Un habitat participatif devrait voir le jour dans cette commune de l’Orne. Cette démarche citoyenne permet à un groupe de personnes de construire leur logement et de partager un mode de vie écologique et communautaire, à moindre coût. Marine Guezennec, du réseau Habitat Participatif Normand, s’occupe de ce programme.
C’est quoi un habitat participatif ?
Il y a trois principes essentiels de l’habitat participatif. Ce sont des lieux de vie sur lesquels les gens vont avoir leur logement individuel et des espaces communs partagés. Chaque foyer a quand même son logement complet, on n’est pas sur un principe de colocation. Et ces espaces vont être imaginés par les habitants qui vont participer dès le début au projet et vont définir ensemble les conditions de gestion. Le fait que ce projet soit pensé par les futurs habitants garantit la qualité de l’habitat participatif, qui répondre à leurs besoins et à leurs envies.
Comment est né ce projet ?
Le projet a été initié par la commune de Saint-Honorine-la-Guillaume qui disposait d’un terrain en sortie de la commune. Comme c’était l’un des derniers terrains urbanisables, l’équipe municipale souhaitait un projet d’habitat un peu différent qui réponde à plusieurs objectifs : maintenir de jeunes ménages sur le territoire et répondre aux besoins d’un habitat adapté à une population vieillissante. Les futurs habitants se sont ensuite tournés vers le Réseau Habitat Participatif Normand (RHPN) qui milite pour le développement de l’habitat participatif sur le territoire normand, pour les accompagner.
Combien de logements seront construits ?
Entre 10 et 15 logements, en vente ou à la location. On est encore au début, la phase de conception n’a pas encore commencé. Ils devraient sortir de terre sur le terrain communal constructible situé à la sortie du village, à la croisée des routes de Bréel et de la route principale de la commune. Il y aura aussi des espaces communs comme un jardin partagé, une salle commune polyvalente avec des activités, un atelier bricolage, un préau, un espace pour du jardinage, et un enclos pour des poules. Toutes ces idées viennent des futurs habitants.
Qui financera le projet ?
Le RHPN a mis en place un accompagnement à l’émergence. Avec la ville, on a mobilisé les partenaires (collectivités, financeurs potentiels…) et surtout un bailleur social. L’idée c’était aussi d’avoir du logement locatif dans ce programme et des logements abordables. Le projet sera porté par Orne Habitat qui va en assurer la maitrise d’ouvrage. Côté financer, on espère avoir d’autres soutiens publics mais on n’a pas encore identifié ces solutions là pour l’instant.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Les étapes futures sont entre les mains d’Orne habitat qui doit sélectionner un architecte. Ensuite le travail de co-conception va se mettre en place entre l’architecte, Orne habitat et le groupe d’habitants qui est associé aussi aux réflexions sur le création de leur logement et des espaces communs. Pour l’instant, il n’y a pas de dater butoir mais fin 2026 est une hypothèse crédible.
Propos recueillis par Tess Laffeter / Photo : Noan Ecerly, habitat participatif des Z’écobatîsseurs à Louvigny (Calvados)
