Les étudiants ont rencontré des élus locaux près de chez eux et leur ont posé la question de leur engagement. Comment sont-ils entrés en politique ? Avec quelles motivations ? Quels sont les sujets qu’ils défendent ?
Alexandra Beldjoudi : de la révolte à la politique
À 40 ans, Alexandra Beldjoudi s’impose comme une figure incontournable de l’écologie à Caen. Entrepreneuse, assistante sociale et élue locale, son parcours est guidé par une volonté profonde de transformer la société.
Est-ce que votre enfance a eu une incidence dans votre engagement ?
Je suis née dans une famille aisée à Paris mais j’ai toujours été attirée par la rue au point de vouloir devenir éboueur de mes 10 à 15 ans. Ma famille n’est pas politisée ni engagée. À 20 ans, j’ai travaillé en tant qu’assistante sociale auprès d’enfants placés et d’adultes en très grande précarité. Pendant plusieurs années, j’ai fait l’expérience de la rudesse de la vie. La question du logement m’a interpellée. C’est à ce moment-là que ma révolte s’est amplifiée envers ce système. C’est une société dure et excluante.
Comment avez-vous traduit cette révolte ?
J’ai voulu créer une entreprise avec de nouveaux codes. Pour cela, je me suis donc dirigée vers le Master 2 « Développement Territorial » à l’EM Normandie et j’ai donné naissance à Solicoo, une entreprise de compostage qui collecte, traite et élimine les déchets. On a fait une expérimentation dans le quartier Pierre Heuzé à Caen mais en 2013, les élus n’ont pas souhaité prolonger le projet. La participation citoyenne fait encore assez peur aujourd’hui. Plus tard, j’ai créé une cafétéria solidaire, en circuit-court et au maximum bio à l’EM Normandie. Je ne peux pas m’empêcher de faire et d’être dans l’action. J’ai fini par me lancer dans une activité de traiteur certifié bio. Un système de compostage avec la mairie d’Hérouville Saint-Clair était mis en place et nous étions engagés avec la Nef, une banque éthique. Nous avions également un fournisseur d’électricité renouvelable, Enercoop, et un système de zéro déchet pour les clients.
« J’ai toujours fait de la politique, sans même le savoir. »
En 2020, vous avez fait le saut en politique en rejoignant la liste « Caen écologiste et citoyenne ». Comment avez-vous vécu cette transition ?
En France, il y a une méfiance à la politique, moins d’adhérents et une démobilisation sociale. Pendant longtemps, j’ai été réticente à adhérer à un parti politique. Je trouvais que cela semblait trop éloigné du peuple. Mais en 2014, on m’a appelée pour être sur la liste. J’ai compris que j’avais toujours fait de la politique, sans même le savoir. J’ai rejoint la liste « Caen écologiste et citoyenne » avec Rudy L’Orphelin. La parité dans la liste électorale est une obligation, j’ai été élue en tant que rattachée à EELV en 2020. Depuis juin 2021 je suis conseillère départementale du Calvados, canton de Caen 5.
Quelle est l’importance de la parité pour vous ?
La parité est essentielle. Il faut que les femmes aient leur place dans tous les domaines politiques, pas seulement sur des sujets dits « féminins ». Malheureusement, la politique reste encore un domaine patriarcal à tendances prédatrices. Les femmes qui élèvent la voix sont souvent perçues comme hystériques. Pour changer ce cadre, le système de parité est non négligeable. Il est légal, un binôme paritaire est obligatoire. Il y a une amende s’il n’est pas respecté. De plus, un système de fermeture éclair est mis en place : la prise de parole est alternée entre un homme et une femme.
« Les femmes qui élèvent la voix sont souvent perçues comme hystériques. »
Comment conciliez-vous cet engagement politique avec vos autres projets ?
Si je le pouvais, je serais constamment dans la politique, mais je souhaite avoir une activité, garder un ancrage dans la vie professionnelle. Mes revenus mensuels ne me permettent pas d’en vivre.
Êtes-vous prise au sérieux dans la transition écologique ?
Oui, je suis prise au sérieux par mes pairs parce que mon discours et mes idées sont concrètes et justes. Il faut être force de proposition. Lorsque c’est très concret, proche de chez soi, on a une bonne maîtrise des sujets et on est à l’écoute. En Normandie, il faut être soft, raisonnable. La dimension en tant qu’écologiste est rapidement décrédibilisée. Il faut être fort psychologiquement, réussir à oser, être déterminé et ne pas lâcher.
Comment êtes-vous considérée par les autres ?
C’est difficile à dire. Au sein de mon parti, je suis souvent perçue comme optimiste, déterminée et dynamique, parfois même un peu trop rentre-dedans. Certains me trouvent trop émotive. A l’assemblée départementale, on m’a déjà coupé le micro pour cela.
