À quoi ressemblera la Normandie avec les bouleversements climatiques qui arrivent? Grand-Format a rencontré Stéphane Costa, professeur de géographie à l’université de Caen, et co-président du GIEC (groupe d’experts sur l’évolution du climat) mis en place à l’échelle de la Normandie. «On est tous dans une voiture, nous roulons beaucoup trop vite et nous sommes déjà en train de sortir de la route, dit-il. Chaque dixième de degrés gagnés réduira le nombre de tonneaux que nous allons faire. (…) C’est la raison pour laquelle il faut agir vite, fort et ensemble.»
Grand-Format : Nous venons de vivre un été caniculaire. Est-ce que ces vagues de chaleur, y compris en Normandie, vous ont surpris?
L’équipe de Stéphane Costa a pu observer cet été, grâce aux données fournies par une dizaine de stations météo installées dans la ville de Caen, les écarts de température entre certains quartiers. En pleine canicule, avec 40°C en journée, la nuit est restée très chaude place Bouchard, en plein centre-ville (25 °C), un peu moins place Foch, à proximité de la Prairie (21°C) et encore moins sur la Prairie (19°C).
Stéphane Costa : Je n’ai pas été surpris. Ces vagues de chaleur, on les attend. Et ça va crescendo depuis une quinzaine d’années. Les modélisations indiquent que ce type de phénomène sera régulier à partir des années 2060 : l’été avec de fortes sécheresses, mais aussi une accumulation de printemps et d’hivers sans eau qui auront des conséquences catastrophiques. Pour 2100, si on continue les émissions de gaz à effet de serre actuels, on estime à 15 ou 20 jours de canicule sur le littoral et 70 à 80 à l’intérieur des terres. Sans parler des îlots de chaleur urbains. Dans les grandes métropoles, il y aura une augmentation au centre des villes, avec des différences de l’ordre de 10°C.
Qu’est-ce qui a déjà changé, dans notre région, sous l’effet des bouleversements climatiques?
Les travaux du GIEC normand ont montré une élévation de la température de plus de 1,5 °C depuis 1970, avec des hivers plus chauds (moins de 20 jours de froid par an, moins de jours de neige) et une très forte augmentation du nombre de jours de très forte chaleur. Cette tendance va s’accentuer, mais ne sera pas homogène à l’échelle de la Normandie: l’élévation des températures sera moins forte sur la côte qu’à l’intérieur des terres. Autre phénomène: celui des écoulements hydrologiques. Le niveau des nappes phréatiques s’est abaissé et va continuer de s’abaisser, le niveau des cours d’eau aussi, avec des problèmes de fourniture d’eau pour les agriculteurs notamment.
Il y a aussi, bien sûr, l’élévation du niveau des mers. En 100 ans, il s’est élevé de 20 cm et cette élévation s’accélère: de 1,8 mm par an ces dernières décennies à 4 ou 4,5 mm par an aujourd’hui. En 2100, ce sera, a minima, un mètre de plus. En Normandie, ça concerne tous les littoraux. On ne sait pas exactement comment la bande côtière va réagir et où se situera le trait de côte, mais ce sera, assurément, à l’intérieur des terres.
L’augmentation de ce niveau marin aura de nombreuses conséquences…
Oui, tout d’abord l’augmentation de la fréquence et l’intensité des franchissements par la mer. La nappe phréatique va s’élever à proximité du littoral car l’eau ne s’écoulera plus de la bonne façon. Des zones humides seront inondées de façon pérenne. L’eau de mer va s’infiltrer dans les nappes, qui ne seront plus utilisables pour l’eau potable ou l’agriculture. L’élévation du niveau des mers va aussi bloquer les écoulements fluviaux. En période de crue, on assistera à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des débordements fluviaux, y compris à l’intérieur des terres.
«L’erreur consisterait à croire que cette élévation ne va concerner que le littoral, alors que l’impact va aussi se mesurer à l’intérieur des terres.»
