Des pesticides interdits en France fabriqués en Normandie

Publié le 26 septembre 2024

Deux usines phytosanitaires normandes sont dans le collimateur de l’équipe d’investigation « Vert de rage » (France TV) et de l’ONG suisse Public Eye. Dans un article publié sur Mediapart, les enquêteurs expliquent comment les géants de l’agrochimie, notamment l’allemand BASF et le suisse Syngenta, continuent de produire en France des substances interdites pour les exporter. Six produits non autorisés représentant au total 7 300 tonnes de pesticides interdits sont parties de l’Hexagone vers l’étranger en 2023.
Parmi ces substances problématiques, le thiaméthoxame est un néonicotinoïde (insecticide tueur d’abeille) interdit en France depuis 2018. L’usine Syngenta de Saint-Pierre-la-Garenne (Eure) en a pourtant exporté 22 tonnes en 2023. Et la molécule se retrouve aussi dans les eaux de rejet de l’usine. Le fipronil, un autre tueur d’abeille interdit depuis 20 ans en agriculture, est sorti de l’usine BASF de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Eure). Et là encore, le taux relevé dans les eaux de rejet de l’usine est 336 fois supérieur au seuil de risque environnemental. Comment ces produits peuvent-ils encore être fabriqués en France ? « Parce la loi Egalim interdit d’exporter des produits phytosanitaires comprenant des substances interdites… mais pas les substances interdites elles-mêmes ! », dénoncent les enquêteurs. L’industrie des pesticides s’est engouffrée dans la faille.

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