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Au-delà du terrain : lutter contre le racisme dans le monde du rugby.

Nadège Huet est la secrétaire dirigeante du club de rugby de Vire. « Nos dirigeants sont très vigilants sur ce qui peut se passer aux entraînements », explique-t-elle dans cette interview.

Comment pouvez-vous soutenir les personnes victimes de racisme ?

Dans le club de rugby, depuis que je m’en occupe, je n’ai pas rencontré d’actes de racisme. Par exemple, après chaque match ou avant match, on fait des collations entre joueurs et les équipes adverses. On prévoit toujours un petit peu de poulet, un petit peu plus de fruits, des laitages, de façon à ce qu’il n’y ait pas de discriminations, pour que personne ne soit mise à l’écart. On met tout sur une table, et chacun se sert, pour éviter la stigmatisation.

Nos dirigeants sont très vigilants sur ce qui peut se passer aux entraînements. Par exemple on a un éducateur spécialisé (entraîneur des petits jusqu’à 14ans) qui connaît la discrimination, donc il fait très attention dès les débutants. Il ne va pas accepter que le grand insulte le plus petit par rapport à sa taille, si un joueur rate une action.

Est ce que les joueurs se font des blagues, et parfois des blagues racistes?

En règle générale, il y a des blagues entre les joueurs. L’année dernière, on avait dans le club deux Algériens pratiquants. Les Français ne font pas de blagues si ça ne vient pas d’eux en premier. Les deux Algériens se faisaient des blagues entre-eux, donc forcément les autres ont renchéri. Mais ils s’arrêtaient avant de blesser quelqu’un… ou alors ils s’excusaient. Ça n’a jamais été dans la méchanceté ou dans la provocation, ça a toujours été bon enfant. Les deux Algériens faisaient des blagues sur les blancs donc c’était donnant donnant. Si par hasard, ça avait dérapé, une personne aurait réagi. »

Hugo, Julia, Lola, Eva, Margaux