Eric, garde nature : « Mon travail, ce n’est que du bonheur »

Depuis 2017, une nouvelle façon de lutter contre le chômage est expérimentée à Colombelles, dans la banlieue de Caen. Territoire zéro chômeur de longue durée veut faire confiance aux capacités des personnes sans emploi (lire l’article de Grand-Format sur le sujet). Eric en fait partie. Marina l’a rencontrée au cours d’un atelier de journalisme.

Comment êtes-vous arrivé dans le projet Territoires zéro chômeurs?

J’étais chef d’entreprise en peinture de bâtiments. J’ai fait une crise de cinquantaine après laquelle j’ai cherché à me reconvertir. Pendant deux ans, j’étais au chômage. Puis Ludovic Provost de la cellule emploi de Colombelles m’a parlé du projet de Territoires zéro chômeurs. Depuis un an et demi, je suis garde nature du bois. Cela consiste à entretenir le bois, ramasser les déchets, à prévenir la mairie quand il y a des dégradations. Mon travail, c’est que du bonheur

Pourquoi avez-vous choisi ce type d’activité?

Tout simplement parce que j’aime la nature et être dehors. Avec mon ancien métier, je respirais des choses nocives.

Depuis quand faites vous partie d’Atipic ?

Je suis rentré dans Atipic dès le début du projet, en avril 2017. J’ai donc vécu toutes les étapes de son développement : j’ai présenté un projet personnel, j’ai imaginé un parcours pédagogique dans le bois, j’ai pensé décorer les grottes qu’il y a aussi dans le bois, etc. Mon poste n’existait pas auparavant. Pour le créer, il a fallu passer par un module pour mettre en place Atipic, trouver un nom. Quand ils m’ont dit que j’étais embauché, je n’y croyais pas. Avant, j’étais au RSA. Toutes les semaines, j’étais convoqué par Pôle emploi, et comme j’étais peintre, on me proposait toujours des activités de peinte. Mais moi, je ne voulais plus exercer ce métier. Le projet du bois me plaisait donc je n’ai pas lâché l’affaire.

Avez vous un projet futur après Atipic ?

Actuellement, je n’ai aucun projet de prévu.

Qu’est-ce vous aimez le plus ou le moins faire dans votre métier?

Ce que j’aime le plus dans mon métier c’est le fait d’être dehors. C’est agréable, on a des réunions, c’est constructif. Il n’y a juste pas d’évacuation d’air dans certains locaux.

Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien depuis votre entrée dans ce projet ? Est-ce le fait d’avoir un emploi en CDI ?

J’ai toujours eu des CDI. Mais là, je crée du lien social et je suis sur d’avoir un salaire tous les mois.

Propos recueillis par Marina, suivie par la Mission locale.

Marina

Les résidences

De quelques jours à plusieurs semaines, les journalistes et photographes de Grand-Format s’immergent dans un établissement scolaire, une médiathèque, une ville... pour y mener des ateliers d’éducation aux médias et un travail journalistique. Avec des jeunes et des moins jeunes, nous construisons ensemble ces éditions spéciales de Grand-Format issues de ces résidences.