Dans la maison familiale de Saint-Aubin-sur-Mer, Nicole Lehodey et son fils Franck ont accueilli pendant des années de nombreux vétérans. Des liens se sont tissés, des complicités sont nées. La grande Histoire est devenue leur Histoire.
Nicole Lehodey vit dans une maison nichée au creux d’une impasse, juste derrière l’église de Saint-Aubin-sur-Mer, à deux pas de la forge où elle habitait avec ses parents pendant la guerre. Avec son mari, ils ont aménagé cette grange en récupérant les matériaux de l’Hôtel du Lion d’Argent, un bâtiment du 17ème siècle situé à Pont-Audemer. «J’ai suivi tout le chantier alors que je n’étais pas architecte. Je dessinais des cartes IGN aux Invalides, rien à voir.» Pendant des années, elle a accueilli à la «Grange Ferronnière», dans ses chambres d’hôtes, «des vétérans, mais pas que» tient-elle à préciser.
Sur la longue table de ferme du salon, elle a disposé toute une série de documents. Un roman graphique, «44 blessent mon cœur d’une langueur monotone», des cartes postales ciglées d’un «ci-joint 44» drôle et explicite, un fac-similé de journal annonçant une exposition sur «La Normandie libre», des photos de trois jeunes soldats canadiens, un carnet d’adresses qui a manifestement beaucoup servi… Elle a préparé du thé, disposé trois mugs sur des grands sous-bocks offerts par les «amis vétérans» et acheté un gâteau.
Elle est inquiète. Faire remonter tous ces souvenirs, ça n’est pas simple. Et puis il y a peu de récits du Débarquement qu’elle apprécie. Elle ne se retrouve pas dans ce qu’en disent les historiens. Elle, ça a été sa vie. Elle est née en 1933. Son papa a repris la forge familiale à 13 ans alors qu’il aurait voulu être vétérinaire. 7ème enfant d’une famille de 10, il n’a pas eu le choix. Ses frères ainés étaient tous partis à la guerre. Sa maman, issue d’une famille d’artistes peintres, faisait de la couture. Elle restera fille unique jusqu’à la Libération, quand naîtra sa sœur, de 12 ans sa cadette.
Prisonnier de guerre
Avant même de prendre la peine de s’assoir, elle commence à parler de son père, prisonnier de guerre. «Je n’ai aucun souvenir de quand ils sont venus le chercher pour partir à la guerre.» Venait-on chercher les gars chez eux? Pas sûr… Peu importe. Ce qui compte, ce dont elle tient à parler, c’est de l’énergie que sa maman a déployée pour qu’il soit libéré. Elle a réussi à convaincre les Allemands qu’il fallait qu’il revienne à Saint-Aubin pour faire la moisson avec le grand-père. Muni d’un papier signé par un officier allemand qui habitait à côté de la ferme familiale, elle a traversé en train la zone occupée, accompagnée de sa petite fille de sept ans, pour le faire sortir d’un camp situé à quelques kilomètres de Troyes. Il était en train d’y mourir de faim. Certains de ses codétenus s’étaient battus pour se partager un chien… qu’ils ont mangé. «En arrivant dans la cour du camp, j’ai reconnu papa, mais maman ne le reconnaissait pas tellement il avait maigri.» De retour à la Forge, il doit régulièrement aller pointer à la Kommandantur. «Au début, il y allait habillé en civil mais je me souviens qu’au bout d’un moment, il a dû mettre son uniforme ciglé KG (Kriegsgefangener) dans le dos.»
Quand on est un enfant du bord de mer ici, on ne peut pas passer à côté des vestiges, ce n’est pas possible.
Elle fait une pause, le temps de servir le thé et une part de gâteau. Alors qu’elle vient enfin de s’assoir et qu’elle s’apprête à raconter «son débarquement», arrive son fils, Franck, qui vit à deux pas. Le roman graphique, les cartes postales ciglées, l’exposition… c’est lui. « Ça m’a toujours passionné ce qu’il se passait pendant la guerre, les fenêtres qu’il fallait occulter, les détails physiques (le canon au bout de la rue Canet, un masque à gaz, un casque…).