En partenariat avec le Centre de Réalité Virtuelle de l’Université de Caen (Cireve), vous avez développé un simulateur 3D qui permet d’imaginer ce qui peut se passer, dans une ville côtière, en cas de tempête. En quoi cet outil est-il utile?
Quand les services de l’État présentent des plans de prévention des risques, de gel de terrain, d’interdiction de construire, cela ne se passe pas bien. Sauf quand les élus et les populations ont une forte connaissance scientifique du territoire. L’outil de réalité virtuelle peut être un outil pertinent d’appropriation de la connaissance.
On a repris la tempête de février 1990 et, par des modélisations mathématiques, on a essayé d’estimer l’ampleur des inondations, les vitesses d’écoulement et les hauteurs d’eau. Le Cireve a pris la main pour faire cette scénarisation, avec une élévation de 1 m du niveau de la mer. À ce jour, on a présenté notre travail à près de 200 élus qui sont prêts à l’utiliser pour faire comprendre à leurs administrés qu’on va dans le mur et qu’il faut se réunir autour de la table pour imaginer l’avenir du territoire. Car ce sont ceux qui y vivent et qui en vivent qui devront définir le territoire de demain, encore faut-il qu’ils aient les éléments de connaissance. Il y a des secteurs où on n’aura pas le choix: on ne pourra plus y habiter. C’est lourd de conséquences, mais la nature va nous l’imposer. Il ne faudra pas attendre 2100 pour agir.
«Il ne faudra pas attendre 2100 pour agir.»
Comment les élus normands reçoivent-ils ces données scientifiques?
En Normandie, on a affaire à des élus, à tous les niveaux, qui ne sont plus dans le déni et se lancent dans la réflexion. On est passé du «ce n’est pas possible» à «comment on fait». Il y a eu des projets européens, des consultations, des journées de formation, des études menées par les collectivités, des réunions publiques autour de ce qu’il faudrait préserver, et ce qu’il faudrait adapter… On n’est pas encore à l’action, mais on a au moins réfléchi à la chose et posé quelques bases.
Y-a-t-il une limite pour les politiques, qui serait celle du temps politique ?
Oui, c’est l’un des verrous de l’action: cet enchevêtrement des temporalités, entre la nécessité pour les élus de gérer la crise, l’hiver qui vient… Mais aussi de penser son territoire sur des temps longs, avec des phénomènes environnementaux qui vont impacter dans les décennies qui viennent et qui ne sont pas forcément sur les échéances électorales.
Il n’en demeure pas moins que les élus se lancent de plus en plus dans la prospective, par nécessité. Très clairement, ça mûrit. Mais c’est extrêmement compliqué. Souvent, les élus nous disent: vous vous rendez compte, vous nous demandez d’intégrer des événements qui vont arriver en 2100: 2100, c’est très lointain. Sauf que. Être d’accord pour un nouveau projet de recomposition territoriale, le mettre en œuvre, construire de nouveaux bâtiments… Quand on cumule tout ça, on y est, à 2100.
«Aujourd’hui, penser le littoral sans essayer de se projeter sur ces échéances longues, c’est faire une erreur d’aménagement du territoire. »
Quels sont les autres freins qui limitent l’action face au changement climatique?
Au-delà de la dimension temporelle, technique, peut-être même juridique, il y a aussi la dimension financière: qui paie? Car il y a bien évidemment des activités, des biens et des personnes qu’il va falloir déplacer. Ces recompositions territoriales sont coûteuses. Sauf que plus on attend, plus ça coûtera cher. On devra investir probablement le même volume financier, peut-être plus, pour réparer… et pour de toute façon se déplacer à un moment ou un autre. Mais là, pour le coup, on le fera dans l’urgence. Et l’urgence est très mauvaise conseillère, et très onéreuse. Donc oui, aujourd’hui, ça coûte. Et c’est tout le problème de la gestion des risques naturels. Il faut investir pour quelque chose qui va arriver, on ne sait pas vraiment quand et avec quelle intensité, et pourtant il faut investir. Il y a un vrai frein de l’investissement.