Propos recueillis par Marion Mangeleer
Aristide Olivier : « Je ne suis pas un bébé de la politique, mais un enfant de Caen »
Aristide Olivier, 43 ans, succède à Joël Bruneau, élu député, à la mairie de Caen. A l’occasion d’une rencontre avec les Caennais au quartier de la Folie-Couvrechef le 27 septembre dernier, le nouveau maire a affirmé qu’il poursuivrait l’entreprise de son prédécesseur.
Comment s’est construit votre engagement politique ?
Mon engagement associatif dans le sport en tant que président du Tennis Club de Caen à partir de 2006 a grandement contribué à mon engagement municipal. Ayant aussi été professeur des écoles pendant 20 ans, ce métier m’a incité à prendre la parole pour la jeunesse. Lorsque j’ai pris mes fonctions de maire adjoint aux sports en 2020, ma promesse était la crédibilité de la parole, l’écoute publique et la confiance entre les citoyens et moi-même. Pour être crédible, il faut promettre ce que l’on peut faire.
« Pour être crédible, il faut promettre ce que l’on peut faire. »
Quelles-sont vos trois priorités pour les deux ans à venir ?
Être maire est une tâche enthousiasmante. Pendant les deux prochaines années, je veux faire avancer la ville vers un avenir meilleur. Ma première priorité est l’éducation. Il faut contenir et corriger les inégalités de destin parce que la jeunesse d’aujourd’hui est la vie de demain. Ma deuxième priorité est la modernisation et la rénovation de l’espace public pour préparer la ville aux défis écologiques en poursuivant notre plan de végétalisation et de débitumisation. Nous allons aussi changer les méthodes d’éclairage de la ville et passer aux LED, rénover le réseau de chaleur urbain et poursuivre les pistes cyclables en investissant 4 millions d’euros. On compte également planter 500 nouveaux arbres et fleurir davantage la ville. La troisième priorité est la sécurité. Nous mobiliserons plus de policiers à pied afin de renforcer la sécurité partout et pour tous.
À quelles difficultés êtes-vous confronté en tant que maire ?
Il faut savoir que le maire n’est pas responsable de l’ensemble des problématiques et ne peut pas agir sur tout malgré ce que l’on pense. Quand on me demande de classer un collège en Zone d’Éducation Prioritaire, qu’on appelle aujourd’hui REP, je ne peux pas agir. Néanmoins, je peux contrecarrer le phénomène de délinquance en débloquant des subventions pour financer des projets de réussite scolaire en collaboration avec les enseignants.
Que comptez-vous faire face au vieillissement de la population caennaise ?
Effectivement, c’est un nouveau défi qu’il faut prendre en compte quand un quart des habitants de la ville a plus de 60 ans. Nous nous devons d’améliorer le confort des usagers en repensant l’espace public. C’est la raison pour laquelle nous avons par exemple installé plus de bancs avec des dossiers.
Comment appréhendez-vous le Millénaire de la ville ?
Je ne suis pas un bébé de la politique, mais un enfant de Caen. Le Millénaire va révéler tous les atouts de la ville de Caen et va être un temps fort et unique pour notre ville. Il sera l’occasion de cultiver notre fierté caennaise, le rêve et le partage, tout en étant un événement entièrement gratuit.
Propos recueillis par Candice Delente et Esther Perrot
Arthur Delaporte : une vie de militant
Arthur Delaporte, 33 ans, député de Caen depuis 2022, est à la tête du Parti socialiste du Calvados. Il nous éclaire sur son parcours engagé lors d’un entretien, le 4 octobre 2024, au bureau du Parti socialiste à Caen.
Quand débute votre engagement en politique ?
J’ai toujours été attiré par l’action publique et le militantisme. Je faisais des manifs à Caen, j’étais délégué au lycée. Après des études (classe préparatoire, école normale supérieure, sciences politiques et agrégation d’histoire) qui m’ont demandé beaucoup de travail, j’ai adhéré au PS, en 2013.
Votre entourage a-t-il influencé votre engagement ?
Sûrement, j’ai grandi à Caen dans un milieu politisé, assez proche du PS. Mes parents étaient syndicalistes, et enfant, j’allais manifester avec eux.
Comment êtes-vous devenu député ?
J’ai fait un stage à la mairie d’Hérouville-Saint-Clair. Après mon adhésion, j’en ai fait un avec un député, où j’ai découvert le parti et le fonctionnement de l’Assemblée. Puis, j’ai été collaborateur parlementaire à l’Assemblée en continuant mes études et ma thèse. J’ai pris des responsabilités au PS lors de congrès. J’ai travaillé avec la députée Valérie Rabault et je me suis rapproché de Laurence Dumont, députée du Calvados pendant quinze ans, qui m’a proposé de prendre sa suite en 2019.