Mes copains, c’était pareil. On trouvait encore plein de choses en se baladant, des asperges de Rommel, on faisait des maquettes… Et puis après on grandit, on réfléchit…»
Comme une famille
Mais c’est le 6 juin 1974 que la bascule se fait pour Franck. Il a 12 ans et va avec son petit vélo Chopper sur le bord de mer quand il découvre qu’il y a une commémoration dans le garage de l’Hôtel de Saint-Aubin. En rentrant chez lui, il dit à sa mère qu’il a rencontré des Anglais dans ce secteur libéré par les seuls Canadiens – du moins, c’est ce qui se disait à l’époque. Elle lui répond qu’il n’a qu’à les inviter à venir prendre l’apéritif. Arrivent alors à la Grange Ferronnière, Bob Matthews et son camarade Bill. Bob, qui avait été le Sergent instructeur du 48ème (et dernier) commando des Royal Marines à Achnacarry en Ecosse, et Bill avaient décidéde commémorer la mémoire de leurs 44 compagnons morts lors du Débarquement. C’était un des tous premiers voyages de retour des commandos des Royal Marines. Ils n’étaient pas revenus depuis 30 ans…
À partir de là, des liens particulièrement étroits, presque familiaux, se sont tissés entre Franck, sa famille et ces vétérans qui sont revenus chaque année. «Après Bob et Bill, il y en a eu bien d’autres dont Fred Wyatt et Denis Smith qui sont devenus comme des grands-pères de substitution pour mes enfants, mon père étant mort, raconte Nicole.C’était autre chose que simplement recevoir des commandos chez nous. C’est devenu de la famille.Mon fils et moi avons assisté aux funérailles de Fred au Pays de Galles. Avant cela, mon père m’avait demandé d’assister à celles de Bob à Londres. C’est la grande Histoire qui est devenue notre grande Histoire. »
De père en fils
Le fils de Franck, Valentin, travaille pour Radio Canada à Winnipeg. Avant cela, il était allé au Pays de Galles, voir Fred Wyatt. Ce dernier était en fin de vie et sa mémoire commençait un peu à lui échapper. Valentin lui a fait écouter de la musique des années 40 pour l’aider à mobiliser ses souvenirs et ils ont pu, une dernière fois, échanger sur la vie des commandos. Valentin est ensuite remonté vers l’Ecosse, à côté d’Achnacarry, pour s’imprégner du parcours que ces jeunes gens avaient fait.
Père et fils semblent très unis autour de cette grande Histoire qui est devenue leur. «À chaque 6 juin, nous portons, lui comme moi, les cravates que nous avons reçues des commandos. Il y a quelque chose qui se passe de père à fils. Quand Fred (Wyatt) est mort, Valentin est descendu d’Ecosse au Pays de Galles, je suis venu de France en ferry – la devise des Royal Marines est «Per mare, per terram» / «Par terre et par mer» – et quand nous nous sommes retrouvés, nous avons mis nos cravates en mémoire de Fred.»
«C’est comme s’ils occupaient encore le terrain.»
Franck Lehodey est très imprégné de cette histoire. Il sait que cela peut paraître idiot, mais il affirme que presque à chaque fois qu’il évoque les commandos, des arcs en ciel apparaissent dans le ciel. Le Général Eisenhower et tous les membres du commandement suprême des forces alliées portaient au bras un blason représentant un glaive surmonté d’un arc-en-ciel. «C’est un peu les guerriers de l’arc en ciel pour moi parce que, bien sûr, c’étaient des militaires, des jeunes gens de 20 ans qui étaient entrainés pour tuer, mais surtout il n’y avait pas plus pacifistes que ces gens-là. Ils sont venus nous libérer mais surtout permettre le retour de la démocratie. On a une dette par rapport à tous ces jeunes qui sont enterrés dans les cimetières de la région. C’est comme s’ils occupaient encore le terrain.»