Quelles sont les solutions concrètes, en Normandie? Vous évoquez beaucoup la question de la recomposition territoriale…
Le risque, c’est le croisement entre un aléa et des enjeux (population, activité, biens). Si vous retirez les enjeux, il n’y a que les aléas. Donc si on retire les personnes et les activités des zones à risque, il n’y a plus de risques. Facile à dire. Mais c’est extrêmement compliqué, juridiquement, socialement, techniquement… et donc politiquement. Mais c’est la solution. Imaginez le littoral actuel avec plus un mètre: de nombreux territoires sont les pieds dans l’eau. Et on sait aujourd’hui que ce sera probablement plus d’un mètre. Donc oui, cette recomposition territoriale est indispensable.
Les ouvrages en dur, comme les digues, ne suffisent pas?
On s’aperçoit, partout dans le monde, que quand on met des ouvrages de protection, en dur: effectivement, sur le temps court, ça protège. Mais finalement ça aboutit à une triple peine pour les collectivités: 1) il faut investir lourdement pour mettre en place ces ouvrages qui sont très coûteux. Il faut aussi investir pour l’entretien. 2) ces ouvrages font disparaître la plage ou la dune qui constituent le meilleur tampon protecteur contre l’assaut des houles de tempêtes. 3) en faisant disparaître ces plages, on fait disparaître l’élément d’attractivité économique du territoire. C’est la raison pour laquelle on dit: les ouvrages, même si sur le court-terme, cela peut permettre de gagner du temps, sur le moyen-long terme, ça peut exacerber les problèmes dans lesquels vous vous trouvez. Et en plus, c’est extrêmement coûteux.
La menace d’une tempête est bien réelle, dites-vous.
On peut avoir cet hiver la tempête qu’on n’a pas eu depuis 40 ans, associée à un niveau de pleine mer de vive eaux. On va se rappeler qu’on est très proche du rivage, et qu’on est très menacés. Aujourd’hui, anticipons, et essayons d’organiser les choses. Il y a deux choses à faire, essentielles: c’est ce que prône l’État et ils ont entièrement raison. Premièrement: plus un seul mort sur le littoral (on a déjà oublié Xinthya), et deuxièmement: arrêtons de rallonger la liste des biens menacés, généralement privés et qui demanderont le denier public le jour où ça va dégénérer. On est incorrigibles: quand on va en vacances au bord de mer, on a envie de voir la mer, c’est très humain.
«Le problème est qu’on a voulu des maisons les pieds dans l’eau, et on va les avoir.»
Les solutions sont-elles environnementales?
Il faut essayer de trouver des solutions basées sur la nature, parce que la nature est résiliente avec elle : les formes seront en adaptation permanente avec le niveau marin et les houles. Évitons de mettre du bâtiment temporaire dans cette zone de respiration que constituent les plages et les dunes. C’est facile à dire. Mais aujourd’hui, il faut réparer 100 ans d’erreurs d’appropriation inconsidérée de cette bande côtière très dynamique et très fragile.
Cela signifie qu’on a besoin de zones tampon?
La municipalité a décidé de « laisser entrer la mer dans les terres ». En 2025, la digue-route qui sépare la plage de la terre sera ouverte et remplacée par un pont ; le lit du fleuve sera redessiné. Le camping sera déplacé sur les hauteurs dès 2023 et certaines maisons menacées sont déjà inhabitées.