J’allais vers une carrière universitaire, mais j’ai privilégié l’engagement politique. J’ai quitté Paris et le Cher, où j’étais proche du député Yann Galut, pour militer en Normandie. Je me suis présenté aux départementales, sur le canton de Ouistreham, que j’ai perdu à 500 voix. Je suis devenu responsable départemental du PS dans le Calvados en 2021. En 2022, je suis devenu député.
Je suis devenu député en voulant m’intéresser à tout : l’immigration, le logement, le travail, la retraite, la santé…
Vous êtes enseignant. Cela a-t-il influencé vos prises de position ?
Toute ma famille est dans l’éducation. Je ne m’étais pas projeté comme prof, mais je le suis devenu par reproduction sociale. En tant qu’élu, je me suis dit que je n’irai pas où on prédestine un prof, donc je n’ai pas trop porté ces sujets, un peu l’enseignement supérieur et la recherche. Je suis devenu député en voulant m’intéresser à tout : l’immigration, le logement, le travail, la retraite, la santé…
Avez-vous un projet dont vous êtes particulièrement fier ?
J’ai créé une loi sur les influenceurs, j’en suis très fier. C’est rare que des députés arrivent à faire voter des lois qu’ils ont écrites. La loi influenceurs régule l’influence commerciale, et a créé le statut d’influenceur qui n’existait pas.
J’ai porté une mesure : les Travaux d’Utilité Collective. Grâce à un rapport, on a vu que beaucoup de personnes qui ont eu des emplois aidés dans les années 80, n’ont pas cotisé, les TUC ont été pris en compte dans la réforme de la retraite, cela leur a redonné des droits.
Votre vision de l’engagement a-t-elle évolué ?
Je me suis engagé pour être utile. Étant élu, j’ai une fonction de représentation ; je contribue à la formation d’une parole, à la définition d’orientation stratégique. Je n’ai plus le même rôle ni la même vision de mon engagement, mais elle est plus forte aujourd’hui.
Quels sont les obstacles auxquels vous êtes confronté ?
On est en permanence confronté à des obstacles, humains notamment, avec mes trois collaborateurs, on a des moyens limités. On n’a pas la majorité, cela gêne notre action parlementaire.
Propos recueillis par Doriane Samson
Hélène Burgat : « C’est une tâche extraordinaire de s’occuper d’une ville et de ses habitants »
C’est à 29 ans qu’Hélène Burgat est maire de Mondeville pour la première fois. Elle occupe cette place depuis 2008 et est engagée en tant que vice-présidente chargée de la transition écologique à Caen la mer.
Comment êtes-vous devenue maire ?
L’ancien maire, Jean-Michel Gasnier, m’a proposé d’intégrer la liste en 2001. J’étais très jeune à l’époque, encore étudiante en Master de sciences de l’éducation. C’est une proposition que j’ai acceptée, ça ne me serait jamais venue à l’idée de devenir élue. J’ai été maire adjointe pendant six ans et à la fin de son mandat, il a décidé de quitter ses fonctions et m’a proposé de reprendre la suite.
Est-ce que le fait d’être maire vous aide à vous engager politiquement ?
Je ne suis pas très politisée, je me tiens à l’écart de tout ce qui est parti politique depuis quelques années, donc j’ai un engagement d’élue locale qui me va très bien. Je m’en tiens à ça, je n’ai pas l’intention d’aller plus loin ni d’avoir un engagement plus militant ou plus politisé. Je m’engage plus localement pour la commune que pour l’extérieur.
Quels sont vos objectifs pour la ville de Mondeville ?
Mes engagements ont été d’abord de garantir un service public de qualité. Pour l’ensemble des habitants, des plus jeunes aux plus âgés, qui soit déjà adapté à leurs capacités financières, et puis à leurs besoins. J’ai tous mes services en régie, c’est-à-dire qu’on ne délègue rien à des entreprises privées, ou à des associations. Et puis l’aménagement de la ville, puisqu’on a une ville qui avait vraiment besoin de se renouveler, de changer son centre-ville, de se moderniser. Et tout cela dans un souci de transition écologique, de végétalisation. C’est vraiment les deux axes que j’ai souhaité développer ces quinze dernières années.
Vous êtes deuxième vice-présidente de Caen la mer pour la transition écologique, quels sont vos engagements ?
C’est la première fois qu’une vice-présidence est dédiée spécifiquement à la transition écologique. Donc déjà il a fallu construire une politique puisqu’elle n’existait pas, structurer un service. Pendant les deux premières années on s’est fixé des objectifs, et des actions prioritaires pour le mandat. Maintenant on les étend sur tous les volets : alimentation durable, biodiversité, mobilité, végétalisation des villes. On essaie de prendre en charge tous les sujets de la transition, soit en agissant directement, soit en accompagnant les communes dans la mise en oeuvre des politiques de transition.
Vous êtes aussi enseignante et directrice d’école. Cela vous permet-il d’être plus apte à parler de la jeunesse et de l’éducation au sein de votre mairie ?