Arrivé à leur âge, la vingtaine, Franck, qui n’avait pas spécialement le goût des armes aurait pu être objecteur de conscience. Repensant à l’exemple de ses ainés, il décide de s’engager comme Volontaire Service Long à l’Outre-Mer, dans l’infanterie de marine. Il voulait comprendre ce qu’il y avait «derrière tout ça». Il se posait bien des questions : «Qu’est-ce que c’est que de s’engager? Est-ce que l’on peut rester neutre? Qui y a-t-il derrière l’uniforme?» Pas sûr qu’il y ait trouvé toutes les réponses.
«La guerre, c’est l’affaire de tout le monde»
Il a tenu à laisser des traces de ces hommes, à «faire son boulot d’adulte vis-à-vis des jeunes générations». D’où le roman graphique, «44 blessent mon cœur d’une langueur monotone ». «44 commandos sont tombés sur la plage, à Nan Red, le 1er jour. Il faut s’en souvenir et ça n’est pas qu’une affaire de vieux médaillés. C’est l’affaire de tout le monde, en fait.» Plus que de «bascule», Franck parle de murissement. «Au départ, la guerre, on n’est pas forcément pour, mais ensuite on comprend qu’il n’y avait pas vraiment le choix. On a tendance à penser que les choses se font normalement, naturellement, comme dans un livre d’histoire, mais en fait c’est beaucoup plus complexe que cela.» Il poursuit avec les récits de l’occupation que sa grand-mère maternelle lui a transmis. «On ne peut pas comprendre le Débarquement si on ne sait pas ce qu’ont subi les populations pendant l’occupation, les privations, la côte qui était minée, mon grand-père qui devait aller pointer à la Kommandantur, les rafles…».
Nicole Lehodey garde un souvenir très précis de la rafle du casino. «Il fallait peu de choses pour se faire arrêter. J’étais avec papa au cinéma. Mme Olive, la principale du casino est venue trouver papa et lui a dit: il faudrait que tu sortes parce que j’ai eu un renseignement, il va y avoir une rafle. Et on a pu sortir comme ça. C’était un type qui, en réparant une voiture pour les Allemands, les avait entendu parler et avait prévenu Mme Olive.» L’occupation, Nicole la résume en parlant de la peurqu’elle ressentait : «Il ne fallait pas rentrer après une certaine heure sinon… Les Allemands défilaient, fiers comme tout. C’était très impressionnant. On sentait qu’on était cloitrés.» Quant au débarquement, elle se souvient de la nuit précédente où il y avait eu comme des feux d’artifices, des lumières partout dans le ciel. «On sentait que c’était bizarre, plus que d’habitude. Alors papa a décidé d’aller voir ce qu’il se passait. Il est revenu en disant: qu’est-ce qu’on va prendre. Il n’y a plus de ligne d’horizon. En rentrant, il avait croisé l’Allemand qui était toujours posté au garde à vous au bout de notre rue. Il était vert comme son costume.»
Réfugiés dans une tranchée
Son père, sentant le danger, décide que la famille doit quitter la maison et emmène tout le monde dans l’herbage derrière où des tranchées avaient été creusées par la commune. « Quand ça a commencé à canarder, on était encore sur la petite route qui mène au pré. On a croisé notre voisin qui partait traire ses vaches et nous a demandé où on courrait comme ça. Il ne se rendait pas compte de ce qui était en train de se passer.» La commune n’avait pas eu le temps de couvrir les tranchées. Lors d’une accalmie, la famille est donc retournée à la maison chercher des planches, des matelas… tout ce qui pouvait servir de toit. Dans les jours qui ont suivi, pas question de quitter les lieux. «Mon papa disait: «Plutôt mourir chez soi que chez les autres» alors on est restés à Saint-Aubin.». Les journées se passaient dans la maison, à tenter de réparer ce qui pouvait l’être, mais chaque nuit la famille retournait dans la tranchée se mettre à l’abri. «Je me souviens d’avoir vu passer des militaires, sûrement des Anglais ou des Canadiens, qui marchaient à moitié accroupis avec des sortes de branchages sur la tête. C’était quand même bizarre tout ça.»
