Feux d'artifice, une tradition polluante ?

Les feux d’artifice sont tirés partout en France durant les traditionnelles célébrations du 14 juillet ou encore à l’occasion du passage à la nouvelle année. Bien que ce spectacle soit magnifique, il n’en reste pas moins dangereux pour l’environnement et la santé.

Les feux d’artifice sont composés d’un mélange de plusieurs substances chimiques contenant notamment de la poudre noire, qui sert de combustible. 1 kg de cette poudre correspond environ à 480g de CO2 libéré dans l’air. Si l’on prend l’exemple des feux d’artifice ayant lieu à Paris, 30 tonnes de poudre est utilisée, soit 14,7 tonnes de CO2 dans l’air selon le ministère de l’intérieur.
On y retrouve également du carbone, du souffre et du nitrate de potassium. À cela s’ajoutent les différents produits permettant de créer les couleurs. Par exemple, la couleur verte est créée à partir du mélange de baryum et de cuivre.
Ces substances chimiques sont contenues dans un dispositif fabriqué à base de carton, bois et plastique, entre autres. Par exemple, en Suisse, 1000 tonnes de déchets supplémentaires sont produites à cause des feux d’artifice chaque année.

Quelles conséquences sur la nature ?

Les feux représentent tout d’abord un danger environnemental. En effet, les communes ne prévoient généralement pas d’opération de nettoyage en règle, laissant alors les corps de bombe, les obus ainsi que d’autres résidus dans la nature.
Les feux d’artifice perturbent aussi la faune avoisinante notamment avec le bruit des détonations. Ces derniers effrayent les insectes et les oiseaux qui sont alors pris de panique. Dans cette cacophonie, les oiseaux quittent leur nid et n’y retournent jamais. Dans certains cas, cela est responsable de la chute de natalité de quelques espèces de volatiles, comme ce fut le cas en 2012 dans l’Arkansas, où 5000 carouges à épaulettes on été tuées dans un mouvement de panique dû à un feu d’artifice.

De plus, les microparticules dispersées par le vent retombent dans les points d’eau à proximité empoisonnant parfois les poissons y résidant. La contamination de l’eau s’opère à cause du perchlorate utilisé comme oxydant. Cette pollution est inquiétante car elle cause de graves conséquences chez l’être humain. En effet, le perchlorate est à l’origine de certains problèmes de thyroïde et des perturbations du système endocrinien menant dans les cas les plus extrêmes à des cancers. Enfin, on retrouve également des résidus radioactifs tel que le baryum après le tirage d’un feu, pouvant amener des problèmes de santé.

Les alternatives

Pour contrer ces inconvénients majeurs, des solutions ont été apportées. Désormais, il existe des résidus biodégradables et des calibres réduits qui sont certes plus onéreux mais meilleurs pour l’environnement, comme l’utilisation de carton recyclé ou d’autres éléments chimiques pour réduire l’utilisation de métaux polluants. Il est également possible de tirer les feux à l’air compressé comme le fait Disney World en Californie, réduisant ainsi les déchets liés au dispositif de lancement. De plus, de nouvelles sociétés ont vu le jour tel que « Arts et Feux » qui est une compagnie de nettoyage de feux d’artifice. En outre, les feux d’artifice ont laissé place à des alternatives plus innovantes comme les spectacles de sons et de lumières ou bien des spectacles de drones. Il reste à voir avec le temps si cela est plus écologique.

L’utilisation des feux d’artifice peut donc être remise en cause du fait des différents impacts environnementaux qu’ils engendrent dus à leurs compositions et leurs fabrications. Entre pollutions de l’eau, de l’air et de la terre, perturbation de la faune et risques sanitaires, les feux d’artifice peuvent représenter un danger pour l’écologie et la planète. À cause de tous ces facteurs, des entreprises ont développé des alternatives pour limiter les conséquences de la pyrotechnie. Néanmoins, elles sont peu employées et plus onéreuses que les feux d’artificeplus classiques. Par conséquent, nous ne pouvons pas encore statuer sur les conséquences environnementales de ces alternatives.

Théo Brillet, Juliette Choquet et Mélody Dufrêne