Oui, à Mondeville c’est un sujet qui importe beaucoup. J’y suis très attachée car c’est lié à mon métier, et je suis aussi mère de famille. J’ai une sensibilité particulière.
Pensez-vous que la jeunesse doit s’engager politiquement ou localement, et si oui quelles peuvent être les possibilités de le faire ?
Je pense que c’est bien que dans les conseils municipaux, il y ait des plus jeunes. Après je sais combien c’est compliqué, combien ça parait lointain pour les jeunes. Je trouve ça naturel qu’ils aient d’autres préoccupations. Traditionnellement on peut se désoler du manque d’engagement des jeunes. Je mets à part le fait de voter, ça c’est autre chose. Je n’aime pas cette ritournelle permanente de se dire ‘’Les jeunes ils ne sont pas dans les…‘’. La politique, ce sont des contraintes, des réunions, des choses qui viennent s’ajouter et il y a peut-être un temps pour tout. S’amuser, se former, fonder une famille, puis s’engager en politique. Ce qui compte, c’est de pouvoir identifier les besoins des jeunes pour pouvoir y répondre. Donc avoir des temps d’échanges, de rencontre et une sensibilité pour la jeunesse.
Je suis une élue heureuse, c’est un beau mandat.
Quels sont les moyens de s’engager dans une commune ?
Il y a les conseils de quartiers et les conseils des sages pour les plus âgés qui sont des outils très intéressants pour des habitants qui souhaitent avoir un engagement dans leur ville. On a un conseil municipal des enfants et des jeunes aussi à Mondeville. Ce sont des instances qui permettent de discuter, de s’engager, d’apporter sa contribution. Puis après, il y a les élections pour être candidat. Il y a des gens qui très spontanément se disent ‘’ça me plairait bien‘’, ils vont voir les élus et font part de leur volonté d’être candidat.
Est-ce que le fait de s’engager en tant que maire est plaisant ?
Oui, c’est un formidable mandat. Je ne parle pas des élus qui sont agressés. Mais j’entends tellement régulièrement des élus qui se plaignent, alors que c’est une mission que l’on choisit. Je suis une élue heureuse, c’est un beau mandat. On fait de belles choses, on rencontre des gens, on leur rend service, on améliore leur quotidien. Il y a des difficultés, mais comme dans toute activité de responsabilité. C’est à dire qu’il faut gérer du personnel, un budget. Au bout du bout, c’est merveilleux. C’est une tâche extraordinaire de s’occuper d’une ville et de ses habitants. Et humainement je trouve que c’est vraiment très touchant de s’occuper des gens et de leurs problèmes.
Propos recueillis par Laura Pépin
Sophia Habibi-Noori : « Mon engagement politique est une revanche sur la vie »
Sophia Habibi-Noori, 23 ans, est conseillère régionale en Normandie sans étiquette et étudiante en Master 2 de droit des libertés. Engagée dans la vie politique depuis 2019, elle nous raconte son parcours, ses motivations et les défis auxquels elle fait face en tant que jeune femme en politique.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager en politique ?
J’ai toujours aimé faire des choses pour les autres, pour l’intérêt général. Je viens d’une famille d’immigrés où l’entraide est très présente. Ma mère, par exemple, a créé une association pour venir en aide aux femmes afghanes. Alors je me suis dit pourquoi pas ? Nouveaux défis, nouvelles rencontres, nouveaux projets !
Mon engagement est une sorte de revanche sur la vie. Je suis issue d’un milieu défavorisé. J’ai donc toujours dû travailler. Me lancer dans la politique, ça a été un échappatoire à cette vie.
Avant de devenir conseillère régionale en 2021, vous avez été membre du Conseil Régional des Jeunes. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai intégré le Conseil Régional des Jeunes (CRJ) de 2019 à 2021. Nous étions une trentaine de jeunes à travailler ensemble sur des projets destinés aux jeunes. Un de nos plus gros projets a été les « Journées Normandes », une initiative pour faire découvrir des aspects plus méconnus de la région aux jeunes. Ce projet a tellement bien fonctionné qu’il a été intégré dans le programme « Atouts Normandie ».
Quelles sont vos missions principales en tant que conseillère régionale ?
Mes missions sont assez variées, avec deux grands volets. Il y a d’abord l’aspect représentation : je participe à des événements qui représentent la Région, comme la fête du Terroir. Le deuxième volet consiste à siéger à des commissions. Dans la commission Europe, international et attractivité, on gère les fonds européens qui permettent de financer des projets en Normandie. Je siège aussi dans la commission Environnement et développement durable qui traite des thématiques propres à la région. À cela s’ajoutent des commissions externes où la Région a des intérêts, par exemple les lycées.
« C’est chiant parce que quand tu es un mec, on ne se posera jamais la question. »
En tant que jeune femme, comment vivez-vous votre place dans ce milieu ?