Combien de temps la famille a fait l’aller et retour entre les tranchées la nuit et la maisonle jour ? Nicole ne s’en souvient pas. Par contre, elle se souvient très bien de tous les gens qui s’étaient réfugiés chez ses parents. «Il y avait Mme David, Tata Bonbons… au moins 5 ou 6 personnes. Les murs de la cour chez mes parents étaient très épais. Les gens s’y sentaient un peu plus protégés qu’ailleurs.» Son souligne l’hospitalité de sa grand-mère maternelle qui avait régalé d’une tarte aux framboises les marins de la Combattante**, en permission pendant que leur navire était en réparation à Courseulles. «C’est quand même incroyable de penser qu’ils venaient de Nouvelle Calédonie pour nous libérer» dit-il.
Les morts du Débarquement
Il voudrait aussi qu’elle parle des trois Canadiens qui l’avait prise en affection et se surnommaient ses «trois mousquetaires». Il aimerait qu’elle raconte sa communion et quand l’un des trois, Fernand Couture, est revenu d’Allemagne exprès pour cette fête. A-t-il envie qu’elle n’évoque que les souvenirs positifs? Veut-il la protéger des angoisses que cette période a ancrées en elle? Toujours est-il que Nicole Lehodey veut parler de SON Débarquement et des peurs qu’elle a alors ressenties. Elle veut parler des membres de la famille qui étaient à Bernières et dont ils étaient sans nouvelles et comment sa maman a pris des risques pour s’assurer qu’ils étaient toujours vivants. Elle veut aussi parler de son chien. «On avait un beau chien qui s’était échappé. Il avait eu peur à cause des bombardements. Il a été heurté par un tank. Il a quand même réussi à revenir à la maison mais il y est mort. En quelque sorte, on peut dire qu’il est mort du Débarquement». Elle se souvient du poulailler qui avait été entièrement détruit, des vaches mortes dans les champs, de l’école qui était fermée…
Quand on lui demande comment la vie a, progressivement, repris son cours, elle se souvient de la fête, des bals, des feux d’artifice, des lumières… «On n’avait pas encore grand-chose. On était rationnés mais les Canadiens nous donnaient du corned beef, on mangeait des bons petits gâteaux écossais. On allait à des spectacles que les soldats organisaient à Tailleville alors que la bataille se poursuivait à seulement quelques kilomètres. Je crois que ces spectacles étaient organisés pour soutenir le moral des troupes. Je trainais autour des soldats. J’allais partout, sous leurs tentes, au Parc Pillier.»
Saint-Aubin… au centre du monde
Elle sort les photos des trois membres du régiment de la Chaudière*** qui s’étaient attachés à elle: Jean Fitzback, Fernand Couture et Emmanuel Rioux. Après avoir débarqué à Bernières, ils ont continué vers Bény-Bocage avant de libérer l’aéroport de Caen-Carpiquet, le 4 juillet 1944. «Ils y ont été quasiment enterrés vivants mais s’en sont sortis et sont venus au repos à Saint-Aubin. Ils en ont vu des choses. Ce n’étaient pas des rigolos.» Comment ont-ils sympathisé? Elle ne s’en souvient plus très précisément. «Ils ont dû venir trainer vers la forge quand il y avait de la flamme.Fernand Couture, c’est celui qui était revenu d’Allemagne pour ma communion. Toute notre vie on est restés liés.».
