Les pesticides : des impacts sur la biodiversité et la santé humaine

Depuis les années 40, les pesticides sont utilisés dans la recherche de l’augmentation des rendements agricoles. C’est seulement vingt ans plus tard que la question de leur impact sur la santé humaine et sur l’environnement s’est posée. Les pesticides étaient de plus en plus utilisés : 2,5 millions de tonnes sur les cultures de la planète. Ces pesticides dispersés représentent 99,7%, contaminant les sols, l’eau et l’écosystème. Bien que ces substances aient contribué à accroître la production alimentaire mondiale en éliminant les ravageurs et les maladies des cultures, leur utilisation intensive pose des défis environnementaux majeurs, comme la diminution de la biodiversité, la résistance des organismes nuisibles, et a des risques potentiels sur la santé humaine.

Impact

Les pesticides ont un grand impact sur la faune et la flore. Ils sont conçus pour éliminer ou contrôler les organismes nuisibles, mais ils peuvent également avoir des effets néfastes sur la faune et la flore non ciblées. Le fait de déposer de plus en plus de pesticides peut apporter une résistance chez les organismes nuisibles. Les néonicotinoïdes ont un impact important sur les pollinisateurs, qui sont importants pour la reproduction des plantes. De plus, inhaler ou boire une eau contaminée peut perturber notre système endocrinien.

Les pesticides sont déposés le plus souvent par pulvérisation, sous forme liquide, sur les plantes ou le sol, et peuvent l’être aussi par avion ou hélicoptère, qui est le plus destructeur pour l’environnement. Ces matières peuvent se lier à l’eau, en dérivant et par ruissellement.
Il faut donc promouvoir l’utilisation d’alternatives moins dangereuses, biologiques. Les méthodes mécaniques ou encore l’utilisation d’engrais «verts» sont de bonnes alternatives à l’utilisation des pesticides. Mais encore l’utilisation de prédateurs naturels, comme les coccinelles.

Restrictions

La réglementation des pesticides en France a évolué pour répondre aux préoccupations croissantes liées à l’environnement, à la santé humaine et à la biodiversité. Les premières interdictions de pesticides organochlorés sont décidées au cours des années 70. À la fin des années 80, environ un millier de substances étaient autorisées. Depuis la directive européenne de 1993, leur nombre a été considérablement réduit puisque aujourd’hui, 423 sont recensées. Selon l’Académie de Biens Immobiliers et de Gestion de Patrimoine, «Depuis plus de 20 ans, l’Europe se dote petit à petit de législations ayant pour but de protéger la santé des consommateurs et de préserver l’environnement». En revanche, aucune réglementation n’existe en ce qui concerne la concentration de pesticides dans l’air. Mise en place en 2009, un plan Ecophyto a été lancé avec l’objectif de réduire l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2018. La loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire (Egalim) a été adoptée en 2018 et mise en œuvre en 2019. En 2020, le président Emmanuel Macron a annoncé l’objectif d’interdire l’utilisation des pesticides de synthèse d’ici 2025, avec une première étape consistant à interdire certains pesticides d’ici 2022.

Mais les chercheurs affirment l’incapacité de la France à atteindre les objectifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires. Le plan Ecophyto le montre : avec son objectif central de réduction de l’usage des produits phytosanitaires de 50%. Avec comme exemple : le glyphosate . En 2018, a été ré-autorisé au niveau européen pour 10 ans, et les quantités vendues ont progressé de 25% entre les périodes 2009-2011 et 2016-2018.

Margot MOULIN


« Ne plus utiliser les pesticides a permis un développement de la biodiversité dans le jardin »

Gérald est protecteur biologique au sein du Jardin des Plantes. Il détermine les indésirables sur les espèces, entretient et réalise les élevages de coccinelles. Marie Brunet fait partie de l’équipe animation et supervise la production des coccinelles, aussi dans la distribution des œufs au printemps, réalise des animations pour montrer comment préserver la nature.

Pourquoi ne plus utiliser des pesticides ?

Gérald : Les « parasites » prennent beaucoup de place, attaquent les végétaux malades et les jeunes pousses. Les herbicides attaquent directement la jeune plante et peuvent l’endommager. Ne plus les utiliser a permis un développement de la biodiversité dans le jardin.

Quel est l’impact des pesticides sur la nature ?

G : Les pesticides et herbicides déposés sont actifs seulement trois semaines, se dispersant dans la terre avec notamment la pluie, qui tue la faune et la flore ; de ce fait, les racines se développement moins.

Pouvez-vous définir en quoi consiste ce programme et depuis quand existe-t-il ?

Marie Brunet : Il consiste en l’élevage des larves de coccinelles, de les distribuer aux visiteurs et de permettre de prévenir et communiquer les bienfaits de la faune et de la flore dans l’écosystème . Depuis 1984, et depuis tous les ans, tous les vendredis de 9h30 à 12h30, de avril à juillet.

Avez-vous constaté une efficacité dans le jardin, sur les espèces invasives ?

G : Oui, le jardin se développe de plus en plus avec sa biodiversité. La coccinelle est devenue une « porte d’entrée ».

Qui peut bénéficier de la distribution des larves ?

MB : Tout le monde, il n’y a pas de conditions requises, sauf de posséder des pucerons dans son jardin. En effet, les œufs de coccinelles éclosent rapidement (3 à 4 jours après les avoirs déposés), et doivent disposer de nourriture aussitôt. La prochaine distribution est prévue dès le 26 avril 2024. 

Propos recueillis par Margot MOULIN

Margot MOULIN