9h. Christos n’a pas vu Zoé depuis plusieurs jours. Il appelle la grand-mère. «Elle dort? ne la réveillez pas, mais demandez-lui si elle revient cet après-midi.» Il faut garder le lien.
Troisième jour
«On est toujours sur une ligne de crête », explique Christos, avant de reprendre le téléphone. «Allo, je suis le tuteur de Mathieu. On n’a pas de nouvelles de lui. Vous non plus? Ça fait quinze jours qu’il est chez sa copine? OK.» Il interrompt la conversation et raccroche. «Quand on prend les gamins, on prend la famille qui va avec.Et elle fait souvent partie du problème.»
Dispositifs de prévention au sein des établissements.
L’inscription au MicroLycée se fait sur la base du volontariat et sur recrutement. La demande dépasse le nombre de places. Les jeunes décrocheurs sont orientés par le personnel des missions de lutte contre le décrochage scolaire, les missions locales, la Maison des adolescents à Caen, des éducateurs, des psychologues scolaires… Le MicroLycée organise des journées d’information en mai et commence à recruter en juin. Un premier tri écarte ceux qui ne sont pas en réelle situation de décrochage pour ne garder que les élèves les plus en difficulté qui ne trouveront pas de solution ailleurs. Chaque candidat est reçu pendant plus d’une heure par une partie de l’équipe. Chaque dossier est ensuite étudié collectivement. Une première réponse est donnée avant l’été, mais l’engagement définitif n’est pris qu’en septembre, après avoir recontacté le jeune. En deux mois, tout peut basculer.
«Ce qu’on doit évaluer, c’est le degré de motivation du jeune, la faisabilité du projet et une forme d’appétence par rapport à l’école, explique Patrice. Le piège serait de faire miroiter quelque chose qui ne se réaliserait pas, faire subir un nouvel échec. Dans l’idéal, il sort d’ici avec le bac et un projet d’orientation, mais il y a d’autres voies possibles. L’essentiel est que le jeune ait le sentiment d’avoir réessayé. S’il doit quitter l’école, c’est parce qu’il l’aura voulu et non que l’école n’aura pas voulu de lui une fois de plus.»
Il faut donc s’assurer que la reprise d’école sera possible, socialement, scolairement, médicalement. «On écarte du lot les dealers de shit, qui représenteraient un danger pour le lycée, ceux qui truandent à l’entretien ou entendent des voix. Il reste une vingtaine de dossiers sur la table. Est-ce que ce groupe-là va fonctionner ensemble? » La première année, ils ont recruté trop de «cas psy». Les profs ne sont pas des blouses blanches. La deuxième année, fort de leur expérience, ils mettent à l’écart les cas les plus lourds. «On finit le recrutement contents de nous. Finalement, on a eu plus de problèmes: sept gamins ont arrêté en cours de route, avec de vrais échecs. Il y a tellement de facteurs et de gamins qu’il faut savoir rester humbles. Ce qui est vrai en septembre ne l’est plus deux mois après.» La troisième année, ils ont essayé d’établir des «idéaux types» de décrocheurs, en s’inspirant de la méthode du sociologue Max Weber. Ils ont caractérisé des groupes: les égarés, les réfugiés, les inadaptés, les effacés, les accidentés. Mais les jeunes rentrent souvent dans plusieurs catégories. «On continuera de se planter», prédit Patrice.
«On dit que ce sont des vacances, mais en réalité, tu passes ton temps à brasser des idées noires.»
Alexis est arrivé cette année. C’est un garçon jovial, curieux, sociable, qui ne manque jamais un cours. Il y a deux mois pourtant, il ne parlait pas. Il ne parlait plus depuis des mois. Sa mère était désespérée. Elle a contacté le MicroLycée. Au premier rendez-vous, Alexis est resté dans la voiture. Au second, il est resté à côté de la voiture. «Alexis, si tu veux venir ici, il faut que tu l’exprimes», lui dit gentiment Patrice. Sa mère le supplie. Il ne dit rien. Au troisième rendez-vous, Patrice n’y croit plus. Il confie le jeune à une collègue et s’occupe de la mère. La collègue revient victorieuse : «Il m’a dit qu’il voulait venir.»