Ce n’est pas toujours facile. Je me souviens d’un maire qui a refusé de me serrer la main. J’ai eu également des problèmes avec plusieurs personnes, des jeunes notamment, qui étaient jaloux parce que je n’ai adhéré à aucun parti. Certains ont même insinué que j’ai eu ce poste par des faveurs. C’est chiant parce que quand tu es un mec, on ne se posera jamais la question.
Est-ce que le poste est à la hauteur de vos attentes ?
Je ne sais pas vraiment ce que j’en attendais. C’est une expérience enrichissante avec des missions variées qui permettent de rencontrer énormément de personnes. Ce poste peut-être parfois difficile à gérer lorsqu’on souffre d’anxiété généralisée comme moi.
Avez-vous l’intention de vous représenter à la fin de votre mandat ?
Je ne sais pas encore. Mon mandat se termine normalement en 2027 mais les élections ont été reportées jusqu’en 2028 en raison des élections présidentielles et législatives. Mes études et ma carrière dans le domaine des droits de l’Homme pourraient m’amener à travailler à l’étranger. Je ne sais pas où je serai dans quatre ans.
Propos recueillis par Marion Mangeleer et Léa-Cassandre Tir
Aurélien Guidi : « Les combats de la Révolution sont encore à mener »
Aurélien Guidi, 40 ans, est professeur d’histoire-géographie en lycée professionnel et conseiller municipal LFI de Caen. Il raconte ses débuts dans la politique et ses combats dans la cité.
Quel est votre parcours ?
Je suis arrivé en Normandie en 1994, à l’âge de dix ans, d’abord dans la Manche, puis dans la région caennaise. J’ai fait mes études au lycée à Dumont Durville puis à l’université de Caen en histoire. Pour payer ma scolarité, j’ai travaillé, notamment comme surveillant à Hérouville-Saint-Clair ou contractuel. Je suis sorti de la précarité en passant le concours de prof. Je me suis politisé durant ma première année d’enseignement, lorsque le premier ministre Dominique de Villepin, a voulu imposer le contrat premier embauche (CPE), un nouveau type de contrat précaire pour les jeunes. Finalement, la forte mobilisation a fait reculer le gouvernement et le CPE n’a jamais vu le jour.
Quand avez-vous commencé à vous intéresser à la politique ?
Lors du bicentenaire de la révolution, en 1989, j’avais cinq ans et mes parents divorçaient. Alors que ma famille se déchirait, le village dans lequel j’habitais était en effusion pour fêter le bicentenaire. Je me suis demandé ce qui rendait les gens aussi heureux et j’ai essayé de comprendre. Cela m’a donné envie d’étudier l’histoire et l’engagement politique. Au fur et à mesure de mes études, j’ai compris que la Révolution n’était pas finie, et qu’il restait de nombreux combats à mener pour l’égalité et l’abolition des privilèges.
Quel est l’évènement à l’origine de votre engagement ?
J’ai eu mon bac en 2002, la même année où Jean-Marie Lepen arrive au second tour de la présidentielle pour la première fois. J’ai participé aux mouvements de contestation et à ma première assemblée générale à l’université. Je n’avais encore adhéré ni à un syndicat étudiant ni à un parti politique.
Par quel moyen êtes-vous arrivé à la politique et quels rôle avait vous eus ?
Mes premiers combats de jeunesse sont la lutte contre l’extrême droite, le combat pour la justice sociale et financière et donc la lutte contre le libéralisme. En 2004, après les manifestations contre la réforme des retraites, j’ai intégré un collectif informel nommé « Résistance Caen » qui a pour objectif la convergence des luttes. Le collectif réunit tous ceux qui se retrouvent autour d’un même projet de société antilibéral.
En 2014, je suis candidat sur la liste alternative de gauche des municipales avec Étienne Adam. Je ne suis pas élu, mais cinq ans plus tard, ayant échoué à rassembler toutes les listes de gauche, je suis de nouveau candidat, en tête de la liste « Caen en commun ». Lors de mon mandat, mon principal combat a été de m’opposer au projet de centre commercial sur la place de la République. La commune a déjà cédé les rives de l’Orne, pour un projet commercial qui n’a pas eu le rendement économique attendu.
Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans la coalition du Front de Gauche puis chez LFI, plutôt que dans les autres partis plus classiques de la gauche ?
J’aurais pu être tenté de rejoindre EELV, mais j’ai été écœuré du premier vote des régionales en 2004. Ils avaient fait campagne contre l’installation des réacteurs nucléaires EPR en Normandie, mais ils n’ont pas été capables de défendre leurs engagements et les chantiers arrivent actuellement à la fin de leur construction. Les autres offres politiques sont le PC et LCR, mais j’ai accueilli avec plus d’enthousiasme les propositions du Front de gauche, devenant LFI en février 2016.
