Les emballages plastiques et cartons et le gaspillage alimentaire sont un danger pour l’environnement. Comment agir individuellement face à ces enjeux ? Apporter nos propres contenants en restauration est une bonne ligne de départ.
L’humanité produit plus de 430 millions de tonnes de plastique chaque année, deux tiers (280 millions de tonnes) sont des produits à courte durée de vie. Ils deviennent alors des déchets et se déversent dans l’océan, d’après L’Union Nationale des Entreprises du Paysage (UNEP).
De plus, la production de plastique est l’un des processus de fabrication les plus énergivores de la planète. Ce matériau est fabriqué à partir de combustibles fossiles tels que le pétrole brut, transformé par la suite à l’aide de chaleur et d’autres additifs.
Le secteur des emballages est le plus grand producteur de déchets plastiques à usage unique à l’échelle mondiale. Environ 36 % de tous les plastiques fabriqués sont utilisés dans des emballages. Il s’agit notamment de contenants à usage unique destinés aux aliments et aux boissons, dont 85 % des déchets ainsi générés sont mis en décharge (UNEP).
Evolution des emballages à usage unique dans l’alimentaire
La loi sur la transition énergétique de 2015 a marqué le début de la fin de la distribution des produits en plastique à usage unique. Les pailles, gobelets, couverts, assiettes et autres contenants en plastique ont été remplacés par des produits en carton et carton kraft. Une véritable révolution dans l’industrie française, notamment dans la restauration à emporter, le kraft émet 15 g d’équivalent CO2, 4 fois moins que les emballages plastiques classiques, biodégradables ou réutilisables. Une grande avancée pour la préservation de l’environnement, même si certains emballages en carton sont doublés d’un revêtement en plastique pour les rendre étanches, mettant une confusion entre recyclable ou biodégradable.
Comment mettre fin aux déchets à ces déchets dans la restauration ?
Depuis juillet 2020, selon l’Article L541-15-7 du code de l’environnement, “Le contenant réutilisable ou recyclable peut être apporté par le consommateur.”. Cette pratique, à la portée de chaque individu, est un moyen de lutter contre les emballages alimentaires cartonnés et plastiques à usage unique. Légalement, les consommateurs ont la possibilité de ramener leurs propres contenants, à condition qu’ils soient propres, dans les lieux de restauration à emporter, aussi bien des restaurants que des boulangeries. Cette mesure a pour but de réduire l’empreinte carbone individuelle par l’arrêt de l’utilisation des produits polluants à usage unique, mais aussi de prévenir contre le gaspillage alimentaire. En effet, un contenant plus hermétique que celui fourni par le restaurateur permet de garder l’aliment pour le manger plus tard, plutôt que de le jeter avec l’emballage kraft ou plastique. En effet, d’après l’ADEME, l’empreinte carbone annuelle du gaspillage alimentaire serait de près de 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an en France.
Une initiative qui colle bien
Mathilde, co-gérante de l’épicerie zéro déchet La Maison du Vrac à Caen, explique que l’épicerie a créé “un logo à coller sur les vitrines des magasins pour dire aux consommateurs qu’ils pouvaient venir avec leurs sacs et leurs contenants pour le transport de l’alimentation”. Cette initiative a été adoptée par plusieurs commerçants alimentaires.
Mégane, employée dans la boulangerie Aux Normandises à Caen depuis 2012, témoigne de l’adoption du logo de l’épicerie après la pandémie de la COVID-19 : “Cela nous fait des économies d’emballage et nous permet d’éviter les déchets. Des clients apportent des contenants ou des sachets qu’ils souhaitent réutiliser.” Elle n’a pas encore personnellement adopté cette pratique car, comme beaucoup de personnes, ramener ses propres contenants en épicerie n’est pas instinctif.
Une septuagénaire rencontrée sur le lieu témoigne :”Ça m’évite de gâcher du papier et de jeter des sacs. Je n’apporte pas encore mes propres boîtes mais je réutilise les sacs et emballages en papier.”.
Une pratique adoptée par certains consommateurs et commerçants pour des raisons pratiques et de conscience environnementale qui devrait, à l’avis de ceux-ci, être mise en place à plus grande échelle.
Articles réalisés par Julia Bologne