Assis avec ses copains sur le canapé de la salle commune, Alexis a retrouvé la parole. «On voulait m’envoyer en HP», confie-t-il. Noémie a connu l’hôpital de jour. «Enfermée dans un bâtiment, ils ne savaient pas quoi faire de moi.». Elle a été déscolarisée pendant un an et demi. «Je restai à la maison à ne rien faire. C’est le pire truc qui peut t’arriver. On dit que ce sont des vacances, mais en réalité, tu passes ton temps à brasser des idées noires.» Enzo a passé deux ans accro aux jeux vidéos, une nuit blanche tous les deux jours. Il a voulu raccrocher. «Ici, c’est ouf. Mais faut bosser.» Simon fustige ceux qui ne viennent jamais, qu’il appelle «les chômeurs». «Ils ont une seconde chance, mais ils ne la prennent pas. On les suit sur snapchat, on sait ce qu’ils font. Ils zonent en ville, ils font leur vie. Moi j’ai arrêté en troisième. J’ai fait peintre en bâtiment pendant sept mois. J’étais leur esclave.» Il veut passer son bac pour devenir coach sportif. Noémie aimerait «aider les autres, sans en faire mon boulot, c’est trop dur. J’ai du mal à voir les choses de manière positive.» Enzo la bouscule gentiment de l’épaule. Elle repart dans un grand éclat de rire.
« Mon MicroLycée ». Reportage photo réalisé par les élèves du MicroLycée.
11h. Cours de français sur Dom Juan. Pas un bruit dans la classe. Mathieu lit la première scène et s’arrête sur le mot « scélérat». «C’est quoi?» demande la prof. «Un mec mal aimé», répond Mathieu. Depuis quelques semaines, le jeune homme provoque ses profs, cherche le conflit, reproduit la posture qui a entraîné son expulsion de l’école. Il a dit à ses parents : «les profs ne m’aiment pas.»
14h. Cléa arrive à la grille. Elle n’est pas revenue depuis trois semaines. Depuis le jour où elle a tapé dans le mur du lycée et s’est blessée aux mains. En la soignant, Patrice lui a demandé si elle avait d’autres plaies. Elle a montré ses scarifications. Il lui a dit doucement: «Tu dois mettre au courant ton éduc. Moi je suis prof. Si tu veux, on l’appelle ensemble.» Elle a accepté. L’éducateur a répondu qu’il s’en occuperait dès qu’il serait disponible. Cléa a disparu au retour des vacances de la Toussaint. Patrice a appelé la famille. Au final, l’éducateur est allé voir l’adolescente, elle a été hospitalisée. «Mais on a perdu trois semaines».
16h. Dans la salle commune, la tension est montée très vite. Myriam a lancé des insultes homophobes, tout le groupe lui est tombé dessus, l’un a failli en venir aux mains. Ce n’est pas la première fois que la jeune fille explose au sein du groupe. «Pour des raisons qu’on ne maîtrise pas trop, au retour des vacances, Myriam est devenue violente, insultant ses profs et ses camarades», explique Véro. Elle a déjà été exclue quatre jours de l’établissement. Elle doit passer son bac cette année, mais ce nouvel incident remet en question sa présence au MicroLycée. Son comportement menace le fragile équilibre de tout le groupe.
16h30. Réunion d’équipe. Patrice revient sur l’incident:
–Myriam a passé sa journée à chercher la mouise. Elle invective, insulte. Le groupe s’est révolté.
– On les oblige à supporter ses excès, ajoute Floriane, la prof de gestion. Le jeune qui a voulu l’encastrer aurait pu le payer cher. On avait dit qu’elle n’aurait plus de nouvelle chance.
– On a réessayé, concède Patrice. On est arrivés au bout de ce que l’on pouvait faire pour elle. Le problème aujourd’hui est qu’elle est nocive pour les autres.
L’équipe décide de prendre un rendez-vous avec les parents.