Propos recueillis par Augustin Darondel et Noa Touvet
Maiwenn Léger : « Un engagement, c’est pour les autres et non pour soi »
Maiwenn Léger, 30 ans, est conseillère municipale depuis 2020 et trésorière de l’association Lexo-Jeux de Lisieux. Elle veut diffuser son engagement auprès des jeunes.
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager politiquement ?
Pendant longtemps, la ville de Lisieux n’a fait que peu de choses à destination des jeunes. Quand ils ont terminé leurs études, ils partent. Il y avait un vrai manque d’animation. Le nouveau conseil municipal est une équipe jeune, spécialement pour relancer la ville. Maintenant, tous les week-ends ont lieu des concerts et des animations. Le conseil municipal de Lisieux est devenu symbole d’implication citoyenne, de jeunesse et de changement.
Quels sont les enjeux politiques qui vous tiennent le plus à cœur et pourquoi ?
J’ai postulé sans étiquette politique, je voulais voir avant de me présenter où je me situais. Je n’ai pas envie personnellement à 30 ans, de faire 30 km pour pouvoir accéder à des évènements. La nouvelle équipe développe des pistes cyclables, à destination surtout des jeunes, qui se déplacent à vélos majoritairement, et aménage des skates parcs. Nous avons sondé les jeunes sur les réseaux pour changer les noms de rues.
Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour une élue ?
Il faut être volontaire. Ne pas hésiter à relancer, il faut savoir s’exprimer et se faire comprendre, ne pas avoir de jugements sur les autres. Il faut être de plus motivé, car le volontariat prend le dessus. Il faut être adjoint du maire pour être indemnisé.
Avez-vous été confronté à des obstacles dans votre parcours d’élue et comment les avez-vous surmontés ?
Les obstacles pour moi ont été de lier mon emploi du temps de jeune entrepreneuse, avec mon implication au sein du conseil municipal, mais aussi en tant que trésorière de l’association Lexo-Jeux. Un engagement représente beaucoup de sacrifices. S’engager, c’est pour les autres et non pas que pour soi.
Que pensez-vous de l’évolution de l’engagement politique, notamment avec l’essor des réseaux sociaux ?
L’essor des réseaux sociaux permet plus de visibilité, à destination surtout jeunes. La digitalisation informe un large public. Les réunions du conseil municipal ne suffisent pas pour la visibilité, et les lives permettent aux citoyens d’avoir une opinion publique. Cependant, le taux d’abstention est trop important, surtout chez les jeunes.
Quelles initiatives ou actions concrètes avez-vous mises en place ?
En dehors du Tour de France, peu d’activités étaient mises en place. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’évènements, comme le passage de la flamme olympique en 2024. J’ai déposé une demande de salle pour l’association Lexo-Jeux, mais elle n’a pas encore été acceptée. Cela met en péril l’association, alors qu’elle compte 120 personnes ; c’est l’une des plus grandes associations de jeux normandes.
Quelles recommandations donneriez-vous à ceux qui souhaitent s’engager davantage dans la politique ?
Il faut être force de proposition. Mais aussi croire en ses convictions, toujours se remettre en question, être proche des personnes qu’on représente.
Propos recueillis par Margot Moulin
Guillaume Dujardin : « On est sur tous les fronts »
Guillaume Dujardin est maire de Cahagnes depuis 2020, une petite commune de 1500 habitants, située dans le Bocage virois. À 42 ans, ce natif du village est aussi un agriculteur bio.
Comment êtes-vous rentré en politique ?
Ce n’était pas du tout prévu. Il y a 6 ans, mon exploitation me demandait beaucoup de temps, on m’a fait des propositions pour entrer au conseil municipal mais je les ai refusées. Puis j’ai vu la composition de la seule liste qui se présentait dans la commune et en échangeant avec certains, on m’a dit que Cahagnes était un « village-dortoir ». Étant natif d’ici, je ne me retrouvais pas à entendre des choses comme ça. De fil en aiguille, j’ai discuté avec des personnes, je me suis retrouvé à des réunions publiques avec des anciens de la ville et on m’a proposé de me lancer dans les élections municipales. Il a fallu faire une liste en 3 semaines donc ça a été difficile de trouver les dernières personnes.
Qu’est-ce qui vous motive dans votre mission municipale ?
J’ai connu Cahagnes depuis mon enfance, donc j’ai connu son évolution, ses projets comme la vente de la Vallée de Craham [ndlr : zone d’activité située à proximité] et ça a été un déclic. Je me suis dit qu’il y a eu des choses qui ont été plus ou moins bien faites par nos prédécesseurs et avec mon équipe, on est en train de tout modifier peu à peu. Pour trouver d’autres personnes motivées, je me suis tourné vers des personnes présentes dans des associations et je voulais avoir un panel divers et varié de représentants de la commune, que ce soit au niveau professionnel ou associatif.