Bien sûr, il faut des zones tampon. Mais quand vous avez une urbanisation quasi linéaire à proximité du littoral, c’est extrêmement compliqué. On ne l’a plus, cette zone tampon. Comment on s’organise pour l’avoir à nouveau ? C’est inaudible pour des élus ou pour des personnes qui ont leur seul bien à proximité du littoral. L’un des verrous de la gestion est financier. On ne peut pas déplacer les gens et dire, « ah, c’est ballot, vous avez tout perdu ! » Ce n’est pas possible. Donc comment on fait ? Peu de gens ont la clé. C’est pourquoi les recompositions territoriales sont relativement rares. En Normandie, seule la commune de Quiberville-sur-Seine, en Seine-Maritime, a engagé la démarche.
On est dans des solutions d’adaptation…?
Oui, mais sur le changement climatique qui en est la cause, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre. On ne peut pas que s’adapter. Chaque dixième de degré est important. Et il ne faut pas attendre que les États décident pour nous. On a le droit de montrer l’exemple aussi. Si chacun fait un petit peu, ce petit peu peut être considérable.
Au niveau de la Région, des politiques, est-ce que ce message sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre est entendu?
Ce n’est pas par hasard que la Région a voulu lancer un Giec normand (lire ci-dessous). Les constats sont implacables. Ce qui amène la Région aussi à lancer une série d’actions pour éviter les émissions de GES ou participer, par le financement, à réduire les émissions de GES. On est en plein dedans. Il y a une foultitude d’actions, individuelles, collectives… il faudrait peut-être un peu de concertations pour avancer plus vite ensemble.
Un rapport du Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) met en évidence le fait que la Région continue à apporter des soutiens financiers importants à des projets qui « apparaissent objectivement défavorables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre », comme des projets routiers, le soutien du transport aérien (et la réduction, en parallèle de la diminution du nombre de trains). D’après ce rapport, dans le Sraddet (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) normand, « aucune règle ne définit un objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». N’est-ce pas antinomique avec l’urgence d’agir?
On peut toujours dire que cela ne va pas assez vite, de fait, et c’est probablement le cas, mais sauf erreur de ma part, le Sraddet normand a été proposé et validé (2018) avant le lancement et à fortiori le rendu du Giec normand. Il va falloir des engagements encore plus forts, c’est certain, si l’on souhaite atténuer et s’adapter au plus vite. Il se trouve que le président de Région Hervé Morin organise une réunion avec l’ensemble des membres du Giec normand début janvier 2023 pour présenter le plan d’actions que la Région souhaite engager en la matière.
De plus en plus de scientifiques semblent vouloir dénoncer ce discours des élus qui disent qu’on va s’adapter, sans remettre en cause nos émissions. Certains vont jusqu’à appeler à la désobéissance civile des chercheurs. Qu’en pensez-vous?
Très clairement, on est dans l’action, mais on ne va pas assez vite. J’aime bien cette image de ce qui se passe aujourd’hui: on est tous dans une voiture, nous roulons beaucoup trop vite et nous sommes déjà en train de sortir de la route. Chaque dixième de degrés gagnés réduira le nombre de tonneaux que nous allons faire. On va faire des tonneaux. Cela va être plus compliqué notamment pour les plus fragiles. C’est la raison pour laquelle il faut agir vite, fort et ensemble.
« Donner des informations aux élus pour qu’ils prennent de bonnes décisions »
Qu’est-ce que le Giec Normand?
«La Région Normandie était la troisième à se lancer dans cette démarche en 2019. Il y avait une nécessité de régionaliser les connaissances scientifiques et techniques, de les diffuser auprès des acteurs régionaux et de la population pour que chacun puisse anticiper les changements climatiques et engager les actions nécessaires.Le Giec international est connu. Le Giec normand, c’est le groupement interdisciplinaire d’étude du climat. On reste humbles! C’est un groupe d’experts régionaux, scientifiques et spécialistes, issus majoritairement des trois universités normandes. Nous sommes à ce jour 23 chercheurs et est en maturation un GIEC 2, qui intégrera davantage la dimension sociale et économique.
Aujourd’hui, il y a des Grec (groupes de recherche et d’étude sur le climat) dans quasiment toutes les régions. On est en train de se rassembler pour voir comment on peut porter collectivement nos travaux à l’échelle nationale.»