La discussion se poursuit sur l’atelier slam qui a eu lieu la semaine dernière. Une jeune fille a écrit un texte sur le viol, qu’elle n’a pas réussi à lire. Dans le cadre du concours de plaidoiries organisé par le Mémorial de Caen, une autre élève a choisi de défendre le cas de Jacqueline Sauvage, symbole des violences conjugales. L’élève a écrit: «Jacqueline avoue: elle s’est fait violer.» Floriane relève le discours de culpabilité. «La victime se sent responsable des actes de son violeur.» L’année dernière, l’équipe a dû faire un signalement au procureur après qu’une jeune mineure lui a révélé avoir été violée. La moitié des jeunes filles accueillies au MicroLycée ont été victimes d’agressions sexuelles.
Quatrième jour
9h. Le proviseur du lycée Rostand est venu discuter avec l’équipe du cas de Myriam. C’est lui qui devra prononcer la radiation de l’élève. «Alors on fait quoi? », interroge Christos. «Je cherche, répond Patrice. Moi je m’interroge sur ce qui est le mieux pour cette jeune fille et pour tous les autres.» Ce matin, un élève est arrivé en kilt au lycée, sa réponse aux insultes homophobes de Myriam.
Véro anime une heure d’éveil en français. Ils sont quatre en début de cours, six une demi-heure après et termineront à onze. La prof a préparé une séance sur les commémorations du 13 novembre 2015.
– Est-ce que cette date vous évoque quelque chose? Vous aviez quel âge à l’époque?
Elle présente le Mémorial virtuel du Monde: un kaléidoscope des photos des victimes et leurs portraits écrits à partir des témoignages de leurs proches. Les élèves choisissent un personnage et racontent son histoire.
– Pourquoi sont-ils une cible?, demande la prof.
– Parce que les terroristes veulent interdire qu’on profite de la vie, répond un élève.
10h. Elodie a retrouvé le sourire. Cette nuit, à l’internat, elle a réussi à dormir. «J’ai moins peur. Je m’entends bien avec ceux de ma classe. Chacun d’entre nous a vécu quelque chose qui fait qu’il en est là aujourd’hui. On n’a pas besoin de mots pour se comprendre.»
Assis à son bureau, Patrice écrit quelques notes pour le rendez-vous du soir avec les parents de Myriam. Il dresse la liste des impossibilités. Est-ce que Myriam peut rester dans sa classe? Est-ce que Myriam peut rester au MicroLycée ? Est-ce que Myriam peut travailler par elle-même? «Le projet bac n’est plus pertinent, conclut Patrice. On est dans l’impossibilité de la garder dans un collectif.»
– Ça questionne le projet, l’interpelle Véro.
– On n’y arrivera pas avec tous.
«Elle a fait le tour du monde et a coulé le bateau en arrivant au port.»
«On peut pas faire du 100%, commente Patrice. On a 45 casseroles qui bouillonnent et peuvent déborder à n’importe quel moment.» Louis passe la tête dans l’entrebâillement de la porte. «Patrice, tu peux nous aider en éco?» Il prépare le bac avec une amie. Les deux font la paire, inséparables. Pour le meilleur et pour le pire. Un jour, ils ont parlé d’un suicide en commun. «J’ai prévenu les toubibs, les éducateurs, se souvient Patrice. J’avais deux solutions: appeler les pompiers et c’est l’explosion au lycée ou les laisser repartir. J’ai toujours dit aux collègues qu’un jour on pourrait avoir un gros pépin. Si on ne veut pas se confronter à ça, on n’est pas là.»
La première année, le MicroLycée a recruté trois jeunes qui sont passés très vite en année supérieure. Deux ont eu leur bac l’an dernier. Une s’est arrêtée en décembre. «J’ai passé des dizaines d’heures à discuter avec elle, raconte Patrice. Elle a tout détruit. Elle a fait le tour du monde et en arrivant au port, elle a coulé le bateau. Elle aurait eu son bac, mais elle était envahie de trop de pensées destructrices, face auxquelles on était impuissants.» Blanche est la première à avoir eu son bac. «Elle a éclairé sa classe de terminale. Elle travaillait déjà dans une boîte en alternance qui l’a recrutée. Aujourd’hui, on lui propose un CDI. Elle est venue nous demander l’autorisation d’arrêter ses études! Ça, c’est une belle histoire.» Le second à avoir décroché le bac, c’est Emmanuel. En arrivant, au bout de deux mois, il voulait tout arrêter. Patrice l’a relevé une fois, deux fois, trois fois. Il lui disait: «on se revoit quand tu veux arrêter et je te dirai non».