En parlant du cas de la Vallée, quels sont les autres projets pour la commune ? Comment arrivez-vous à les mettre en place ?
C’est très difficile. Je me rends compte que la première chose qu’on a fait, au tout début du mandat, ça a été de repenser le bourg et d’aller voir le Département pour présenter l’ensemble du projet. On a tout listé, on avait plein d’idées. Mais après, plus on a présenté nos projets à la sous-préfecture, à la communauté de communes, au Département et à la Région, plus ça nous a permis de nous dire qu’il fallait les phaser et qu’il y avait des priorités. A force de persévérance, on a été sélectionné par la Région et par les services de l’État dans le cadre du dispositif « Villages Avenir » pour pouvoir toucher une subvention.
Selon vous, qu’est ce qui fait la particularité d’un élu en zone rurale par rapport à celui d’une grande ville comme Caen ?
On est sur tous les fronts, sur tous les domaines. On est sur le terrain en permanence. On n’a pas de pôles, de directeurs de pôles comme dans les grandes agglomérations. Pour être écouté, il faut présenter nos projets à tous les services régionaux, que ce soit la communauté de communes Pré-Bocage Intercom ou encore la sous-préfecture, comme dans le cas de la Vallée de Craham.
Propos recueillis par Evan Lefortier
Jérémie Patrier-Leitus : « Il faut suivre ses convictions »
Jérémie Patrier-Leitus est député Horizons de la troisième circonscription du Calvados depuis 2022. C’est un homme politique engagé, qui aime se battre pour des causes justes et pour le bien des citoyens.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je suis député de la troisième circonscription du Calvados depuis 2022. Avant, j’étais chargé de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. J’habite à Lisieux et j’ai un garçon.
Quel est votre parcours étudiant ?
J’ai fait des études d’économie. J’ai un master d’économie à l’Université Dauphine et aux États-Unis. J’ai toujours été intéressé par plusieurs choses. Comme par l’économie, la politique, la culture. J’ai étudié un peu la politique.
Qu’est-ce qui a créé chez vous cet intérêt pour la politique ?
Depuis tout petit, j’ai toujours été intéressé par la vie politique. Mais j’ai voulu travailler après mes études, parce que je considère que pour faire de la politique correctement, il faut être libre, avoir un métier pour ne pas être dépendant de la politique.
Ce qui me plait en politique, c’est de pouvoir essayer, même modestement, de changer un peu les choses, d’être utile, de défendre son territoire. Ce qui est passionnant dans le travail de député c’est qu’on peut aussi changer la loi. C’est une vraie responsabilité.
Quand on fait de la politique, c’est un peu comme quand on est médecin ou professionnel de santé, il faut vraiment aimer les gens, parce qu’on est, toute la journée, avec eux.
Depuis que vous êtes député, avez-vous plus de marge de manœuvre pour changer les choses ?
Je pense qu’on peut changer les choses sans forcément faire de la politique. Les personnes qui s’engagent dans des associations changent la vie des gens. Celles qui s’engagent dans une entreprise participent à la création d’emplois, ce qui permet à des familles de vivre et d’avoir des salaires. Je suis toujours admiratif de tous les bénévoles. En revanche, il est évident qu’en politique, on dispose de plus de leviers. On a davantage de moyens d’agir, que ce soit en faisant une loi ou en votant le budget. C’est donc important.
Est-ce qu’il est important pour vous que vos convictions soient en accord avec ce que vous faites ?
Il faut être engagé, il faut avoir des convictions. On ne devient pas député juste pour dire « je suis député ». Il faut des idées, des combats qu’on a envie de porter. J’ai toujours voté à l’Assemblée nationale selon mes convictions, et non parce que mon parti m’a dit de voter ça. Je n’ai jamais voté non plus pour faire plaisir aux gens. Quand vous êtes député, vous représentez 100 000 habitants. Vous imaginez bien que chaque habitant pense différemment. Si vous essayez de représenter tous les habitants, vous n’y arriverez pas. […] Il faut voter selon ce que vous croyez bon pour le territoire, pour Lisieux, Livarot… et pour la France.
« Tous les jeunes devraient se mobiliser. »
Pourquoi avoir choisi le partir Horizons ?
Je n’ai jamais été un homme d’extrême. Je pense que quand on est extrême, on ne peut pas transformer le pays. Souvent les extrêmes ne regardent pas la réalité telle qu’elle est, mais telle qu’ils voudraient qu’elle soit. C’est facile d’être extrême et de dire, il n’y a pas de sécurité, il n’y a rien qui va dans le pays, mais derrière, c’est quoi les propositions ? […] C’est pour ça que j’ai toujours été plutôt un modéré. Ça ne veut pas dire mou. Je pense qu’il faut des réformes radicales dans le pays, sur la sécurité, sur la santé, les médecins qu’on ne trouve plus, sur l’éducation nationale. Mais la radicalité, ce n’est pas l’extrême.