Quel est le rôle du GIEC ?
« Le rôle du Giec est de donner des informations aux élus pour qu’ils prennent de bonnes décisions. On n’est pas là pour leur dire ce qu’ils ont à faire, mais plutôt quels sont les constats scientifiques que l’on peut faire ou qui vont s’imposer à nous: à vous d’agir, aux décideurs de prendre leur responsabilité. Parce que dans responsable, il y a réponses. »
Quel est son rapport aux élus?
« Il n’y a aucun tabou, et c’est ce qui est louable dans ce Giec normand. Cela n’a même pas posé question. C’était évident qu’il fallait dire tout ce qu’on savait, et toutes les conséquences. On a rencontré quasiment tous les élus de la région, les acteurs économiques, les établissements publics… pour essayer de diffuser l’information. Et des petites vidéos ont été faites par le service communication de la Région, qui sont à disposition des associations environnementales pour essayer de porter le discours. Tous nos travaux sont en open data. Qui veut s’en saisir peut télécharger ces données. »
Perdez-vous parfois espoir, en voyant que les choses n’avancent pas assez vite?
En 1979, lors de la première conférence sur le climat à Genève, les scientifiques de 50 pays unanimes estiment qu’il est « urgent d’agir ». Lire à ce sujet l’enquête du New York Times sur les hésitations américaines entre 1979 et 1989 qui ont empêché l’émergence de mesures fortes contre les émissions carbone.
Cela fait 30 ans que je travaille sur le changement climatique et ses impacts sur le littoral. J’ai eu des moments de solitude. Les gens n’y croyaient pas. On était qualifiés de « doux rêveurs ». Pourtant, on savait depuis la fin des années 1960. Le premier rapport de la National Academy of Science au président Nixon en 1969 ou 1970 indique déjà clairement qu’avec les émissions de gaz à effet de serre, la planète allait gagner 2°C en 2050-2100. Or il faudra attendre 1988 pour la création du GIEC international !
Les scientifiques ont-ils eux-aussi une responsabilité dans le fait que ces alertes n’ont pas été prises au sérieux?
Peut-être qu’une de nos erreurs, en tant que scientifiques, et c’est légitime, a été d’évoquer nos doutes et notre marge d’erreur. Or, en politique, le doute n’existe pas. L’imprécision non plus. Souvent, on entendait dire: quand vous serez sûrs, vous viendrez nous voir. Sans parler des grands groupes pétroliers qui ont mis des décennies à essayer de discréditer la recherche en la matière. Vous imaginez pourquoi… Ce n’est plus vrai aujourd’hui, où les citoyens se sentent très clairement menacés. Il y a tellement de dégâts, de catastrophes qui arrivent, partout dans le monde, même chez nous, que les gens se disent: il faudra peut-être agir. J’espère que l’on ne réagit pas trop tard.
«L’objectif est de regarder droit devant, et tous ensemble, s’organiser pour réduire les dégâts qui nous arrivent.»
Depuis 20 ans, on sait que le réchauffement climatique est lié aux émissions de gaz à effet de serre. Maintenant, on en est sûr à 100%… Il a fallu arriver à 100% pour qu’on nous croit. Combien de temps de perdu, qui a généré des drames? J’évoque avec les élus, depuis quelques mois, l’idée selon laquelle, nous, scientifiques, avons même sous-estimé le danger. Parce que ça va plus vite, plus fort que prévu. En même temps, c’est extrêmement compliqué de dire à un élu du littoral: voilà, dans quelques décennies, vous allez avoir plus un mètre, il va falloir pousser un certain nombre d’activités, de population… C’est très dur à entendre. Il ne faut surtout pas jeter la pierre, regarder dans le rétroviseur, et essayer de trouver un coupable. Cela ne sert à rien.
Propos recueillis par Marylène Carre et Simon Gouin