«Le plus souvent, notre boulot consiste à tenir bon, être patient et peut-être qu’à un moment, l’opportunité de travail sera là.»
Midi. Véro a un rendez-vous de tutorat avec une élève de terminale. Elle vit chez sa mère, qui lui a annoncé hier soir qu’elle arrêtait de travailler pour repasser le bac. La dernière fois, elle voulait monter un salon de coiffure.
– Ma mère change de projet tout le temps.
– Tu lui en veux?
– Ce qui me dérange le plus, c’est qu’il faudrait qu’elle arrive à se poser.
– Et toi?
– Moi ça va.
– T’as mis du temps à être stable toi aussi?
– Oui, mais moi j’ai personne à charge. Je veux dire, pas d’enfant.
– Tu as très bien progressé, quel bilan tu fais de ton parcours?
– Je suis contente. Il y a des hauts et des bas, mais c’est la vie. J’ai 10,5 de moyenne.
– Super, on a le bac avec ça. Tu es en progression constante. Tu t’es projetée sur la suite?
– Je veux continuer mes études.
– Dans l’enseignement supérieur, tu es davantage livrée à toi-même. Il faudra qu’on règle cette histoire de logement. Tu ne pourras pas gérer ta maman et toi. Tu ne dois pas avoir le sentiment de l’abandonner. Et au niveau des relations dans ta classe?
– Je parle pas à grand monde, j’aime bien être tranquille. J’ai envie d’être sérieuse, d’avoir un bon bulletin. Pour une fois dans ma vie, avoir de bonnes appréciations.
13h. Rendez-vous de tutorat entre Véro et Fanny. La jeune fille souffre de troubles alimentaires. Après l’été, elle avait perdu trop de kilos pour être en capacité de réintégrer le MicroLycée. De retour depuis quelques jours, elle bénéficie d’un emploi du temps aménagé qui tient compte de son état de santé. Elle vit en foyer de jeunes travailleurs.
– Ça te convient ton emploi du temps?
– Quand je commence à 8 h, c’est très compliqué. En fin de matinée je m’écroule.
– Tu as de bons résultats, ça te rassure?
– Beaucoup. Je ne pense plus aux notes. Se donner à fond, c’est ce qui compte.
– Et ton rapport à la nourriture?
– Ça reste pas évident. Mais hier soir, en plus de la soupe, j’ai mangé une portion de fromage et une petite boite de pois carottes. Je n’ai pris que la moitié d’un anxiolytique et du moins fort. J’adore venir ici et ça m’aide à manger.
– Pour que tu puisses venir, il faut que tu mettes du carburant dans la machine.
– J’ai envie d’essayer le self la semaine prochaine, avec le groupe qui y va. Je les apprécie beaucoup.
Fanny peut toucher le RSA pendant deux ans. «Théoriquement, ce n’est pas compatible avec le lycée, mais on a fait une demande dérogatoire, explique Véro. Elle n’a pas d’autres ressources pour payer le foyer où elle vit. On essaie de trouver des solutions. Avec sa psy, on a fait le pari du retour à l’école: ou elle chute et c’est l’hospitalisation, ou ça se réenclenche. Rien n’est jamais gagné. Fanny, je l’adore. Elle a le chic pour faire sortir les gens de leur posture professionnelle. Je ne comprends pas comment on a laissé cette gamine si longtemps dans cette situation. Elle n’a jamais eu de câlins, ne savait même pas que les anniversaires se fêtent. Est-ce qu’elle peut avoir une seconde chance? On n’y croyait pas et c’est l’une des meilleures élèves.»