La radicalité, c’est qu’on regarde le pays comme il est, avec ses problèmes, et puis on essaie de changer les choses de manière forte. Les extrêmes, à part de dire que tout va mal, il n’y a pas beaucoup de propositions.
Pour vous est-ce que la jeune génération doit se mobiliser pour se faire entendre ?
Il faut que les jeunes se mobilisent, qu’ils prennent la parole, fassent de la politique, aient envie de s’engager. Beaucoup de jeunes se sont engagés dans ma campagne parce qu’ils croyaient en ce que je proposais. On peut aussi s’engager dans une association ou pour l’environnement. Étudiant, j’étais engagé dans un syndicat et membre du conseil d’administration de l’université. Tous les jeunes devraient se mobiliser, que ce soit dans les partis, dans les syndicats, dans leur université ou dans les associations.
Propos recueillis par Ilona Romain
Nicolas Baray : un maire heureux dans sa ville
Nicolas Baray, actuel maire délégué d’Aunay-sur-Odon, sur la commune nouvelle des Monts d’Aunay, est engagé pour le bien-être de sa ville.
Quelle serait votre définition de l’engagement ?
Se mettre au service des autres. Je trouve que l’on est dans un monde de plus en plus individualiste ; l’engagement envers les autres doit donc rester un objectif.
Pourquoi avez vous décidé de vous investir dans la vie démocratique ?
Ça m’a toujours intéressé ; enfant, j’étais délégué de classe. À l’âge adulte, je me suis impliqué dans des associations, dans du bénévolat. Le service à l’autre m’a toujours motivé. J’ai commencé mon parcours en tant que directeur général des finances publiques en région parisienne. Ensuite, j’ai pris le rôle d’agent immobilier d’État et des collectivités. Puis, j’ai poursuivi comme percepteur en Alsace pour revenir ensuite à Aunay-sur-Odon. Je me considérais comme un percepteur atypique quand j’étais au maximum avec les gens pour les sortir des difficultés.
L’engagement est-il une activité à plein temps ?
Oui. Je regrette de ne pas avoir plus de temps à consacrer à la mairie et à mes différents engagements. J’essaie de me libérer en prenant des journées (j’ai pris il y a quelques temps mon premier congé depuis 12 ans). Dans une commune comme Les Monts d’Aunay, il est compliqué de remplir toutes les missions d’élu, notamment à cause des réunions dans la journée. De plus, nous sommes confrontés à beaucoup de violence, en particulier sur les réseaux sociaux.
Ces missions, est-ce ce à quoi vous vous attendiez ?
En tant qu’ancien percepteur, j’avais déjà une idée précise. Mais il restait tout de même des choses inconnues à découvrir et dont les Français n’ont pas idée non-plus : la sélection des cercueils par exemple, ou les divagations d’animaux.
Depuis le début de votre mandat, de quels changements avez-vous été le témoin ?
Aunay-sur-Odon était une belle endormie. Un de nos projets va se réaliser bientôt : la particularité de la commune est de n’avoir aucun immeuble avec ascenseur, un énorme problème pour les personnes âgées. Nous avons racheté l’ancien Weldom (usine) de la ville, ancienne friche industrielle. Nous allons la raser pour construire des logements accessibles aux personnes à mobilité réduite. Nous avons aussi un projet d’assainissement en plus de la station d’épuration, qui nous permettra de séparer les eaux usées de l’eau de pluie, actuellement toutes les deux mélangées dans la station d’épuration. C’est essentiel au niveau écologique.
Comment vous placez-vous par rapport aux maires qui démissionnent ?
Je les comprends, surtout par rapport au désengagement de l’État et aux violences ; c’est comme un ras le bol. L’agressivité exprimée peut être physique pour des choses qui ne sont pas à la hauteur des missions confiées. Ce harcèlement nous a été exprimé verbalement. Nous n’avons aucune difficulté à discuter des problèmes en général, cela fait partie du principe de démocratie, mais avec internet, les gens se cachent pour écrire tout et n’importe quoi.
Pensez-vous qu’il y ait un désengagement chez les jeunes ?
Je ne le ressens pas comme ça. Sur le plan politique, c’est propre à l’ensemble de la population. Niveau engagement, le territoire a beaucoup d’associations qui sont portées par des jeunes au niveau sportif, mais aussi dans le conseil municipal d’Aunay-sur-Odon. Qu’un jeune de 20 pense à autre chose est aussi normal.
Une phrase qui inspirerait à s’engager ?
M’être investi représente beaucoup de soucis, mais aussi de la satisfaction de voir des gens contents. Des habitants viennent nous remercier, ce qui est génial. Me dire que je serai sur Aunay dans 20 ans pour voir se réaliser des choses que j’avais initiées me rend heureux.
Propos recueillis par Bénédicte Osmont et Aglaë Poindessault