fruits et légumes bruts, de l’huile d’olive non raffinée avec peu de viandes, de protéines animales et de sucre, aurait également une incidence positive sur les maladies chroniques, les cancers ou Alzheimer. Cette alimentation met en valeur l’importance des nutriments contenus dans les aliments et dans l’huile, en effet, la plupart des huiles vendues dans le commerce subissent un traitement chimique pour être raffinées et ne contiennent plus leur nutriment utile au bon fonctionnement de l’organisme. L’organisme obtient par ailleurs une grande quantité d’anti-oxydants par les fruits et légumes à manger sans restriction. De plus, cette alimentation qui séduit de plus en plus, peut aussi réduire les maladies inflammatoires liées aux cycles féminins soulageant ainsi l’endométriose qui touche aujourd’hui 2 millions de Françaises. 

E.P.

Esther PERROT