Elle montre une lettre échangée en 2012 avec la femme de Fernand Couture. «Ils avaient je ne sais plus combien d’enfants, presque une vingtaine.Elle avait été contente que je lui envoie une photo de la cérémonie qui avait été faite pour les gars du régiment de la Chaudière. Ma fille, qui est architecte, est allée au Canada chez Jean Fitzback et le fils de Fernand Couture est venu à la maison. Et puis, il y a aussi tous ceux que l’on a reçus à la maison, recommandés par un tel ou un tel… C’est fou parce que tous ces gars-là, les Anglais, les Canadiens, ceux de la Combattante, ils venaient de partout dans le monde alors que nous, depuis notre petit Saint-Aubin, on n’était pas allés beaucoup plus loin que Paris et tout un coup, on s’est retrouvés avec des gens de partout.»
* Les asperges de Rommel (en allemand : Rommelspargel) est le nom donné aux pieux de bois de 4 à 5 mètres de longueur, plantés par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale dans les champs et autres terrains plats en arrière des littoraux français, belge et néerlandais de la Manche et de la mer du Nord. Portant le nom du maréchal Rommel qui avait conçu ce dispositif de défense, leur objectif était d’empêcher les planeurs d’atterrir et que les troupes aéroportées alliés puissent aider au débarquement dans le Nord-Ouest de l’Europe en prenant à revers les défenses littorales et/ou en freinant l’arrivée d’éventuelles troupes allemandes de soutien. On estime à un million le nombre d’asperges plantées dans les champs. Leur efficacité s’est révélée toute relative.
** La combattante était à l’origine un torpilleur des Forces navales françaises de la Seconde Guerre mondiale. Il a pris part aux opérations du Débarquement, le 6 juin 1944. Il fut commandé pendant la Bataille de Normandie par le capitaine Patou, qui le fit mouiller à Courseulles le jour J. Ce bateau emblématique a ensuite transporté le Général De Gaulle, depuis l’Angleterre jusqu’à son retour en France, le 14 juin 1944 mais dans la nuit du 22 au 23 février 1945, La Combattante sauta sur une mine en mer du Nord, faisant 67 morts et 117 rescapés. Courseulles-sur-Mer a accordé à l’ensemble des marins de La Combattante le statut de citoyens d’honneur de la ville en 1991 et une stèle a été érigée en leur honneur place du Six-Juin. Un parcours guidé, fait de panneaux thématiques, permet aussi de connaître l’histoire du navire.
*** Commandé par le lieutenant-colonel Paul Mathieu, Le Régiment de la Chaudière débarque à Bernières-sur-Mer (Juno Beach) le 6 juin 1944, sitôt après The Queen’s Own Rifles of Canada. Avec le commando Kieffer, il est le seul régiment francophone à participer aux opérations du débarquement du 6 juin. Le soir du « Jour J », le régiment atteint tous ses objectifs mais doit se replier parce que les autres unités de la ligne de front n’ont pu progresser aussi loin que lui à l’intérieur des terres. Le régiment participe ensuite à la bataille de Caen, dans le secteur de l’Abbaye d’Ardenne en lutte avec la 12e division SS Hitlerjugend dès le 7 juin. Il est mobilisé durant l’Opération Windsor subissant de nombreuses pertes dans la lutte pour la prise de l’aérodrome de Carpiquet le 4 juillet 1944. L’aérodrome était un des objectifs réussis du « Jour J » mais dut être abandonné à la suite du repli. Treize jours plus tard, les « Chauds » de la Chaudière participent à l’Opération Goodwood afin de prendre le site de l’aciérie de Colombelles (de la Société métallurgique de Normandie) ; mais sont stoppés dans leur avance par les tirs meurtriers des défenseurs allemands provenant du Château Colombelles. Fortement éprouvée, l’unité est mise en réserve avant de partir en direction des Pays-Bas.
Texte : Marie-Agnès Gérin. Photographies : Emmanuel Blivet (sauf mention).