Ressourceries, 52-62, mon enfance en Algérie, bébé secoué et OQTF
Chères lectrices, chers lecteurs,
si vous découvrez Grand-Format ce mois-ci (vous êtes très nombreux à nous avoir rejoints!), voici notre newsletter dédiée à nos histoires vraies et nos longs-formats.
En photos et en texte, on vous propose de partir visiter trois ressourceries, dans l’Orne et le Calvados, des lieux où se construit une alternative à la surconsommation, et se développent les solidarités.
Bonne lecture !
Simon et Marylène
les ressourceries, lieux de la resistance ecologique et sociale
Ancrées dans leur territoire, les ressourceries construisent une alternative à la surconsommation et développent les solidarités. Pour prendre soin des objets, des individus et de la planète. Marine Thomann et Nolwen Gouhir sont allées, pour Grand-Format, à la rencontre de trois d’entre elles à Caen, Flers et la Ferté-Macé.
Prix Bayeux • Récits de jeunes exilés par des lycéens d’Yvetot
Entre janvier et mai 2025, une classe de première du lycée Raymond Queneau, à Yvetot, a eu la chance de bénéficier d’une résidence avec le journaliste et écrivain Christophe Boltanski, dans le cadre du Prix Bayeux Région Normandie. Guidés par ce professionnel, les élèves ont recueilli et écrit l’histoire de jeunes exilés du Pays de Caux. Leurs chroniques ont été diffusées dans une émission enregistrée en direct au lycée à réécouter ici. Leurs textes sont à lire sur Grand-Format.
A écouter ailleurs
Podcast • 52-62, mon enfance en Algérie
Le comédien et metteur en scène René Pareja, qui vivait à Caen, est décédé le 8 octobre dernier. En 2019, il a raconté à sa fille Nina, les années de son enfance en Algérie, entre 1952 et 1962. Dans cinq podcasts diffusés par Slate, « il fait appel à ses sens pour se souvenir de ce que ses yeux d’enfant ont vu, de ce que son nez sentait, de ce qu’il mangeait et ne mange plus, de ce que ses mains saisissaient pour jouer, de ce que son corps ressentait sous le soleil oranais, les langues mêlées qu’il entendait au marché, les bruits sourds des armes et, parfois, des larmes ». A écouter à partir d’ici.
Des nouvelles de nos histoires
Bébé secoué • La controverse scientifique
Le mois dernier, nous vous avons raconté le procès d’une nourrice condamnée à cinq ans de prison pour avoir été reconnue coupable de la mort de Loïs, il y a 12 ans, dans le Calvados. Le nourrisson de quatre mois aurait été secoué, ce que la nourrice a toujours nié. À la barre se sont succédés des experts médicaux, qui ont successivement écarté toutes les autres causes possibles du décès, sans pour autant réussir à apporter la preuve du secouement de l’enfant. Publié le 9 octobre aux éditions Les Arènes, le livre de la journaliste Sophie Tardy-Joubert, Le Vertige du doute, explore la vive controverse scientifique entourant cette forme de maltraitance des tout-petits. Pendant cinq ans d’enquête, elle a assisté à des procès et des colloques, et a rencontré de nombreuses familles, médecins, avocats…
Jeunes apprentis étrangers • Sous menace d’expulsion
Mamadou Garanké Diallo est mort en septembre 2025, percuté par un camion près de Dunkerque, alors qu’il tentait de rejoindre l’Angleterre. Quelques jours plus tôt, le jeune Guinéen, âgé de 21 ans, avait reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire français) et avait pris peur. Mamadou, arrivé seul à Rouen à l’âge de 14 ans, travaillait dans une boucherie à Darnétal, près de Rouen, depuis 2020. À la fin de son contrat d’apprentissage en 2023, visé par une OQTF, il avait perdu son contrat de travail. Mais une mobilisation de citoyens et d’élus auprès de la préfecture de Seine-Maritime lui avait permis d’obtenir une carte d’identité consulaire pour rester en France et continuer son travail. Deux ans plus tard, suite à un contrôle d’identité, il reçoit un nouvel avis d’expulsion. « C’est l’OQTF qui l’a tué, il avait du travail, j’étais prêt à lui donner un CDI », dénonce le nouveau patron de la boucherie. L’histoire de Mamadou fait douloureusement écho à celles de Souleymane, Amadou et Amara que nous avions rencontrés en mai 2021. Trois jeunes apprentis normands en voie d’insertion professionnelle et pourtant menacés d’expulsion : « Excellents apprentis, mais pas dans les petits papiers. »