Saisi par des associations de soutien aux migrants de Ouistreham, le tribunal administratif de Caen avait ordonné à la mairie de Ouistreham et à la préfecture d’installer des points d’eau, des douches et des toilettes à proximité du campement des exilés. Ordonnance confirmée par le Conseil d’Etat en juillet. En août, deux robinets et une cabine de toilette chimique ont été installés. Pas de douche. Le 18 septembre, la délibération soumise par le maire Romain Bail d’ouvrir une ligne budgétaire de 75 000 euros pour se mettre en conformité a été rejetée par la majorité du conseil municipal, sans surprise. Pourtant, les associations ont des solutions bien moins coûteuses pour pallier à l’urgence, d’autant que la situation géopolitique au Darfour a accru encore le nombre d’exilés ces derniers mois. Ces associations continuent d’exiger l’exécution de la décision de justice assortie d’une astreinte par jour de retard. Le maire, qui refuse de voir «s’installer durablement un campement qui n’a pas sa place dans cette commune» en appelle quant à lui aux services de l’Etatpour payer la facture.