Cinquième jour
10h. Une avocate est venue animer une séance avec les ML1 qui devront bientôt être jurés lors des plaidoiries de leurs collègues de deuxième année. Patrice a choisi de leur montrer un reportage sur les coulisses du procès de Carmen Bois, une jeune femme accusée d’avoir tué son père maltraitant. Elle ne nie pas le meurtre, mais est-elle coupable d’avoir donné intentionnellement la mort? Chacun donne son avis, prend le temps d’écouter les autres.
– Elle n’a eu que très peu d’éducation. Son père était au dessus de tout le monde, elle ne mérite pas d’aller en prison.
– Elle a fait le geste.
– Elle a frappé pour se défendre.
L’avocate les accompagne: «Votre avis est propre à votre histoire aussi. Les jurés tranchent dans leur intime conviction. Votre avis est légitime et subjectif.»
– Elle n’avait pas l’intention, pourquoi la condamner? Elle ne va pas ressortir pour tuer d’autres gens!
– Elle a tué.
«En prison, votre vie s’arrête, ajoute l’avocate. À 23 ans, ce n’est pas anodin. Juger c’est faire un choix et ça a forcément un impact sur la vie des gens.»
Fin du vote. La majorité des élèves jugent que Carmen n’a pas agi avec l’intention de tuer son père. Patrice est content. La séance est très positive. Les élèves se sont exprimés.
13h. Fanny est venue s’allonger sur le canapé de la salle commune. À la mi journée, la frêle jeune fille n’a plus la force de tenir assise en classe.
14h. Cet après-midi, c’est un temps d’échange sur l’évaluation de première période des ML1. Il n’y a pas de notes. L’objectif est de faire le point avec chacun des élèves sur ses réussites et ses difficultés. Des compétences transversales sont évaluées : «mémoriser et réinvestir», «communiquer» «analyser, organiser son propos», «être capable de suivre un parcours de lycéen». Les élèves passent à tour de rôle devant les professeurs réunis dans la grande salle Picasso.
Ecoutez des extraits :
«Viens en retard, un jour sur deux, mais viens!»
Charly entre.
– On est très content que tu sois là. Ce qui nous inquiète, c’est ton taux de présence, 38 %.
– Je pensais pas que ce serait si compliqué de reprendre. Il faut que je me fasse violence. Ce qui est dur, c’est de sortir tous les jours. J’ai vécu enfermé longtemps.
– Comment on peut t’aider? On va y aller jour après jour. Chaque fois que tu n’es pas là, ça nous embête, mais on t’accueillera toujours. À chaque nouveau cours, c’est une nouvelle opportunité de venir. On ne te reprochera jamais ton absence. Il faut que tu dépasses ta peur de venir. Viens, en retard, un jour sur deux, mais viens!
Claire entre.
– Ça va pas très bien…
– Tu n’as pas envie de venir, nous sommes perplexes sur ton projet. Nous, on peut te donner des repères. Mais arriver à 14h30 pour aller fumer dehors avec les copains, c’est n’importe quoi. On n’est pas un lieu pour s’amuser et voir les copains seulement. On peut tout accepter dans un objectif de travail. On veut retrouver une élève, on ne l’a plus. Il n’y a plus d’autres possibilités Claire.
Elle repart les larmes aux yeux. Son tuteur l’accompagne. «Ça va pas bien, ses mains tremblent. Elle prend des trucs.»
Simon entre.
– Bravo pour ton assiduité et ta bonne humeur. T’es un gars sympa. C’est pas une compétence, c’est une qualité. T’es plein de qualités, si tu travailles, ça va marcher.
– C’est un peu rouillé.
– Ne lâche rien, on progresse toujours quand on travaille.
Mathieu entre.
– Je suis entre deux mondes, c’est mon psy qui me l’a dit.
– Bon élève ou les conneries avec les potes, t’as pas encore choisi. Le déclic, le seul qui le possède, c’est toi.
– J’ai honte d’être un bon élève devant mes potes déscos (déscolarisés, ndlr).
17h30. Patrice va rencontrer les parents de Myriam. Le reste de l’équipe se réunit.