Originaire de l’Orne, Audrey Coignard a été assassinée par son ex-compagnon, le lundi 16 septembre 2019, à Saint Ouen, en Île-de-France. Elle avait 27 ans. Ce crime fait partie des 152 féminicides de l’année 2019. Le procès du meurtrier présumé se tient à partir d’aujourd’hui à la Cour d’Assises de Bobigny. « Prévenir les féminicides passe par la déconstruction des mécanismes de domination du patriarcat et par une prise en charge des auteurs de violences », écrivent des amies d’Audrey dans cette tribune.
[Actualisation le 10/02/2022 : le meurtrier d’Audrey Coignard a été condamné à 20 ans de prison le vendredi 4 février 2022.]
«Militante et étudiante en médecine passionnée, Audrey était toujours prête à soutenir sa famille, ses ami·e·s et les personnes qu’elle croisait sur son chemin. Toujours souriante et à l’écoute, Audrey était pleine d’audace et de créativité, déterminée et courageuse. Elle ne comptait pas son temps et son énergie pour soulager la douleur des autres.Femme d’action et de terrain, elle n’hésitait pas à courir à l’appel du besoin ; ici pour faire des points de suture en pleine nuit, là-bas pour tenter d’apaiser les angoisses des autres en les accompagnant.Forte de ses convictions, elle vivait son idéal de partage pour l’autonomie individuelle et collective. Elle inspirait ses proches chaque jour.
Le féminicide d’Audrey nous a sidérées autant que révoltées. Et nos luttes, pour les idéaux qu’elle incarnait, s’en trouvent renforcées.
Audrey luttait en faveur d’une société solidaire et égalitaire. A l’instar de ses engagements, écouter les victimes de violences, de traumatismes, rendre accessibles des lieux d’écoute, de répit, organiser des réseaux de solidarité et de lutte nous apparaît indispensable. La construction d’une société plus juste et moins violente passe par une libération de la parole et une éducation pour tous·tes en faveur de relations sociales, affectives et sexuelles libres, égalitaires et consenties. Prévenir les féminicides passe par la déconstruction des mécanismes de domination du patriarcat et par une prise en charge des auteurs de violences.
Il allait de soi pour Audrey de s’engager auprès de ses semblables en s’adressant à elle·eux d’égal à égal, considérant que chacun·e mérite un traitement digne par delà les frontières. La mémoire d’Audrey ne saurait supporter une récupération xénophobe et raciste.
Dans cette épreuve, nous continuons d’apporter notre plus grand soutien à sa famille et à ses proches. »
Anissa, Emilie, Métilde, amies d’Audrey