Lactalis Nestlé : une usine écoresponsable ?

Coordinatrice environnement au sein de l’usine Lactalis Nestlé Ultra Frais Lisieux, Corinne Christina veille au respect des engagements environnementaux de son entreprise.

Depuis quand avez-vous développé une conscience écologique au sein de LNUF Lisieux ?
Avec la mise en place du Système de Management Environnemental (SME) qui permet à une usine de s’organiser de manière à estimer, restreindre et contrôler ses impacts sur l’environnement. L’usine s’est appropriée la norme ISO14001, une règle spécifique pour le management de l’environnement. Et sans oublier, avec la création de mon poste, il y a deux ans. LNUF Lisieux a par ce biais amélioré la conscience écologique au sein de l’entreprise.

Quels sont les impacts sur l’environnement au sein l’usine ?
A Lisieux, notre impact principal c’est la consommation d’eau soit plus de de 500 000 m3 d’eau par an. Sans oublier la consommation de gaz et d’électricité, les produits chimiques et les déchets.


Quelles sont les mesures mises en place pour les réduire ?
Nous avons un technicien d’amélioration continu qui s’occupe spécifiquement de l’eau. Nous nous réunissons tous les lundis avec les responsables de tous les services concernés pour réduire nos impacts. Cet été, en améliorant l’efficacité sur nos recherches de fuite et les temps de nettoyage, nous avons diminué de 1 000 m3 par semaine notre consommation d’eau. De plus, l’usine possède une station d’épuration où elle rejette ses eaux traitées. Concernant les déchets, notre objectif est de récupérer un maximum de déchets valorisables pour éviter leur enfouissement. Maintenant, 3 tonnes de plastiques sont récupérées par un prestataire, de même pour nos palettes. Celles-ci partaient en revalorisation énergétique, elles étaient brulées. Avant nous étions à quatre rotations par semaines de palettes perdues, actuellement nous ne faisons plus qu’une rotation.

Inspection, sanction, sensibilisation


Existe-t-il des contrôles externes ?

Oui. Nous avons un arrêté préfectoral. Nous sommes suivis par la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL). L’usine doit déclarer ses rejets ainsi que les quantités de déchets qu’elle produit. La DREAL, l’Agence Régionale de Santé et la préfecture font des contrôles inopinés concernant le rejet de nos eaux ou nos installations. Concernant la norme 14001, chaque année nous avons un audit externe et un audit interne.


Des sanctions sont-elles mises en place si l’usine va trop polluer ?

Oui, il existe la redevance pollution. Tous les ans, l’usine déclare la quantité de polluant qu’elle déverse dans la rivière. L’usine doit respecter une norme. Cependant, même si celle-ci n’est pas dépassée, un ratio taux de pollution-redevance est mis en place. Si la DREAL nous contrôle et qu’il y a une erreur de tri, un déversement non maîtrisé, elle nous sanctionne avec des mises en demeure. La DREAL nous oblige à faire des travaux ou à répondre à une attente dans un temps imparti. Il peut y avoir un aspect financier pénal.

« Une performance environnementale et écologique équivaut à une performance financière
derrière et vice versa. »


Comment sont sensibilisés les collaborateurs ?
Tous les nouveaux arrivants ont un accueil sécurité, environnement, qualité et process leur permettant d’être sensibilisés aux principaux impacts significatifs de l’usine. Ils doivent récidiver cette réunion tous les trois ans. Ils sont aussi sensibilisés via des exercices de déversement, d’incendie, explosion, fuite d’un tank. Ils doivent savoir réagir de la manière la plus efficace possible si jamais un accident arrive. La communication de proximité avec le responsable de service est indispensable. Chaque service à un indicateur à respecter sur son impact environnemental le plus significatif.


Pour finir, est-ce possible d’allier performance et conscience écologique ?
Oui, c’est réalisable. Si la performance écologique permet de consommer moins d’électricité, le coût de production sera moins élevé. Si une ligne tourne mal, nous jetterons nos productions et occasionnerons plus de déchets.

Elisa Auzerais