Colline aux Oiseaux : une décharge transformée en jardin

Réhabilitée à partir d’une déchetterie du XXème siècle en un sanctuaire de sérénité, la Colline aux Oiseaux est un témoignage remarquable de rénovation écologique. Ce parc, désormais célèbre pour sa floraison et sa dédicace à la paix, dissimule une étonnante histoire de métamorphose environnementale. Inauguré en 1994, il est devenu un lieu prisé, attirant annuellement plus de 380 000 visiteurs depuis 2019.    

Situé dans le quartier de la Folie Couvrechef, non loin du Mémorial de la Paix de Caen, le site qui abrite aujourd’hui le parc de la Colline aux Oiseaux avait une tout autre vocation entre 1920 et 1972 : celle d’une déchetterie.
Cet aménagement prend fin en 1972 avec l’achèvement de la construction de l’usine d’incinération des ordures ménagères et déchets industriels de l’agglomération caennaise à Colombelles. Cette installation cruciale a mis un terme à l’accumulation des déchets sur la colline, où les tas d’ordures pouvaient autrefois atteindre 20 mètres de hauteur sur une superficie de 9 hectares, représentant plus de 120 tonnes de détritus.

En 1974, coïncidant avec le 50ème anniversaire du Débarquement, la maire de l’époque, Jean-Marie Girault, et son équipe, montent un nouveau projet : transformer cette ancienne décharge en un parc dédié à la paix. Les premières ébauches de ce projet prennent vie en 1980, mais c’est en 1990 que les travaux d’aménagement prennent une ampleur significative, remodelant près de 100 000 m² de terrain.

Plus de 15 000 roses réparties en 570 variétés

L’année 1994 marque un tournant historique : la Colline aux Oiseaux est inaugurée en juin à l’occasion des Floralies internationales célébrées par la ville de Caen. Ces dernières sont des expositions horticoles regroupant des exposants de plusieurs pays. Le nom du parc est resté proche de son passé de déchetterie, une époque où les déchets attiraient des essaims d’oiseaux. De même, il est toujours possible au sein du parc d’observer les restes de déchetterie, grâce à une vitrine au sein de la colline nommée « La caverne à déchet ». 

Les déchets de la décharge, vus depuis un hublot. ©ville de Caen.

En 2023, la végétation présente au sein de ce parc est toujours appréciée par les résidents caennais : « C’est une bonne chose car la ville avait besoin de verdure et ça fait un espace pour les personnes qui habitent dans des appartements à côté pour se balader », exprime une lycéenne qui arpente le parc.

La Colline aux Oiseaux en chiffre :

  • 10 agents d’entretiens quotidiens
  • 1.5 kilomètres de haie
  • 6.2 hectares de gazon
  • 1 000 arbres
  • 1 500 m² de parterres fleuris
  • 7 kilomètres de chemins verts
  • Altitude maximale de 88 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Aujourd’hui, le parc met en place des expérimentations adoptant des pratiques de jardinage éco responsables comme le paillage naturel, qui consiste entre autres à recouvrir le sol de matériaux organiques pour le nourrir et le protéger, et l’utilisation d’insectes auxiliaires afin de réduire l’usage de produits phytosanitaires et contrôler les populations de pucerons.
« Pour les enfants, c’est super enrichissant : ça leur apprend à faire davantage attention à la nature et de montrer qu’il n’y a pas que les pesticides qui existent», explique une habituée des lieux.

Tout en vert:

  • La ville de Caen compte 591 hectares d’espaces verts, soit 25% de sa superficie totale.
  • À elle-seule, la Colline aux oiseaux s’étend sur 17 hectares, soit 2.87% du territoire de Caen.

Nouveaux projets à l’horizon

En 2024, la Colline aux Oiseaux se prépare à accueillir une série de nouveautés à l’occasion de son 30ème anniversaire. Ce renouveau se manifestera par plusieurs projets d’aménagement : une entrée flambant neuve accueillera les visiteurs, tandis qu’une aire de jeux inclusive et un parcours accrobranche viendront enrichir l’offre de loisirs. Un manège moderne complétera également ces installations, offrant une expérience inédite pour les plus jeunes.

Côté faune, le parc connaîtra des changements significatifs. En effet, les animaux de grande taille, notamment les cochons, feront leurs adieux au parc en 2024. Par la même occasion, les chèvres bénéficieront d’un espace agrandi, avec un enclos de 2000 m² au pied de la colline, permettant une plus grande liberté et un meilleur confort pour ces animaux.
Les autres pensionnaires du parc, principalement des animaux de la basse-cour, continueront à égayer le sommet de la colline dans un enclos spécialement aménagé pour eux.

Article rédigé par Marylou Pautrat Chereau & Adeline Brard

Les résidences

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